Samedi, quelques heures avant de lancer une vague de missiles et de drones sur Israël, Téhéran a saisi un porte-conteneurs « lié à Israël ». Les autorités iraniennes ont expliqué que les Gardiens de la révolution ont saisi le navire parce qu’« il violait les réglementations maritimes internationales » et « n’avaient pas répondu de manière adéquate aux questions des autorités iraniennes ».
Ce qui s’est passé ?
Ce porte-conteneurs, baptisé MSC Aries, a été saisi samedi dans le détroit d’Ormuz, dans le golfe Persique. Il a été arrêté par les Gardiens de la révolution islamique iraniens, dont certains sont descendus en rappel d’un hélicoptère. L’événement s’est produit quelques heures avant l’attaque iranienne de drones et de missiles contre Israël.
Avant d’être intercepté par le groupe paramilitaire iranien, le bateau était censé se rendre en Inde depuis les Émirats arabes unis.
Jusqu’à lundi, aucune nouvelle n’avait été donnée du gouvernement iranien. Le porte-conteneurs a été déplacé “dans les eaux territoriales iraniennes” afin que “les investigations nécessaires puissent être menées”, a déclaré lundi Nasser Kanani, le porte-parole de la diplomatie iranienne.
VIDÉO. L’Iran affirme qu’un navire « lié à Israël » dans le détroit d’Ormuz a été saisi pour enquête.
Que sait-on de ce bateau ?
Le navire est un porte-conteneurs appartenant à la Mediterranean Shipping Company (MSC), battant pavillon portugais mais géré par la société Zodiac. Cet opérateur naval est aux mains de l’homme d’affaires israélien Eyal Ofer dont les navires ont déjà été attaqués par le passé, a confirmé l’agence de presse nationale iranienne IRNA.
L’équipage du navire était composé de 25 membres, dont des Indiens et des Russes. Le porte-parole iranien n’a donné aucune information sur le sort de l’équipage de conduite.
Quelle est la réaction de l’Iran ?
Les autorités iraniennes ont expliqué que les Gardiens de la révolution ont saisi le navire parce qu’« il violait les réglementations maritimes internationales » et « n’avaient pas répondu de manière adéquate aux questions des autorités iraniennes ».
“Il est certain que ce navire appartient au régime sioniste”, a déclaré le porte-parole iranien, faisant référence à Israël, ennemi juré de la République islamique.
IRNA a rapporté samedi que le MSC Aries, qui naviguait sous pavillon portugais, avait été arraisonné parce qu’il est « géré par la société Zodiac, qui appartient au capitaliste sioniste Eyal Ofer ».
Quelle est la réaction d’Israël ?
Immédiatement après l’événement, l’armée israélienne a réagi : l’Iran « subira les conséquences de son choix d’aggraver encore la situation », a déclaré le porte-parole de Tsahal, Daniel Hagari.
« Nous avons renforcé notre préparation pour protéger Israël d’une nouvelle agression iranienne. Nous sommes également prêts à répondre », a ajouté le porte-parole dans un communiqué. « Le régime de l’Ayatollah Khamenei est un régime criminel qui soutient les crimes du Hamas et mène désormais une opération de piraterie en violation du droit international », a déclaré Israel Katz, le ministre israélien des Affaires étrangères.
« J’appelle l’Union européenne et le monde libre à déclarer immédiatement le Corps des Gardiens de la révolution iranienne comme une organisation terroriste et à sanctionner l’Iran dès maintenant », a-t-il ajouté.
Cet arraisonnement a été dénoncé comme « un acte de piraterie » par les États-Unis, qui ont appelé « l’Iran à libérer immédiatement ce navire battant pavillon portugais et propriété britannique, ainsi que son équipage composé d’Indiens, de Philippins, de Pakistanais, de Russes et de Estoniens.
Que pourrait-il lui arriver ?
Aujourd’hui, aucune information n’a été divulguée en dehors de cette « enquête » iranienne. Cependant, ce type d’acte de déstabilisation a déjà eu lieu dans le passé.
En mai 2019, un pétrolier britannique, le Stena Impero, a été immobilisé pendant près de deux mois avant d’être libéré pour violation présumée des règles maritimes internationales. Une manière d’affirmer sa puissance dans un espace stratégique pour l’Iran, chargé d’assurer la sécurité du détroit.
Quelles conséquences pour l’économie ?
Si le Moyen-Orient prend feu, le commerce du pétrole pourrait être mis à mal dans le détroit, qui a transporté 21 millions de barils de brut en 2022, soit 20 % de la consommation mondiale de pétrole liquide.
“Une détérioration supplémentaire au Proche ou au Moyen-Orient” aurait “un lourd impact économique” sur la planète, a prévenu lundi le ministre de l’Economie Bruno Le Maire.
