Iran-Israël : une désescalade est-elle possible ? | Moyen-Orient, le conflit éternel

Iran-Israël : une désescalade est-elle possible ? | Moyen-Orient, le conflit éternel
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La réponse massive, tôt dimanche matin, de l’armée iranienne contre le territoire israélien, en réponse à la frappe meurtrière du 1er avril contre le consulat iranien à Damas, ouvre la voie à une escalade pire que tout. Qu’avons-nous vu jusqu’à présent ? À une guerre ouverte et directe entre ces deux ennemis de longue date, mais qui se limitait jusqu’alors à des frappes « secondaires » ou à des opérations d’agents intermédiaires ?

Autrement dit, pour reprendre l’expression catastrophiste désormais banale et séculaire : pourrions-nous assister, demain, à un conflagration générale au Moyen-Orient“, “texte”: “conflagration générale du Moyen-Orient”}}”>conflagration générale au Moyen-Orient?

C’est aussi effrayant que possible, mais ce n’est pas certain. Tout dépend du choix que feront désormais les responsables israéliens, entre une réponse maximaliste et une réponse minimaliste. Et aussi, l’influence qu’auront ou non les autorités américaines, qui plaident ouvertement pour la retenue mais dont les exhortations passées, face à la tragédie de Gaza, ont eu peu d’effet sur les radicaux et les suprémacistes. en poste à Jérusalem.

Le pire a été évité

Sans cette défense aérienne extraordinairement efficace – près de 100 % des 300 à 325 drones, missiles balistiques et missiles de croisière iraniens ont été interceptés dimanche matin – les dégâts matériels et humains infligés à Israël auraient pu être importants. Et dans un tel cas, l’équation aujourd’hui serait bien différente : elle reposerait alors, comme le 7 octobre, sur une réponse impitoyable et décuplée à une véritable agression sanglante.

Depuis la ville d’Ashkelon, un système anti-missile israélien a été activé afin de répondre à l’attaque de drones et de missiles iraniens.

Photo : Reuters/Amir Cohen

Il n’y a cependant pas eu d’attaque sanglante dans la nuit du 13 au 14 avril. Le bilan humain de l’attaque est proche de zéro : une seule personne, une petite fille bédouine vivant dans le désert du Néguev (sud), a été blessée. Et non pas, semble-t-il, par une frappe directe de l’Iran, mais par les retombées de la défense anti-aérienne israélienne.

Envisager une réponse strictement basée sur une telle évaluation pourrait donc signifier des représailles symboliques de faible intensité et une éventuelle voie vers une désescalade du conflit.

C’est ce que préconise Washington, qui a fait valoir à son allié israélien que la réussite quasi à 100 % du bouclier anti-aérien est en soi une réponse et une victoire« »,texte » : « est en soi une réponse et une victoire »}} »>est en soi une réponse et une victoire face à l’agression iranienne.

Une possible déclaration de guerre

Mais si, au contraire, Israël décide de répondre à ce qui reste une attaque massive et sans précédent de la part d’un État hostile, qui dans sa rhétorique officielle prône toujours l’éradication de l’État juif, alors tout change.

Les raids de samedi soir deviennent une agression sans précédent, symboliquement énorme, à laquelle toute réponse adéquate doit être maximale, proche d’une véritable déclaration de guerre.

Dans un tel scénario, Netanyahu pourrait ordonner des représailles massives sur le territoire iranien, y compris contre ses installations nucléaires, qui sont la terreur et le fléau d’Israël – lui-même un État doté de la bombe atomique, alors que l’Iran est jugé capable de produire une arme nucléaire d’ici un an ou plus. deux.

Nous entrerions alors dans un nouvel univers, avec une guerre directe et ouverte entre Israël et l’Iran, et des ramifications internationales qui pourraient impliquer les États-Unis, la Russie, la Chine et l’Europe. L’embryon d’une guerre régionale, voire mondiale.

Il est donc essentiel, pour bien comprendre cet épisode, de souligner et de prendre en compte le caractère minime des dégâts infligés à Israël dimanche matin.

