La France est-elle une alliée inconditionnelle d’Israël ? La question délicate d’une diplomatie qui se veut équilibrée

La France est-elle une alliée inconditionnelle d’Israël ? La question délicate d’une diplomatie qui se veut équilibrée
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C’est le porte-parole de l’armée israélienne qui a annoncé dimanche que la France faisait partie des alliés d’Israël qui ont contribué à neutraliser l’attaque iranienne survenue dans la nuit de samedi à dimanche. Ce que Londres et Washington ont rapidement reconnu.

Le président Emmanuel Macron a confirmé lundi que la France avait procédé à des « interceptions » de missiles et de drones iraniens, justifiant cette intervention par la présence d’une base aérienne française en Jordanie dont l’espace aérien a été violé par les tirs iraniens.

Interrogé dimanche sur le fait que l’armée française avait bien défendu Israël, et sur un éventuel soutien de Paris à ce pays en cas de représailles contre l’Iran, le ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné était intervenu, insistant sur la volonté française de « désescalade ».

La position de la France est de soutenir Israël tout en donnant des garanties aux pays arabes

Car la France, critiquée par de nombreux pays arabes pour son soutien jugé trop fort à Israël après les attentats du 7 octobre – le président Macron avait notamment appelé à la formation d’une coalition internationale contre le Hamas – tente depuis de paraître équilibrée afin de maintenir son aspire à jouer un rôle de garant de la stabilité au Moyen-Orient, affirment des analystes à l’AFP.

Paris a ainsi été le premier pays occidental à envoyer un bateau-hôpital pour soigner les civils gazaouis au large des côtes égyptiennes. La France a également procédé très tôt à des largages d’aide sur Gaza, dès le début du mois de janvier.

Israël met en garde

Elle n’a toutefois jamais condamné la frappe attribuée à Israël contre un consulat iranien en Syrie le 1er avril, qui a motivé l’attaque iranienne sur le sol israélien en réponse.

« Au fond, la position de la France est de soutenir Israël tout en donnant des garanties aux pays arabes […] pour essayer de maintenir ses liens avec la région », résume Agnès Levallois de l’Institut de recherches et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient.

Le 8 avril, Emmanuel Macron a publié une tribune commune avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le roi de Jordanie Abdallah II appelant à un cessez-le-feu « immédiat » et à la libération de « tous les otages » à Gaza, mettant également en garde Israël contre la « conséquences dangereuses » d’une offensive à Rafah.

Accusé « par les pays arabes et par certains responsables politiques en France de soutenir Israël », « le souci du président Macron est de maintenir une position qu’il estime équilibrée », souligne Denis Bauchard, ancien directeur pour l’Afrique du Nord et Moyenne. -Orientation au Ministère français des Affaires étrangères.

« Nuance et recul »

Emmanuel Macron “n’a pas une approche cohérente en matière de politique étrangère”, estime Hasni Abidi, du Centre d’études et de recherches sur le monde arabe et méditerranéen, à Genève, pour qui la position du chef de l’Etat français “évolue” , « selon les circonstances ».

Cette fois, le président a adopté une double approche.

Il a d’abord affirmé son soutien à Israël, se rangeant dans le camp occidental et mettant en avant une France disposée à défendre ses alliés sur fond « d’un message adressé aux pays du Golfe, à la Jordanie et à l’Egypte, clients (en matière d’armements) traditionnels de la France ». », explique Hasni Abidi.

Puis il a fait preuve de « nuance » et de « prise de recul » pour également « se donner une marge de manœuvre utile à la perception de son opinion intérieure et des intérêts particuliers de la France », poursuit-il.

Car la diplomatie française au Moyen-Orient est devenue particulièrement clivante depuis l’attaque sanglante du groupe islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre et la guerre israélienne à Gaza qui a provoqué une situation humanitaire catastrophique.

Le 5 avril, une centaine de parlementaires de gauche ont écrit à Emmanuel Macron pour lui demander « d’arrêter immédiatement toute vente d’armes ». […] au gouvernement d’extrême droite de Netanyahu.

 
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