Une nouvelle en chasse une autre ? Oui et non. Après l’inflation américaine, la grande histoire du jour en Bourse ce jeudi sera la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne. Elle dévoilera, à 14h15, la décision du Conseil des gouverneurs sur les taux d’intérêt et, une demi-heure plus tard, sa présidente Christine Lagarde expliquera les raisons de ce choix lors d’une conférence de presse. Il est largement attendu que la BCE vote en faveur d’un nouveau statu quo, le cinquième d’affilée. Les investisseurs espèrent qu’elle pourra confirmer, ou du moins laisser entendre, qu’une première détente de ses taux se profile pour le mois de juin, une fois dévoilé un rapport important sur les salaires.
Gilles Moëc, économiste en chef d’Axa IM, estime de plus en plus probable qu’un ralentissement de la croissance des salaires sera suffisamment rassurant pour que la BCE puisse baisser ses taux sans craindre une relance de l’inflation. “ Il y a déjà eu une décélération des salaires négociés au quatrième trimestre 2023 dans la zone euro », écrit-il dans une note. ” Des indicateurs en temps réel, imparfaits mais néanmoins utiles, pointent vers un ralentissement plus marqué début 2024 au niveau de la zone euro.. » La probabilité d’une baisse des taux en juin est estimée à 80% par les marchés.
Pas de relâchement pour la Fed d’ici septembre ?
Ce même scénario a failli échouer pour la Réserve fédérale après les chiffres des prix à la consommation supérieurs aux attentes du mois de mars, qui n’ont fait que confirmer que la poussée de l’inflation perçue en début d’année n’était pas qu’un simple accident. Le Cac 40 a perdu jusqu’à 0,9% hier avant de réduire ses pertes de clôture. Wall Street chute de 0,8% à 1,1% et c’est au tour des marchés asiatiques de lâcher prise ce jeudi. Le rendement de l’emprunt d’État américain reste à plus de 4,5%, un seuil au-delà duquel il n’a plus augmenté depuis novembre.
Les investisseurs pensent désormais que la banque centrale américaine ne réduira ses taux que deux fois cette année, à partir de septembre, ce qui est inférieur au dernier dot plot de la Fed, qui suggérait trois réductions en 2024. ” À moins d’un redressement rapide de l’économie, une baisse des taux en juin n’est pas possible. affirme l’économiste en chef d’ING, James Knightley, Juillet est également incertain, ce qui signifie que septembre est le point culminant le point de départ le plus probable pour une détente ». L’indice des prix à la production du mois de mars, dont le calcul se rapproche davantage de celui de l’indice PCE, mesure privilégiée de l’inflation par la Fed, sera publié à 14h30.
Chiffre d’affaires supérieur aux attentes pour Publicis
La vraie saison des résultats s’ouvrira demain outre-Atlantique avec les comptes de plusieurs grandes banques. A Paris, Publicis est la première entreprise du Cac 40 à entrer dans l’arène. Le groupe publicitaire a annoncé avoir enregistré une hausse de son résultat net trimestriel, équivalent au chiffre d’affaires, supérieure aux attentes de ses dirigeants et analystes à 4,32 milliards d’euros (+5,3% en organique). , ce qui lui permet de confirmer l’ensemble de ses objectifs financiers pour 2024.
La Société Générale a annoncé la signature d’un protocole d’accord avec le Groupe BPCE concernant la cession de ses activités de financement d’équipements professionnels, pour un montant de 1,1 milliard d’euros.
Le groupe minier Eramet a signé un accord avec l’État français pour prolonger les garanties financières accordées à la Société Le Nickel (SLN), permettant à la filiale en difficulté du groupe minier de poursuivre ses activités dans la province Nord de la Nouvelle-Calédonie. .
Du côté des analystes, Technip Energies est dégradé par JPMorgan de « surperformance » à « neutre ».