Un coup publicitaire plus que militaire

Mais il manque encore un détail crucial sur ce point : à savoir que… tout cela n’est pas dû au hasard ! Au contraire, telle était probablement l’intention des Iraniens : faire sensation, faire de la publicité, pouvoir claironner Nous sommes contre l’ennemi sioniste« »,texte » : « Nous nous dressons contre l’ennemi sioniste »}} »>Nous sommes contre l’ennemi sioniste… mais sans tuer personne, pour ne pas attirer le feu du ciel“, “texte”: “le feu du ciel”}}”>le feu du ciel venait d’Israël.

Après l’attentat du 1er avril, Téhéran voulait avant tout aller de l’avant démonstration de force“, “texte”: “démonstration de force”}}”>démonstration de force pour un usage domestique, mais aussi face au monde arabo-musulman (dont l’Iran prétend être le porte-flambeau)…

De ce point de vue, après cette attaque meurtrière d’Israël contre un consulat (16 morts dont deux généraux iraniens, plus destruction totale du bâtiment), il devait“, “texte”: “devait”}}”>devait faire absolument quelque chose, répondre, avec une certaine ampleur… pour ne pas sombrer dans la défaite morale et la perte de prestige, voire l’humiliation et l’insignifiance.

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Des femmes passent devant une fresque anti-israélienne représentant des combattants armés de fusils d’assaut le long d’un mur de la place de la Palestine à Téhéran, le 14 avril 2024.

Photo : AFP / ATTA KENARE

Mais il fallait le faire, en calibrant soigneusement la réponse. Une réponse qui devait être visible avant tout, en grande pompe : tel était le but premier de toute l’opération. L’attaque était annoncée à l’avance ; elle a été revendiquée et soigneusement liée par Téhéran à la frappe du 1er avril. C’était l’essentiel.

C’est tellement vrai que dans la communication officielle iranienne, l’épisode est aujourd’hui présenté comme une brillante réussite. On a filmé des scènes de célébrations à Téhéran… tout ça, malgré l’efficacité de facto zéro, proche de 0%, de l’ensemble de l’envoi.

En d’autres termes, l’affaire a été conçue davantage comme une opération de relations publiques que comme un raid militaire, complètement vaincu par les défenses israéliennes.

Israël a été prévenu

Un dessin, mis en ligne le 14 avril, par Ali Ferzat, célèbre caricaturiste syrien (torturé par le régime de Bachar al-Assad au début de la révolte démocratique de 2011, il a ensuite choisi l’exil), montre un Ali Khamenei, le guide suprême“, “texte”: “guide suprême”}}”>guide suprême Iranien, qui téléphone à Netanyahu : l’Iranien indique à l’avance à l’Israélien… le type de missiles, l’heure et les cibles choisies !

Une caricature, mais à peine : on sait que Téhéran a effectivement informé plusieurs voisins d’Israël – Egypte, Jordanie – de ses intentions, afin qu’ils puissent l’avertir.

La prouesse technique de cette défense anti-aérienne, appuyée pour l’occasion par des avions américains, britanniques et autres, était certes remarquable. Quant à la supériorité militaire d’Israël sur l’Iran, elle semble évidente.

Le fait demeure : sans la mise en scène minutieuse de Téhéran, sans ses avertissements savamment distillés, avec une attaque – pourrait-on dire – presque programmée pour échouer militairement… la situation serait aujourd’hui très différente, et autrement dramatique.

La question cruciale demeure : Israël embarquer“,”texte”:”embarquer”}}”>embarqueret entrez ceci pôle de désescalade“, “texte”: “pôle de désescalade”}}”>pôle de désescalade lancé par l’ennemi juré ? Les Américains feront-ils entendre raison à leurs chers alliés, en leur faisant clairement comprendre qu’ils ne veulent pas d’un conflit ouvert contre l’Iran ?

Réponse dans les prochains jours, au cabinet de guerre israélien…

 
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