Champions Cup – « Ils montrent aux jeunes que c’est possible », Michel Marfaing explique la réussite de l’équipe toulousaine

Champions Cup – « Ils montrent aux jeunes que c’est possible », Michel Marfaing explique la réussite de l’équipe toulousaine
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A seulement 21 et 22 ans, Paul Costes et Joël Merkler disputeront ce dimanche un quart de finale de Coupe des Champions avec leur club formateur. Michel Marfaing, directeur sportif du Centre d’entraînement du Stade Toulousain, dévoile la recette d’un entraînement à la Toulousaine.

Paul Costes compte déjà 15 feuilles de match cette saison et s’apprête à vivre un quart de finale de Coupe des Champions en tant que titulaire, parlez-nous du joueur qu’il a été dans les équipes de jeunes…

Dès son plus jeune âge, Paul Costes était un joueur avec beaucoup de tempérament. Il avait beaucoup d’envie et d’agressivité dans le jeu qu’il a dû canaliser tout au long de sa formation. Ce surplus de désir lui faisait plus de mal qu’il ne lui servait. Paul Costes n’était pas forcément un cadre, mais il était un leader par son tempérament et par son jeu. Il a toujours été très combatif comme il l’est aujourd’hui avec l’équipe première malgré un gabarit très classique. Son caractère a toujours été sa plus grande force, c’est son fondement. Il a toujours su ce qu’il voulait.

Joël Merkler s’est également révélé cette saison, même s’il évolue à un poste qui demande généralement beaucoup d’expérience. Cela vous surprend ?

Oui et non, c’est « surprenant » car cela a demandé beaucoup de travail, mais il y avait un tel potentiel qu’on y a toujours cru. Joël Merkler est issu du club de Sant-Cugat dans la banlieue de Barcelone. Il arrive au Stade avec un potentiel physique extraordinaire et une formation de deuxième ligne. On hésitait alors à le faire jouer en première ligne. J’ai décidé de le mettre en double licence avec le FCTT Rugby en Fédérale 1. Les premiers retours en tant que pilier du FCTT, c’est qu’il était bousculé dans la mêlée. Nous avons la chance d’avoir Thierry Savio (préparateur physique spécifique mêlée) au Stade Toulouse qui l’a fait beaucoup travailler au poste spécifique de pilier pour enfin terminer la saison comme titulaire en Fédérale 1 à 18 ans.

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Lors de son prêt, il a eu l’opportunité d’affronter des joueurs expérimentés, d’anciens professionnels qui lui ont permis de franchir un cap, qu’il n’aurait certainement pas fait en Espoir face à de jeunes piliers. Les saisons suivantes, il travaille beaucoup avec les Espoirs du Stade pour s’intégrer progressivement à la formation du groupe professionnel. Encore une fois, il a d’abord alterné le bon et le moins bon en tenue de mêlée avec l’équipe première avant de prendre une nouvelle dimension avec le travail acharné de Thierry Savio et Virgile Lacombe. Son évolution est très impressionnante.

Comme lui, de nombreux joueurs du Stade toulousain ont connu un prêt réussi dans les divisions inférieures, on pense notamment à Thomas Ramos, est-ce une étape cruciale dans la formation ?

Je fais partie de ceux qui croient depuis longtemps à ces prêts : le premier joueur que j’ai envoyé en prêt a été Florian Denos à Auch (NDLR : en 2005). Thomas Ramos en est l’exemple parfait, il n’a pas eu tout de suite une place dans le groupe professionnel au Stade Toulouse, il est donc parti à Colomiers (Pro D2) pour revenir très très fort l’année suivante. Pour Thomas, une saison suffisait, mais cela dépend de chacun. Marco Trauth a débuté en Nationale 1 avec Blagnac la saison dernière. Cette année, on sentait qu’il avait franchi un cap et on l’a envoyé en prêt en Pro D2 avec Béziers pour enfin le rappeler pour la fin de saison. Pour ces joueurs, le prêt est une étape importante sans laquelle il n’aurait pas pu continuer à performer. Il existe un niveau entre le niveau Espoir et le Top 14, et les prêts permettent de le franchir.

Certains joueurs n’ont pas besoin de passer par « la case prêt », comment s’organise la passerelle entre l’équipe juniors et le groupe professionnel ?

Depuis l’arrivée d’Ugo Mola, les entraîneurs de l’équipe junior sont les adjoints de l’équipe professionnelle. Cela simplifie grandement la tâche. C’est une manière de fonctionner qui nous a permis d’intégrer le plus de jeunes joueurs possible en équipe première ces dernières années. C’est une très bonne formule, on se rend compte que voir ces joueurs évoluer régulièrement dans les matchs juniors facilite leur intégration dans le groupe professionnel.

Cela doit être une vraie réussite pour vous de voir des jeunes du centre de formation comme Kalvin Gourgues (19 ans) ou Mathis Castro-Ferreira (20 ans) évoluer chez les pros ?

Pour nous, c’est super important. Ils montrent à tous les jeunes du centre de formation que c’est possible. Cela leur donne de l’espoir, ils se disent : “Ils sont là, donc si on continue à travailler et à peaufiner les petits écarts qu’on a, on y sera aussi”. Cela a créé une dynamique qui a boosté tout le monde.

 
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