” Je ne peux pas me plaindre. » Derrière sa paire de lunettes, Catherine se retrouve plutôt aisée, même si pour elle, « 1 200 euros de pension après avoir travaillé les dimanches et jours fériés » pendant une carrière d’infirmière libérale n’est pas excessif. Retraitée depuis 12 ans, elle est toujours active. Et ce mercredi 9 avril ne fait pas exception. Comme une cinquantaine d’autres personnes, elle était présente aux JO des cheveux blancs, un meeting organisé sous chapiteau dans la commune de Sellières. L’objectif : une après-midi de jeux entre seniors venus de leur domicile ou de leur établissement.
“Les enfants nous aident”
«Je viens à chaque fois qu’il y a quelque chose d’organisé», explique Edmond Thévenot. A 82 ans, le retraité garde un oeil sur sa femme qui participe. Le couple, installé à Sellières depuis plusieurs décennies, « ne se plaint pas » non plus. « Il faut savoir se contenter du bien qu’on a », philosophe Edmond Thévenot. Dans sa maison, l’ancien ouvrier du bâtiment estime avoir de quoi se réjouir. « Nous sommes tous les deux avec ma femme, nous pouvons avoir des extras de temps en temps et puis ici nous avons le jardin, je fais du bricolage et les enfants nous aident. »
Retraité depuis 2002, il ajoute : « J’ai fait un métier qui me plaisait, même si je ne gagnais pas beaucoup. Dans le BTP, on n’a pas beaucoup de retraites, ce n’est pas toujours facile, mais si on voit tout en noir… ». D’autant que l’homme a pu arrêter de travailler à 60 ans. Contrairement à un de ces fils qui approche de cet âge, mais pas encore de l’âge de la retraite.
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Jardin et solidarité
Jean-Pierre et Annette Cartret, vivent « heureux » dans la petite commune de 760 habitants. Ancien gardien de prison, Jean-Pierre touche « un peu plus de 2 000 euros » chaque mois. « Ici, compte tenu de nos retraites, à la campagne, dans le Jura, on est bien », résume le retraité. D’autant qu’avec son jardin de 300 m², l’homme a de quoi nourrir son ménage et écouler un peu de sa production. Mais Jean-Pierre regrette encore un changement fin 2023. Désormais, les anciens fonctionnaires n’ont plus droit aux chèques vacances. « Ça nous enlève un petit truc, ça nous permettait d’aller deux fois au restaurant par exemple. » Pourtant, ce couple actif parvient à « faire des sorties », comme un voyage au Puy du Fou prochainement. «Je me sens chanceuse», dit Annette. De plus, cela contribue à l’animation du village. « Quand nous pouvons aider, nous faisons ce que nous pouvons. »
Quel est le profil des retraités jurassiens ?
Selon les données publiées par l’Institut national de la statistique et des études économiques, le Jura compte 70 037 retraités (en janvier 2023), sur une population totale de près de 258 500 habitants. Ces retraités sont majoritairement des femmes (plus de 37 770, contre 32 260 hommes). Cela représente près de 32,5% de la population. La proportion de retraités continue d’augmenter. Ainsi, la part des retraités du régime général dans la population totale du Jura était de 21,5 % en 2011. Elle était de 24,7 % dix ans plus tard en 2021.
Toujours selon l’Insee, le niveau de vie médian des retraités est de 1 758 euros en Bourgogne Franche-Comté. Il est de 1 748 dans le département du Jura. A noter que près de 35% des retraités du département sont en foyer. Il s’agit de la part la plus importante des ménages toutes catégories socioprofessionnelles confondues.
