Les prix continuent de monter en flèche en Suisse

Les prix continuent de monter en flèche en Suisse
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Le taux d’inflation a continué de baisser en Suisse ces derniers mois, mais la lutte contre le coût élevé des produits du quotidien semble loin d’être gagnée. Les tarifs sur la viande, le fromage et le café, ainsi que sur l’électricité et les voyages, continuent de peser lourdement sur le portefeuille des consommateurs.

Le portefeuille des consommateurs est affecté par le coût élevé des produits du quotidien.

ats

La Banque nationale suisse (BNS) a pris le contrôle des prix à la consommation à la mi-mars, en abaissant surprise son taux directeur. Cette décision tenait compte de « l’apaisement des pressions inflationnistes et de l’appréciation du franc ». La Banque centrale suisse a estimé que «la lutte contre l’inflation au cours des cinq derniers semestres a été efficace».

En fait, l’inflation a ralenti en mars sur un an, à 1,0 %, après avoir augmenté de 1,2 % en février, de 1,3 % en janvier et de 1,7 % en décembre. Mais sur une autre base de calcul, c’est-à-dire par rapport à janvier 2022 avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, qui a fait flamber les prix, le tableau est différent.

Selon les données de l’Office fédéral de la statistique (OFS) analysées par l’agence AWP, l’inflation a atteint 5,3% sur la période allant de janvier 2022 à mars 2024, ce qui représente une tendance annualisée de 2,4%.

Mauvaises récoltes

Sur cette période, les prix des produits alimentaires – l’un des postes de dépenses les plus importants des ménages avec près de 10 % – se sont envolés de 7 %, notamment ceux de la viande (+4,2 %), du fromage (+9,2 %), des fruits et légumes ( +3,5%), sucre (+23,5%) et café (+9%).

Représentant près d’un cinquième des dépenses des ménages, les loyers (+4,6%) ont également augmenté, tout comme l’habillement (+11,5%), l’électricité (+47,9%), le gaz (+26%), les carburants (+4,4%) et les forfaits. voyages (+28,1%). Seule surprise, les prix des médicaments (-5,5%) ont baissé.

Si la hausse des coûts de certaines matières agricoles peut s’expliquer par de mauvaises récoltes, notamment pour le sucre et le café, la situation est différente pour d’autres groupes de produits.

Pour les prix de l’énergie, qui ont chuté sur les marchés de gros après la flambée qui a suivi le début de l’invasion russe de l’Ukraine, “les révisions tarifaires sont périodiques et non continues” et “n’ont pas été répercutées sur les consommateurs”, a souligné Arthur Jurus, stratège en chef chez la banque privée Oddo BHF Suisse. “Les prix à la consommation réagissent plus rapidement et plus fortement aux hausses de prix sur les marchés financiers, mais beaucoup moins aux baisses”, a-t-il estimé.

Selon l’expert, « depuis janvier 2022, nous observons deux ruptures avec les évolutions des 20 dernières années : la tendance déflationniste de l’alimentation, observée depuis 20 ans jusqu’à la crise ukrainienne, est derrière nous ». Quant aux loyers, ils “rattrapent leur tendance historique depuis deux décennies et accélèrent encore”, a détaillé M. Jurus.

Concernant la flambée des prix des voyages à forfait, les causes sont multiples. Andrea Beffa, directrice de la Fédération suisse du voyage (FSV), explique cela par la hausse des coûts du carburant, notamment du kérosène, moins polluant, et du personnel. Le manque de disponibilité sur les routes aériennes et les difficultés de livraison des pièces de rechange des avions créent une pénurie d’approvisionnement et augmentent également les prix pour les voyageurs, a-t-elle déclaré.

“Le pic (en termes de prix) devrait être atteint en 2024”, a estimé Mme Beffa, ajoutant que les prix des billets d’avion devraient se stabiliser au niveau de l’année dernière.

Taux de TVA réduit

La Fédération francophone de la consommation (FRC) se dit « préoccupée par l’impact de ces hausses de prix sur les consommateurs, notamment sur les ménages les moins aisés ».

“Il est difficile (…) de juger si ces augmentations sont justifiées sans une transparence totale des coûts de production et des marges des entreprises”, a indiqué Jean Busché, responsable de l’économie et des nouvelles technologies à la FRC. Mais « les hausses de prix sont souvent répercutées directement sur les consommateurs pour maintenir des marges élevées, ce qui est particulièrement inquiétant lorsqu’il s’agit de biens essentiels comme l’alimentation », a-t-il souligné.

L’organisation réclame « une plus grande transparence des prix et des marges pour les distributeurs » et juge « indispensable d’adopter des mesures ciblées axées sur les postes de dépenses non réductibles pour réduire le coût de la vie des ménages les plus modestes ». Au niveau parlementaire, la FRC soutient ainsi l’application du taux réduit de TVA à l’électricité, un moratoire sur l’augmentation des primes de santé et une baisse drastique du prix des transports en commun.

Al

 
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