Il fut l’un des premiers à lancer les hostilités sur la Flèche brabançonne remportée par le Français Benoît Cosnefroy. De loin. Bien lancé par le très prometteur Antonio Morgado, Tim Wellens a enflammé la Moskesstraat. Avant de se décider en finale et d’échouer à la troisième place.
Comment avez-vous géré la finale de cette course très indécise ?
C’était très tactique. Mon plan, en gros, c’était de tout donner dans le dernier tour, d’attendre la dernière boucle pour attaquer. Mais à deux tours de l’arrivée, Dylan Teuns sortait en force dans la Moskesstraat. Il roulait fort ! Je le regardais. Parce que je savais qu’il était en forme. J’étais avec lui lors de la finale du Tour des Flandres et j’ai vu qu’il était vif. Et comme il avait fait l’impasse sur Paris-Roubaix, je sentais qu’il serait en lice pour la Flèche Brabançonne. Trois d’entre nous sont partis avec Marijn van den Berg. Ce dont je me méfiais en cas de sprint. Je pensais que nous arriverions tous les trois jusqu’au bout. Mais cela est revenu, notamment avec Benoit Cosnefroy et Quinten Hermans.
Avez-vous été surpris par l’attaque de van den Berg, censé être le plus rapide ?
Un peu. Mais c’est comme cette course que je trouve toujours très belle, très ouverte. Dans son attaque, il a pris une bonne avance. Je pensais qu’il allait résister. Mais quand le coéquipier de Dylan Teuns a commencé à rouler (NDLR : le Britannique Joseph Blackmore, membre de l’équipe espoirs d’Israël Premier Tech, récent vainqueur du Circuit des Ardennes et grand favori de Liège-Bastogne-Liège chez les moins de 23 ans) et on a pu rendre. Je voulais anticiper le sprint, car je sais que je ne suis pas le plus rapide. Mais je ne pouvais pas faire la différence. Je suis donc heureux de terminer troisième. Et pour terminer ma campagne de classiques sur une bonne note.
Après votre premier Paris-Roubaix , comment te sentais-tu? On voit que vous avez encore des blessures aux doigts…
Cela va prendre un peu plus de temps pour les mains. Au début, les jambes étaient très lourdes. Mais à mesure que la finale approchait, je me sentais beaucoup mieux.
Avec votre état, vous n’êtes pas déçu de ne pas enchaîner les classiques ardennaises et la Flèche wallonne auxquelles vous êtes attaché ?
Si j’avais été dans une autre équipe qu’UAE, j’aurais sans doute continué avec les Ardennes. Parce que j’ai encore de très bonnes jambes. Mais chez UAE, ils ouvrent un nouveau box avec d’autres riders pour les épreuves à venir… Il n’était pas nécessaire pour moi d’enchaîner, d’autant que j’étais présent depuis le week-end d’ouverture. Pour l’une de mes meilleures campagnes classiques. J’y étais très régulier (NDLR : 2e à Kuurne, 3e de la Flèche Brabançonne, 4e de l’E3, 12e du Tour des Flandres, 13e de la Strade Blanche au service de Pogacar, 15e à Paris-Roubaix pour sa découverte de l’Enfer du Nord…). Il ne me manque que la victoire, c’est dommage, mais je n’ai rien à redire.
Et maintenant ?
Je vais me reposer un peu. Physiquement, je me sens toujours bien. Mais je me sens mentalement fatigué. Les courses flamandes demandent vraiment beaucoup d’énergie, car il faut être toujours devant. Je ferai ensuite un stage en altitude avec l’équipe avant de rejoindre le peloton au Critérium du Dauphiné puis de me rendre sur le Tour de France. Mais d’ici là, j’hésite à revenir en Belgique pour voir Liège-Bastogne-Liège… au bord de la route. En tant que coureur, on ne réalise pas toujours à quel point une course peut être un cirque et je veux voir ça. Mais ce n’est pas encore décidé.
Au Tour, vous serez là avec Pogacar. Récemment, Tadej nous a dit dans une interview, comme Adam Yates, que tu étais le meilleur coéquipier de l’équipe, le meilleur gars avec qui partager une chambre…
(Il sourit). J’ai remporté le prix du meilleur coéquipier la saison dernière. C’est un jeu au sein de notre équipe, cela nous procure beaucoup de plaisir tout au long de l’année. Et je ferai tout pour obtenir ce prix en 2024 : j’y travaille tous les jours !
Qu’avez-vous reçu comme récompense ?
Une boîte pour ranger mes montres. Cela se passe lors du team-building de l’équipe en octobre.
