Pourquoi les grandes enseignes de distribution ne jurent-elles plus par la « proximité » ? – .

Pourquoi les grandes enseignes de distribution ne jurent-elles plus par la « proximité » ? – .
Descriptive text here

Longtemps boudés par la grande distribution, les petits magasins de centre-ville ou de village sont au cœur de la stratégie de Carrefour et du nouveau Casino. Intermarché et Auchan lorgnent également sur ce format très rentable, plaçant les distributeurs dans le rôle avantageux des franchiseurs.

Détaillant son ambition de faire de Casino un champion en la matière, Philippe Palazzi, son nouveau directeur général, vantait, fin mars, auprès de l’AFP et du Progrès, la « valeur ajoutée sociétale » de ces petits magasins. Manière de « briser la solitude » dans le monde rural comme en ville, pour lutter contre l’isolement, réception de colis, lieu pour ranger clés ou valises pour les locations saisonnières… « Ce type de service va se développer », a-t-il estimé.

20 000 magasins de proximité

La Fédération du commerce et de la distribution (FCD) dénombre environ 20 000 magasins de proximité dans le pays, contre 2 300 hypermarchés. Leurs ventes sont généralement plutôt modestes : Intermarché, qui a présenté, fin mars, un magasin « Express » situé dans le 13e arrondissement de Paris, y revendique 1 200 clients par jour, pour un ticket moyen de 23 €, loin des grands. ceux. plein de produits d’épicerie provenant des hypermarchés de périphérie.

A l’échelle du groupe Carrefour, sur environ 43 milliards d’euros de chiffre d’affaires dans 6 000 magasins en France en 2023, la proximité (et autres formats) n’a réalisé que 7,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires. pour plus de 4 750 magasins. Autrement dit, la proximité représente 79 % du parc de magasins, mais seulement 18 % du chiffre d’affaires du groupe.

Rentable pour les distributeurs

En revanche, la rentabilité de ces formats est, pour les distributeurs, très intéressante. La grande majorité des magasins de proximité sont exploités selon le modèle de la franchise, avec des commerçants indépendants qui paient une redevance pour utiliser la marque et qui s’approvisionnent auprès de la centrale d’achat du distributeur. Dans ses comptes 2023, Carrefour indique avoir perçu 420 millions d’euros de frais de franchise et de gestion locative, contre 402 millions d’euros un an plus tôt. Carrefour Proximité France, sa filiale en charge de la « proximité », est ultra-rentable, tout le contraire de sa branche hypermarchés. Par ailleurs, les investissements ou les salaires pèsent lourdement sur les comptes des magasins grand format, tandis que la gestion des franchises les laisse à la charge des exploitants.

Une relation déséquilibrée ?

Cette relation peut-elle devenir déséquilibrée ? En janvier, une « association de franchisés Carrefour » avait annoncé avoir assigné le distributeur devant le tribunal judiciaire de Rennes, regrettant « le déséquilibre important entre les droits et obligations de chacun ». De son côté, Carrefour constate « l’attractivité » de sa franchise et le faible nombre de cas de désaccord.

Notre métier est d’aider ces entrepreneurs, qui se lèvent tôt, travaillent souvent sept jours sur sept, avec des horaires fous.

Du côté de Casino, Philippe Palazzi souligne la nécessité de laisser « beaucoup d’autonomie » aux franchisés. “Notre métier, c’est d’aider ces entrepreneurs, qui se lèvent tôt, travaillent souvent sept jours sur sept, avec des horaires de folie.”

Vers un épuisement du bassin ?

Tous les distributeurs concernés jurent n’avoir aucune difficulté à recruter des candidats à la franchise. Mais étant donné le nombre d’entreprises souhaitant développer leur réseau de franchise local – Auchan s’est également dit très intéressé – peut-on assister à un épuisement du vivier dans ce domaine ? “Bien sûr”, a répondu Philippe Palazzi. “C’est le meilleur qui gagnera et au Casino, on n’est pas là pour participer.”

Le distributeur originaire de Saint-Etienne notait néanmoins, dans sa documentation financière de 2023, que « d’éventuelles difficultés de recrutement de franchisés pourraient impacter significativement la stratégie de développement, le chiffre d’affaires et les résultats ». D’éventuelles défaillances des franchisés pourraient également avoir « un impact négatif » sur l’image précieuse de ces acteurs économiques.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV porté par ses Français, Crystal Palace balaie Manchester United
NEXT Journée mondiale de l’asthme – La santé respiratoire, un enjeu majeur dans le Grand Est