L’ancien président américain Donald Trump à New York, le 25 mars 2024 (AFP / Charly TRIBALLEAU)
Le leader républicain Mike Johnson part rencontrer Donald Trump vendredi en Floride pour discuter d’une série de questions brûlantes au Congrès américain et, au passage, tenter de sauver sa position.
Les deux hommes tiennent une conférence de presse à 16h30 (20h30 GMT) pour évoquer, sur le principe, les questions de “l’intégrité électorale”.
Mais nul doute que leurs conversations en coulisses porteront plutôt sur la litanie de textes sur lesquels se débattent les parlementaires américains.
À commencer par l’aide américaine à l’Ukraine, bloquée au Congrès depuis des mois, malgré les pressions répétées du président Volodymyr Zelensky.
– Impasse électorale –
De loin premier soutien militaire à l’Ukraine, les États-Unis n’ont pas envoyé de grosse enveloppe à Kiev depuis décembre 2022.
Un paquet de 60 milliards de dollars d’assistance militaire et économique à l’Ukraine a certes été adopté au Sénat, à majorité démocrate, en février.
Le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, le 15 mars 2024 à Washington (AFP / Jim WATSON)
Mais les républicains à la Chambre des représentants, la chambre présidée par Mike Johnson, refusent d’examiner le texte – en raison, entre autres, d’un différend plus large sur l’immigration.
Lors d’une conférence de presse mercredi, le leader républicain au Congrès est resté très prudent sur l’avenir de cette enveloppe.
“Il y a beaucoup d’idées différentes à l’étude”, a-t-il dit simplement, sans donner de calendrier ni donner de détails sur ces pistes.
En pleine année électorale, la question s’est transformée en bras de fer entre Joe Biden, grand partisan de l’aide à l’Ukraine, et Donald Trump, qui plaide pour des prêts à Kiev plutôt que des dons.
– Menace de mise en accusation –
Pourtant, Mike Johnson veut tout sauf offenser l’ancien président républicain, en lice à la Maison Blanche, et qui conserve une énorme influence sur son parti.
Surtout à l’heure où il se bat pour conserver son poste.
L’élue géorgienne Marjorie Taylor Greene et l’ancien président américain Donald Trump le 9 mars 2024 à Rome, Géorgie (AFP / Elijah Nouvelage)
Le président Mike Johnson est en effet menacé d’une procédure de destitution – une initiative menée par l’une des plus proches alliées de Donald Trump au Congrès, Marjorie Taylor Greene.
Cet élu, issu de la frange la plus extrême du parti républicain, accuse le quinquagénaire de ne pas suffisamment défendre les intérêts des conservateurs et veut pour cette raison l’évincer de son siège.
La majorité républicaine à la Chambre des représentants est actuellement si mince que son calcul n’est pas irréaliste, à condition que les démocrates votent également contre le « président ».
Donald Trump sauvera-t-il le poste de Mike Johnson ? L’aide à l’Ukraine servira-t-elle de monnaie d’échange ?
La rencontre entre les deux hommes vendredi s’annonce cruciale à tous points de vue.
