« Notre crainte est que ces jeunes continuent d’être laissés à la rue », Utopia 56 interpelle les pouvoirs publics sur la situation des jeunes migrants

« Notre crainte est que ces jeunes continuent d’être laissés à la rue », Utopia 56 interpelle les pouvoirs publics sur la situation des jeunes migrants
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Près de 200 d’entre eux se sont rassemblés devant la préfecture du Nord à Lille le 15 avril, lorsque 80 mineurs isolés se sont retrouvés sans logement. Accompagnée d’Utopia 56, l’association souhaite interpeller les pouvoirs publics pour trouver une solution pour tous ces jeunes.

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Où dormons-nous ce soir ?« Il y a désormais 80 mineurs non accompagnés qui ne sont plus en mesure de répondre à cette question. Les jeunes isolés et sans abri se sont donc réunis devant la Préfecture du Nord à Lille ce 15 avril aux côtés d’Utopia 56 pour interpeller les pouvoirs publics sur leur situation. L’association qui vient en aide aux personnes exilées en France dresse un bilan clair sur ses réseaux sociaux : “sans solution, ces jeunes retournent dans la rue« .

En théorie, ces mineurs bénéficient des mêmes droits que les enfants français au titre de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant (CIDE) ratifiée par la France en 1990. En réalité, cela s’avère bien plus compliqué. D’autant que pour être hébergés et bénéficier de leurs droits, les conseils départementaux doivent certifier qu’ils sont bien mineurs. Une procédure qui, lorsqu’elle échoue, éloigne ces jeunes des fondamentaux de la protection de l’enfance.

Il y a 80 jeunes qui ont été hébergés dans différentes paroisses pour l’hiver. Aujourd’hui, l’accord avec ces paroisses prend fin.

Lucile Bodet

Coordinatrice Utopia 56 – Antenne de Lille

Lorsqu’un conseil départemental s’oppose à l’octroi du statut de mineur à ces migrants, un recours est possible. Mais la lenteur des procédures plonge ces jeunes dans une extrême précarité. “Le délai de recours est en moyenne de 8 mois. C’est une période pendant laquelle il n’y a aucun accès pour les jeunes à aucun système de droit commun, aucun logement, aucun accompagnement social.» explique Lucile Bodet, coordinatrice d’Utopia 56 à Lille.

Venu manifester place de la République, le coordinateur a poursuivi : «Il y a 80 jeunes qui ont été hébergés dans différentes paroisses pour l’hiver. Aujourd’hui, l’accord avec ces paroisses prend fin. Nous demandons une concertation entre différentes institutions pour une solution d’hébergement durable et digne pour ces jeunes.

Faute de ressources, les contrats avec les paroisses n’ont pas pu être renouvelés. Par conséquent, ces mineurs se tournent vers des solutions de fortune. Dans la plaine des Vachers, aux Bois Blancs, près de la moitié de ces 80 mineurs s’installeront sous des tentes, en attendant une solution plus digne.

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Plaine de bouvier. Quartier des Bois Blancs à Lille.

© François Wasson / Frédérik Giltay / France Télévisions

Le problème. Cette plaine abrite déjà une vingtaine de sans-abri. L’espace va commencer à manquer et les conditions de vie déjà difficiles vont se détériorer. L’autre moitié de ces mineurs non accompagnés a pu trouver une solution grâce à des bénévoles. Mais pour combien de temps ?

► À lire aussi : Les mineurs non accompagnés, les oubliés de la frontière franco-britannique

Utopia 56 demande donc aux pouvoirs publics «concertation entre différentes institutions pour une solution d’hébergement durable et digne pour ces jeunes« . Parce que “être dehors tous les soirs et toutes les nuits, ne pas avoir accès à l’eau et à l’électricité, ne pas pouvoir satisfaire ses besoins essentiels… Ce sont des conditions qui ne sont absolument pas acceptables, ni pour les jeunes que nous accompagnons, ni pour qui que ce soit. Notre crainte est que ces jeunes continuent à se retrouver à la rue» déplore Lucile Bodet.

L’association assure toutefois avoir «alerté à plusieurs reprises les différentes institutions», qu’il s’agisse de la préfecture, du département, de la Métropole européenne de Lille. En vain. “Toutes ces questions sont restées sans réponse.

 
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