“Si un spectateur trouve le prix trop cher, c’est qu’il n’est pas satisfait de la prestation”, estime Jacques Font

“Si un spectateur trouve le prix trop cher, c’est qu’il n’est pas satisfait de la prestation”, estime Jacques Font
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Le patron du plus grand complexe cinématographique des Pyrénées-Orientales, fondé en 2003, défend la politique tarifaire, dictée selon lui par les investissements nécessaires pour offrir toujours plus de confort et de sensations.

De plus en plus de cinéphiles trouvent les prix des billets trop chers. Comment réagissez-vous ?

Des prix chers, mais par rapport à quoi ? Nos coûts d’électricité sont passés de 160 000 euros à 300 000 euros. Évidemment, on ne peut pas baisser les prix avec ça. Je ne sais pas si les gens ont vu les prix baisser au cours des trois dernières années. Moi non. A partir du moment où tous les prix augmentent, il devient nécessaire d’adapter nos tarifs. Et puis, il faut, en même temps, moderniser nos outils de production et apporter plus de confort aux spectateurs.

Pourtant, les critiques sont là.

Mais le problème du prix des places de cinéma est un faux problème. Il y a des gens qui ne vont au cinéma qu’une ou deux fois par an. Ce n’est pas cela qui les fera partir ou revenir. Ceux qui viennent plus régulièrement prennent des cartes d’abonnement qui leur permettent de payer moins cher leur place de cinéma. Chez nous, seulement entre 13 et 17 % des personnes qui viennent paient le plein tarif. Regardez la fréquentation d’un multiplex comme le Gaumont Odysseum, à Montpellier. Il pratique des prix relativement élevés, mais les gens y vont. Parce que le service rendu n’est pas le même. C’est comme lorsqu’on achète un jean sur un marché ou dans une boutique de luxe. Vous n’avez pas la même chaise, pas le même son, pas la même salle. Le prix est donc dicté par la prestation fournie.

Comment expliquer alors ce niveau de prix ?

Mais en 20-30 ans, les prix des séances de cinéma ont augmenté moins vite que les autres prix. Et surtout, ce n’est plus le même cinéma. Vous avez des salles dans lesquelles on met 300 000 euros de sonorisation. Des pièces où vous avez des chaises qui bougent, de la pluie, des odeurs, etc. Le conditionnement de l’ambiance n’est plus le même. Vous êtes dans une immersion véritablement complète. Si un téléspectateur trouve le prix trop cher, c’est qu’il n’est pas satisfait du service. Le cinéma est même aujourd’hui l’activité de loisir la moins chère.

Quel est le niveau d’investissement des structures comme la vôtre ?

Nous disposons de douze salles équipées en 2D, 3D, 4K et Dolby Atmos et de deux salles Premium ICE et MX4D. En 2003, lorsque nous avons créé MégaCastillet, nous avons investi entre 7 et 8 millions d’euros. Depuis, au fil des années, nous avons investi au total 6 millions dans les cinémas. Si on a créé des multiplexes, c’était pour créer des petites salles dans lesquelles les gens avaient le sentiment d’être dans de grandes. Si un spectateur n’est pas content, il ne revient pas. Je vous rappelle que nous nous contentons de proposer au public des films que nous ne produisons pas. Nous lui offrons un environnement. Pour nous, le référendum, c’est tous les jours. Nous sommes une profession où nous aimons le public et, je pense, il nous récompense bien.

 
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