« On ne fait que perpétuer les actions des anciens », quand les plantes médicinales sauvages reviennent à la mode

« On ne fait que perpétuer les actions des anciens », quand les plantes médicinales sauvages reviennent à la mode
Descriptive text here

L’utilisation de plantes sauvages médicinales fait partie des recettes de grand-mère pour apaiser les maux du quotidien. En tisane ou en huile de massage, elles ont trouvé leur place dans nos pharmacies. Nigèle Bole, formée à l’école des plantes de Paris, revient sur leurs propriétés bénéfiques pour la santé.

Belles histoires du dimanche

Découvrez des histoires inspirantes de solidarité et d’altruisme et partez à la rencontre de la générosité. Emotions garanties tous les dimanches !

France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter « Les belles histoires du dimanche ». Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien présent en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Lorsqu’on accompagne Nigèle Bole en promenade, c’est comme si l’on feuilletait un herbier au fil des sentiers. Diplômée de l’École des Plantes de Paris, cette Rennaise a suivi une double formation en botanique et spécialisation en plantes médicinales, avec une formation complémentaire en aromathérapie.

A lire aussi : Baulon (35) : Sophie cultive les simples

>>

Bleuet et camomille, deux plantes utilisées pour les tisanes

© VANESSA MEYER / MAXPPP

Une fantastique expérience d’apprentissage qu’elle continue de perfectionner en participant régulièrement à des stages. C’est à la retraite qu’elle décide de se consacrer à ce domaine, de renouer avec ses racines rurales et de proposer des découvertes à son entourage.

Ma grand-mère me disait : « Va me chercher des friandises pour les lapins, du pissenlit pour la salade. » Mon enfance a baigné dans cet univers.

Sans hésiter, penché vers le sol, le septuagénaire identifie la guimauve, l’ortie, le souci des jardins, la camomille, la mélisse, la valériane, le plantain. « Chaque plante a son aspect, chaque plante a ses propriétés ! » précise-t-elle. « Mais si ces plantes médicinales appelées autrefois « les simples“, peuvent soulager les petits bobos bénins, il faut être très prudent car les principes actifs que certains contiennent peuvent s’avérer toxiques voire mortels en cas d’utilisation incorrecte ou prolongée. Ce n’est pas parce que c’est le cas. C’est naturel que ce soit sans danger ! De ces variétés, Nigele connaît tous les noms en français et en latin, tous les caractères, familles, genres et espèces : une véritable encyclopédie.

>
>

Herbier du XVIIIe siècle

© MAXPPP

A lire aussi : Plantes médicinales. Les vendanges battent leur plein

C’est en fin de matinée, par temps sec, lorsque la rosée se dissipe qu’il faut commencer les recherches. “La récolte dans la nature nécessite certaines précautions. Il faut faire attention aux crottes de chien et à toute Source de pollution. Evitez les bords des routes ou des champs à cause des pesticides, connaissez la législation qui encadre les récoltes, certaines plantes étant protégées ou interdites à la cueillette, afin de préserver les ressources, cueillez juste ce dont vous avez besoin.

Il suffit de regarder les animaux. Instinctivement, ils savent encore trouver les plantes qui les soulagent.

« C’est un savoir ancestral qui nous lie depuis toujours à la nature. Nous ne faisons que perpétuer les gestes des anciens. Bien avant la création de simples jardins, les jardins médicinaux, que l’on retrouve encore dans les monastères et les abbayes. Cette connaissance nous accompagne depuis le début de l’humanité. souligne-t-elle.

Avec les plantes sauvages, il faut suivre le rythme de la nature. Au printemps, ce sont les jeunes feuilles que l’on récolte, puis les fleurs en été et enfin les fruits, graines et racines à l’automne. Il faut suivre le cycle de la plante.

>Pissenlit. Une plante sauvage médicinale très répandue
>

Pissenlit. Une plante sauvage médicinale très répandue

© MICHÈLE CONSTANTINI / MAXPPP

Avec les plantes sauvages, il faut suivre le rythme de la nature. Au printemps, ce sont les jeunes feuilles que l’on récolte, puis les fleurs en été et enfin les fruits, graines et racines à l’automne. Il faut suivre le cycle de la plante. L’organe végétal récolté sera différent selon la plante : racines, écorces, bourgeons, plantes entières, feuilles, sommités fleuries, sommités florales, fleurs, fruits, graines, etc. Par exemple, pour récolter les racines de pissenlits ou de guimauves, on il faudra attendre l’automne, lorsque la partie aérienne se dessèche et que les principes actifs se concentrent dans les parties souterraines. On peut également récolter les boutons floraux avant l’éclosion de la fleur, comme pour la rose. Pour le fenouil ou la coriandre, ce sont ces graines que nous utiliserons. Toutes ces plantes peuvent être bénéfiques pour l’organisme.

