Une journée à la bergerie : Entre tradition et transmission

Une journée à la bergerie : Entre tradition et transmission
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l’essentiel

Carole et Christophe Alonso, éleveurs de moutons à Sost, ont décidé de prévenir leurs amis pour les aider à tondre les moutons, avant le grand départ pour les estives en juin.

Gabriel et Pierre, les enfants du couple, ont grandi avec les moutons, ils ont hâte, à l’âge de 12 ans, de rejoindre les adultes. Au petit matin du dimanche 7 avril, tout ce beau monde s’est rassemblé à la bergerie d’Esbareich dans la vallée de la Barousse. La montagne est somptueuse, le soleil culmine au sommet des sommets. Les voitures ronronnent le long du chemin avant de se garer après l’aire de pique-nique. Suite au « bonjour », nous nous rattrapons en échangeant quelques phrases. Ensuite, nous commençons à nous procurer les tenues appropriées. Finalement tout le monde prend sa place, il y a les tondeurs, les attrapeurs, les ramasseurs de laine et les pédicures moutons… Personne ne manque. Tous participent à cette filière laine, une matière noble mais non reconnue. Les étoiles attendent sous le hangar, elles bêlent et sentent que quelque chose se prépare. Les agneaux tètent leur mère, rien ne les inquiète.

Un receveur ramasse une brebis et la pose sur un support pour faire un travail propre, puis la passe au tondeur. Une certaine ambiance règne, le geste du tondeur professionnel est précis, en une minute, il parvient à enlever toute la toison. Mais il ne faut pas perdre de temps et saisir la seconde pour continuer le travail. Cent vingt moutons doivent être tondus le matin. Agacé par les mouches attirées par la sueur, il répète les mêmes gestes tout en luttant contre la chaleur et l’humidité du hangar. Ce travail très physique demande de l’attention et de la précision ; c’est un savoir-faire ancestral qui se transmet de génération en génération. On commence par le ventre en réalisant trois à quatre bandes, puis les pattes et ainsi de suite. Il faut bien tenir les moutons pour faciliter le travail. Avec ces techniques l’animal n’est pas stressé, il n’y a pas de mouvements brusques et la tonte est plus rapide. C’est un travail en harmonie avec l’animal.

La laine tombe et les enfants la récupèrent pour la mettre en balles. Il sera mis en vente mais l’engouement du passé n’est plus présent. « On n’a pas le choix, il faut tondre au moins une fois par an », déclare Christophe.

Après la coupe la demoiselle va se faire les ongles, c’est un moment délicat. Elle entre dans une cage de contention qui la met sur le dos. Détendu, il se prête aux soins, les sabots poussent considérablement chez le mouton et une surveillance accrue s’impose. La manipulation est délicate pour ne pas stresser le mouton. Enfin après ce bain de jouvence pour les moutons, les moutons retournent paître dans les prés en attendant les hauteurs de Balès.

Mais n’oublions pas la pause goûter du milieu de matinée, où Carole a tout prévu : saucisson, saucissons cuits, pâté, pain de campagne, tarte maison, une bouteille de vin rouge et de l’eau sont disposés sur la table pour l’occasion. Ces moments conviviaux sont intenses mais fragiles. Le métier n’attire plus, il est trop difficile. Ils sont pourtant indispensables au façonnage et à l’entretien des montagnes de la vallée de la Barousse.

Vente directe de viande à la ferme. Renseignements au 06 89 28 02 59.
 
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