pourquoi les prix du pétrole n’ont pas grimpé

pourquoi les prix du pétrole n’ont pas grimpé
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L’attaque iranienne contre Israël ce week-end n’a pas provoqué une flambée des prix du pétrole, comme certains l’espéraient. En milieu d’après-midi, lundi 15 avril, le prix du baril de Brent de la mer du Nord perdait même 0,9% à 89,35 dollars (84 €), tandis que son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) reculait de 0,8. % à 85 $.

Une tendance assez surprenante, même si les prix du pétrole ont déjà sensiblement augmenté ces derniers mois. Depuis le 1er janvier, le prix du baril a augmenté de 17 %. “Le marché anticipe une désescalade des tensions dans la région plutôt qu’un conflagration, sous la pression notamment des Etats-Unis, qui cherchent à calmer le jeu”, souligne Antoine Fraysse-Soulier, analyste chez le courtier eToro. L’administration américaine a ainsi annoncé qu’elle ne participerait pas à une réponse militaire contre le régime de Téhéran.

L’Iran produit 3% de la demande mondiale de pétrole

Mais tous les risques n’ont évidemment pas été écartés, notamment la crainte d’une coupure du détroit d’Ormuz, par où transitent 20 à 30 % des stocks mondiaux de pétrole. Il y a aussi l’impact que pourrait avoir une réponse israélienne ciblant les infrastructures énergétiques iraniennes. Le pays produit environ 3 millions de barils par jour, soit environ 3 % de la consommation mondiale, dont une très grande partie est exportée vers l’Asie, malgré l’embargo américain.

« Nous restons dans un marché pétrolier haussier, après déjàquinze semaines consécutives de progression de cours »décrypte Anna Creti, professeur à l’université Paris-Dauphine et directrice de la chaire d’économie du climat.

Jusqu’où peut monter le baril ? Cent dollars ? « À ce niveau, l’impact sur la croissance économique risque d’être significatif. Car l’inflation repartirait à la hausse et pourrait amener la banque centrale américaine à retarder ses baisses de taux normalement attendu pour juin », explique Antoine Fraysse-Soulier.

Les États-Unis veulent baisser les prix

L’évolution de la situation au Moyen-Orient est décisive à cet égard. Mais pas seulement. En vue de l’élection présidentielle de novembre, les Etats-Unis feront tout pour que les prix du pétrole baissent. « Le président Joe Biden mise en partie sa réélection sur le prix de l’essence. », constate Anna Creti, alors que le gallon (3,78 litres) est 60 % plus cher qu’en 2020, lors de son arrivée à la Maison Blanche.

Depuis, les États-Unis ont confirmé leur statut de premier producteur mondial de pétrole. Le président américain pourrait encourager une augmentation des forages, via des incitations fiscales. Elle pourrait aussi prélever à nouveau un peu de pétrole sur ses stocks stratégiques afin de faire baisser les prix, comme elle l’avait déjà fait au printemps 2022, au début de la guerre en Ukraine.

Du côté de l’offre, la capacité de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de ses alliés à continuer de réduire leur production au fil du temps afin d’augmenter les prix reste à démontrer. En mars, l’accord a été prolongé jusqu’à fin juin, mais certains pays sont réticents. En décembre, l’Angola s’est retiré de l’OPEP. D’autres pays africains pourraient suivre.

Incertitudes sur la demande de pétrole

Malgré tout, de nombreuses questions demeurent quant à l’évolution de la demande mondiale de pétrole à court terme. Dans son rapport mensuel, publié vendredi 12 avril, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime que les besoins supplémentaires devraient être limités à 1,2 million de barils par jour cette année et 1,1 million en 2025. Au premier trimestre, l’augmentation était toutefois de 1,6 million de barils par jour. .

La demande d’or noir « ralentit actuellement », affirme l’AIE, en mettant en avant plusieurs éléments. Du côté économique, il y a d’abord le ralentissement économique en Chine et en Europe. D’autres facteurs, plus structurels, commenceraient également à entrer en jeu, comme le développement des énergies renouvelables, l’électrification des véhicules ou encore les gains d’efficacité énergétique.

Mais les perspectives de l’AIE ne sont pas unanimes. L’OPEP continue de tabler sur une augmentation de la demande. Elle augmenterait de 2,3 millions de barils par jour en 2024 par rapport à 2025, peut-on lire dans son scénario présenté le 11 avril.

En 2025, la hausse serait encore de 1,8 million de barils par jour. L’OPEP évoque la demande mondiale ” robuste “, « tirée par les régions non membres de l’OCDE »autrement dit des pays émergents qui continuent de croître économiquement et démographiquement.

 
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