>Valériane
>

Valériane

© SIGRID OLSSON / MAXPPP

Toute cette science qui était autrefois presque innée dans nos campagnes est désormais enseignée par les adeptes des médecines alternatives. Mais la pratique est encadrée et réglementée. « Toutes les plantes ne sont pas en vente libre. Un décret d’application d’août 2008 désigne une liste de 148 plantes libres de vente hors monopole pharmaceutique.

Nigèle utilise sa cueillette pour son usage personnel, mais pour ceux qui souhaitent se lancer en affaires, les lignes sont bien définies. Depuis 1941, le métier d’herboriste a disparu. Le domaine de la phytothérapie est donc principalement confié aux pharmaciens. Parfois, ils forment ou font appel à des spécialistes pour conseiller leurs clients.

Les marques vendant des plantes médicinales et des tisanes ne peuvent proposer que des produits bruts issus de cette fameuse liste de plantes libérées, sans indiquer de dosage, sans donner de conseils santé, que seuls les pharmaciens peuvent prodiguer.

>La lavande, utilisée en tisane pour ses nombreuses vertus
>

La lavande, utilisée en tisane pour ses nombreuses vertus

© PIERRE ROUSSEAU / MAXPPP

Les plantes peuvent être dissoutes dans l’eau, l’alcool ou un corps gras selon les différentes préparations. Produit le plus traditionnel, la tisane n’a plus de secret pour Nigèle. Le matin, vous pourrez boire une infusion de thym et de romarin ou d’origan, un mélange de fenouil, de menthe poivrée après le repas et le soir, une tisane réconfortante à base de tilleul, verveine, mélisse et lavande. Les tisanes sont également associées aux saisons. En hiver, une infusion de thym et de reine des prés sera la bienvenue.

>Les sachets et recettes de tisanes de Nigèle
>

Les sachets et recettes de tisanes de Nigèle

© France 3 Bretagne

La botaniste organise des ateliers et des sorties dans la nature pour partager ses connaissances sur les plantes. Elle enseigne également la préparation des huiles de massage. « L’huile de marguerite est recommandée pour tonifier le buste. Huile de Calendula recommandée pour les peaux sensibles” elle explique.

>Fleurs de souci dans un séchoir
>

Fleurs de souci dans un séchoir

© FRANÇAIS CHAVAROCHE / MAXPPP

Elle enseigne également la préparation des huiles de massage. « L’huile de marguerite est recommandée pour les chocs, c’est un peu comme l’arnica. L’huile de millepertuis convient aux irritations cutanées. Pour la peau des bébés, l’huile de calendula (souci sauvage) calme les rougeurs et les irritations. Nigèle est inépuisable.

« Dans ma famille, on me traite parfois de sorcière. Mais aujourd’hui, il existe un véritable engouement pour les plantes médicinales.

« La consommation de plantes médicinales sous différentes formes est en plein essor. La médecine traditionnelle et la médecine alternative ne sont pas rivales mais complémentaires. La reconnaissance de cette médecine alternative grâce aux plantes permettrait, dans un cadre légal, sans sortir de notre rôle, de donner davantage de conseils lors de la vente » note-t-elle.

Chaque région est un vivier spécifique de plantes sauvages. En Bretagne, pas de plantes ensoleillées mais quelques spécifiques comme les ajoncs, ou encore la bruyère et les callunes, connues pour calmer les douleurs dues aux coups de soleil. infections urinaires. Et au bord des sentiers, l’ortie épineuse, l’ail des ours odorant ou l’achillée millefeuille légèrement parfumée au camphre ne sont que quelques échantillons de ce que la nature offre à qui sait l’observer et l’apprivoiser.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Voici 9 signes que vous êtes beaucoup plus intelligent que les autres
NEXT l’essence et le diesel plus chers aujourd’hui