Antoine Bienvault et Gauthier Delomez / Crédits photos : Mathilde BELLENGER / AFP
15h56, 15 avril 2024
Ce qui frappe en entrant dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, encore en chantier cinq ans jour pour jour après l’incendie du 15 avril 2019, c’est la blondeur des pierres restaurées par les compagnons, les ouvriers engagés dans ces travaux hors normes. L’éclat de ces pierres est plus blond qu’avant l’arrivée des flammes, ce qui donne l’impression d’une cathédrale plus lumineuse qu’avant.
« La cathédrale brillera d’un éclat qu’elle n’a pas vu depuis bien longtemps »
“La cathédrale était assez sale, même s’il y avait déjà eu du nettoyage”, concède Rémi Fromont, architecte en chef des Monuments historiques, au micro d’Europe 1. “On va trouver une cathédrale qui aura sa justesse, donc l’intérieur paraîtra extrêmement lumineuse par rapport à ce que nous connaissions avant l’incendie, la cathédrale brillera d’un éclat qu’elle n’a pas vu depuis très longtemps », explique-t-il.
Europe 1 a pu visiter l’intérieur du bâtiment, plus lumineux que jamais et restauré à l’identique dans les moindres détails. Un résultat rendu possible grâce au travail des ébénistes dont Luis Pirès. Depuis fin décembre, il restaure les stalles en bois, la rangée de sièges devant le grand autel. « Nous avons rassemblé toutes les pièces que nous avons pu trouver. Le gros du travail consistait à remplacer ou à recoller chaque pièce cassée. Ensuite, un vernisseur et un sculpteur viennent redonner la forme initiale aux pièces que nous restaurons», explique-t-il.
Jeunes compagnons au travail sur le chantier
Cet ébéniste n’a que 26 ans. C’est un aspect du site à souligner : il compte effectivement de nombreux jeunes compagnons comme lui. Une jeunesse qui fait d’autant plus la fierté de Philippe Jost, président de l’établissement public Rebâtir Notre-Dame. «Je suis admiratif. Nous disposons d’un savoir-faire et de compétences extraordinaires qui sont déployés sur ce chantier et qui font véritablement honneur à la France. On encourage vraiment les jeunes à s’orienter vers ces métiers-là”, dit-il, soulignant qu’il y avait “du travail en France, on a un patrimoine extraordinaire, donc il faut y penser, y penser”.
L’extraordinaire chantier de la cathédrale Notre-Dame a été l’occasion de mettre en lumière ces métiers encore peu connus du grand public, note également Quentin Muller, tailleur de pierre et directeur d’une entreprise chargée de restaurer des sculptures. “C’est une occasion unique de montrer au grand public, et en particulier aux jeunes générations, que nos métiers existent et sont bien vivants”, a-t-il déclaré dans l’émission. Pascal Praud et vous ce lundi.
Les dernières étapes avant la réouverture le 8 décembre
Ce savoir-faire a déjà permis de restaurer une très grande partie du mobilier à l’intérieur de Notre-Dame, notamment le Vœu de Louis XIII, placé juste derrière l’autel, et qui a déjà retrouvé toute sa splendeur. D’autres restaurations sont encore en cours, comme l’explique Olivier Josse, secrétaire général du bâtiment. “Le mobilier liturgique (baptistère, autel, cathédrale, ambon et tabernacle) est coulé dans une fonderie de la Drôme”, explique-t-il dans l’émission. Pascal Praud et vous.
Ensuite, “tous les passages techniques sont réalisés, pour que les branchements puissent avoir lieu car on se retrouvera dans une cathédrale qui proposera un système contemporain pour accueillir tous les visiteurs”, poursuit Olivier Josse sur Europe 1. “Le câblage, actuellement en cours, permettra d’installer par exemple 1.600 points lumineux dans la cathédrale, tout un dispositif de captation de dernière génération pour assurer le rayonnement, la captation audiovisuelle des événements qui se dérouleront à l’intérieur”, énumère le secrétaire général de le bâtiment. La réouverture au public est toujours prévue pour le 8 décembre, jour de l’Immaculée Conception.
