Argentine. Argentine. Sous la pression de la rue, la CGT appelle à une journée de grève générale le 9 mai

Argentine. Argentine. Sous la pression de la rue, la CGT appelle à une journée de grève générale le 9 mai
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En 24 heures, la situation a changé. Alors que ce mercredi, les dirigeants de la CGT n’ont annoncé aucune date de mobilisation tout en poursuivant leurs négociations avec le patronat sur une réforme du travail, ils ont annoncé dans la nuit de jeudi une date de grève générale, prévue le 9. en mai prochain. Le contexte de grave crise économique et les attaques directes du gouvernement contre les travailleurs et la classe ouvrière intensifient les mobilisations d’en bas. Les directions syndicales sont donc prises entre le mécontentement de la base et la dureté des attaques du gouvernement et des entreprises, et ont fini par réclamer cette date lointaine du 9 mai.

La passivité de la CGT mise à mal

Les chauffeurs de bus ont organisé une grève majeure qui a secoué la zone métropolitaine de Buenos Aires, exigeant des augmentations de salaires. Dans plusieurs villes, les métallurgistes ont organisé une grande marche. PepsiCo Mar del Plata a été paralysée en raison de licenciements. Les travailleurs et fonctionnaires licenciés de GPS-Aerolíneas Argentinas sont descendus dans la rue ce vendredi pour protester contre les licenciements, mais aussi contre le nouveau projet de loi Omnibus. Les mouvements sociaux ont récemment manifesté massivement et ont été confrontés à une répression brutale dans le centre de Buenos Aires. Les enseignants, personnels non enseignants et étudiants des différentes universités nationales prévoient également une mobilisation massive le 23 avril.

Face à une situation économique étouffante, la colère monte de bas en haut. L’inflation a frappé durement tous les Argentins ces derniers mois. Les salaires ont chuté comme jamais auparavant. Les retraités sont ceux qui paient le plus lourd tribut à l’ajustement fiscal : depuis 2015, le niveau de leur pension a baissé de 60 %, et Milei cherche à le baisser à nouveau de 20 % en dessous du minimum pour les personnes, principalement les femmes, qui n’ont pas contribué suffisamment. De nouvelles augmentations de prix sont à venir et, entre-temps, les banques, les grandes entreprises agricoles, les sociétés minières, les sociétés énergétiques privatisées s’enrichissent.

C’est dans ce contexte que la bureaucratie CGT a annoncé de nouvelles mesures, sans changer l’essence de son projet, qui consiste à négocier avec les employeurs une réforme du travail, qui prévoit de supprimer les compensations et de les remplacer par un système dans lequel le travailleur lui-même cotise mensuellement à un fonds qui lui serait versé en cas de licenciement. Le texte prévoit également une réduction des amendes pour les employeurs en cas de déclaration non régulière de leurs travailleurs. Il s’agit donc d’un texte favorable aux employeurs qui accroîtrait la précarité des conditions de travail et rendrait les licenciements moins coûteux pour les entreprises.

En annonçant cette date, la direction cherche à apaiser la colère et à avancer dans ses négociations, syndicat par syndicat. Pour cela, ils divisent les luttes et donc l’immense force sociale de la classe ouvrière, plutôt que de l’unir. La CGT refuse d’affronter le méga DNU en n’appelant pas à la grève et à la manifestation les jours où la nouvelle loi omnibus sera discutée au Congrès national. Bien que le chapitre travail soit bloqué par les tribunaux, le décret comporte de nombreuses autres attaques. Il détruit les conquêtes populaires et déréglemente les marchés pour qu’ils exploitent les travailleurs.

Malgré cette date lointaine et en maintenant le dialogue social avec le patronat, les syndicats refusent de s’opposer de manière coordonnée au projet de Milei et aux puissants qui le soutiennent. La CGT et la CGT-A construisent un plan de bataille et une stratégie selon leurs intérêts, s’efforçant de contenir la mobilisation de la gauche au sein du péronisme, dans une perspective électorale, pour les élections législatives de mi-mandat. -Mandat 2025 et la campagne de leur candidat Grabois. Leur objectif est de contenir la colère à travers des journées de grève étalées dans le temps.

Combativité à l’extrême gauche pour un 9 mai réussi

L’attitude du syndicalisme de gauche et combatif s’oppose à cette passivité. Depuis décembre, l’extrême gauche, dont le PTS (organisation sœur de la Révolution permanente en Argentine), a été la première à descendre dans la rue pour affronter le protocole répressif de Patricia Bullrich aux côtés de milliers de manifestants. Des assemblées de quartier ont commencé à se former et des repas-partage ont eu lieu dans de nombreuses villes. En janvier, l’extrême gauche et les syndicats combatifs ont pleinement participé à la première grève générale que la CGT a été contrainte de convoquer, tout en dénonçant le fait qu’ils avaient empêché son expansion massive dans tous les secteurs, notamment en permettant aux transports de fonctionner presque normalement toute la journée. . Les 8 et 24 mars, des centaines de milliers de personnes issues des secteurs les plus combatifs ont également convergé dans les rues. Le 23 avril aura lieu la grande marche universitaire nationale vers le Congrès national, au cours de laquelle les revendications seront contre les licenciements massifs en cours dans toute l’Argentine et pour empêcher l’approbation de la nouvelle loi Omnibus.

Le 9 mai, aucun espoir ne doit être placé dans la direction des syndicats. Ce jour-là, les travailleurs doivent paralyser le pays par une grande démonstration de force. Il s’agit de « frapper ensemble, marcher séparément ». Unité pour la lutte, tout en maintenant l’indépendance des secteurs démocratiques et combatifs. Car il ne s’agit pas seulement de combattre syndicat par syndicat ou secteur par secteur, ni de prendre de temps à autre des mesures nationales isolées. Il s’agit de lutter pour la continuité d’un plan de lutte et de le faire dans le cadre de la construction de la grève générale. Parce que c’est le seul moyen de faire échouer le plan de Milei dans son intégralité.

Comme l’écrivent nos camarades du PTS : « Il faut aujourd’hui s’organiser depuis la base en assemblées dans chaque lieu de travail, d’étude et dans chaque quartier, comme le font les assemblées populaires. Se coordonner dans les instances démocratiques pour avoir aussi plus de force pour soutenir chaque combat et lutter contre la bureaucratie. De cette manière, nous voulons ouvrir la voie à la lutte pour un autre résultat. Un résultat qui commence par affirmer qu’il y a de l’argent pour les salaires, l’éducation, la santé, la science, les retraites, mais que les grands entrepreneurs et le capital financier le prennent. Cela implique de rompre avec le FMI, de ne pas payer la dette et de nationaliser la banque, et face aux augmentations tarifaires, de promouvoir la nationalisation et l’expropriation sous le contrôle ouvrier de l’ensemble du système énergétique, sur la voie d’un programme global pour que la crise soit résolue. est supportée par les capitalistes, et d’imposer un gouvernement des travailleurs et des pauvres qui conteste la domination des propriétaires du pays en commençant par la réorganisation de la société selon les besoins des grandes majorités et non du profit capitaliste. Cela implique aussi qu’à travers chaque lutte nous cherchons à construire une force politique socialiste des travailleurs, sans tomber dans les pièges du péronisme qui vient d’échouer et de s’ajuster lors de ses gouvernements, laissant un taux de pauvreté de 41,7%, et qui aujourd’hui est bancaire. sur le fait de laisser passer le plan de Milei, puis de « revenir » et d’administrer les ruines appauvries du pays « .

 
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