En temps normal, Ramadan rime avec flambée des prix des denrées alimentaires, pesant lourdement sur les finances des familles les plus démunies. Cette période de festivités et de partage s’est souvent transformée en un véritable parcours du combattant pour les ménages aux revenus modestes, obligés de jongler pour maintenir un budget à l’équilibre. Mais qu’en est-il ensuite ? Les prix reviendront-ils à leur niveau d’avant le Ramadan ou la tendance à la hausse se poursuivra-t-elle ?
La hausse des prix des fruits et légumes après le Ramadan est un phénomène récurrent qui s’explique par plusieurs facteurs. Premièrement, l’augmentation de la demande pendant le mois sacré joue un rôle crucial. En effet, les festivités et les repas partagés en famille génèrent une consommation importante de produits frais. Cette demande accrue peut mettre à rude épreuve l’offre, entraînant une hausse des prix.
De plus, la période post-Ramadan coïncide avec les célébrations de l’Aïd al-Fitr. Cette fête religieuse marque la fin du jeûne et s’accompagne de nombreuses préparations culinaires. La demande en fruits et légumes reste donc élevée, contribuant ainsi au maintien des prix à un niveau élevé.
En ce sens, Kamal Bennouna, directeur général de la COMADER, nous explique que : « La situation des prix des fruits et légumes est stable, malgré le contexte climatique difficile qui a prévalu lors de cette campagne agricole. En effet, grâce aux efforts conjugués du gouvernement et des professionnels du secteur agricole, le marché national est approvisionné de manière régulière et normale, avec des prix relativement stables voire en baisse.
Ce mois-ci, contre toute attente, les marchés intérieurs maintiendront leur stabilité, offrant un répit bienvenu aux consommateurs et un soupir de soulagement aux agriculteurs grâce aux pluies bienveillantes. Mais comment cet exploit a-t-il été réalisé ? La réponse réside dans une alliance improbable mais fructueuse entre le gouvernement et les acteurs clés du secteur agricole.
La fin du Ramadan marque également la fin de la saison de certains produits. Cependant, les récentes pluies ont apporté un vent de fraîcheur bienvenu aux cultures maraîchères et fruitières, encourageant les agriculteurs à planter des légumes de saison malgré des conditions climatiques défavorables.
« Concernant l’approvisionnement du marché en fruits et légumes après le mois de Ramadan, il convient de noter que cette période coïncidera avec la fin de la commercialisation de certains produits, notamment les oignons séchés et les tomates primeurs. Cependant, les récentes précipitations sont en revanche bénéfiques pour le maraîchage et la culture fruitière », poursuit Bennouna.
Les perspectives alimentaires pour les saisons à venir sont prometteuses, mais la vigilance reste de mise. La prise en compte des variations thermiques et la mise en œuvre de mesures d’adaptation seront essentielles pour garantir la stabilité de la production et la sécurité alimentaire.
Des températures trop basses peuvent retarder la germination et le développement des plantes, tandis que des températures trop élevées peuvent les stresser et les rendre plus sensibles aux maladies. De plus, des variations thermiques soudaines peuvent également affecter la qualité des récoltes.
“Par ailleurs, il serait judicieux de préciser que ces projections dépendent de l’évolution de la température au cours des prochains mois, notamment des températures minimales et maximales qui affectent considérablement le cycle de croissance des cultures”, explique Bennouna.
En conclusion, la stabilité des prix des fruits et légumes pendant le Ramadan est une réussite durable. Car la poursuite de la collaboration entre les autorités, les agriculteurs et les autres acteurs du secteur, ainsi que la mise en œuvre de mesures volontaristes, permettent de consolider les acquis et de garantir la sécurité alimentaire du pays pour les mois à venir.
