Que contient le pacte sur la migration et l’asile, sur lequel le Parlement européen vote ce mercredi

Que contient le pacte sur la migration et l’asile, sur lequel le Parlement européen vote ce mercredi
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Par Martin Leduc
Publié le

10 avril 24 à 7h28

Les députés s’expriment ce mercredi 10 avril 2024, lors du vote final sur la vaste réforme de la politique migratoire de l’UE, qui renforce les contrôles aux arrivées aux frontières du bloc et met en place un système de solidarité entre les États membres. .

Dénoncé par les ONG, ce « Pacte sur la migration et l’asile » est le résultat d’un compromis complexe, sur un sujet qui alimente les tensions et les divisions entre les Vingt-Sept depuis des années.

Au total, dix textes législatifs sont débattus puis soumis au vote du Parlement en fin de journée, lors d’une séance plénière à Bruxelles. Les rapporteurs des textes, désireux de mener à bien cette réforme avant les élections européennes, expriment cependant quelques inquiétudes sur l’issue du vote.

La refonte des règles repose sur une proposition de la Commission présentée en septembre 2020, après l’échec d’une précédente tentative de réforme à la suite de la crise des réfugiés de 2015.

Ce Pacte sur les migrations, globalement favorable aux trois principales familles politiques européennes – PPE (droite), Socialistes et Démocrates (S&D) et Renew Europe (centristes et libéraux) – suscite l’opposition d’une grande partie de l’extrême droite, et sur de l’autre les Verts, la gauche radicale et certains socialistes.

” Un pas en avant “

Les textes ont fait l’objet d’un accord politique en décembre et ont été approuvés en février par la commission parlementaire, mais le “vote n’est pas acquis”, a déclaré l’eurodéputée française Fabienne Keller (Renew Europe, centristes et libéraux), rapporteure d’un des partis politiques. réglementations clés relatives aux procédures d’asile.

“Si l’un des textes tombe, la cohérence de l’ensemble tombe clairement (…) mais nous espérons qu’en responsabilité, une majorité démocratique du Parlement européen soutiendra” ce pacte, qui constitue “une avancée”, a ajouté l’élu.

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Parallèlement à cette réforme, qui ne s’appliquera qu’en 2026, l’UE multiplie les accords avec les pays d’origine et de transit des exilés (Tunisie, Mauritanie, Égypte) pour tenter de réduire les arrivées à ses frontières.

L’UE est confrontée à une augmentation des demandes d’asile, qui ont atteint 1,14 million en 2023, leur niveau le plus élevé depuis 2016, selon l’Agence européenne pour l’asile. Les entrées « irrégulières » dans l’UE sont également en augmentation, pour atteindre 380 000 en 2023, selon Frontex.

« Criminalisation »

La réforme met en place un « filtrage » obligatoire des migrants arrivant aux frontières de l’UE, consistant à les enregistrer dans la base de données commune Eurodac.

Une « procédure aux frontières » est prévue pour ceux qui sont statistiquement les moins susceptibles d’obtenir l’asile : ils seront retenus dans des centres pendant que leur dossier sera examiné, de manière accélérée, dans le but de renvoyer plus loin les déboutés. rapidement.

Quelque 161 organisations de défense des droits humains, dont Human Rights Watch, Amnesty International, International Rescue Committee et Oxfam, ont appelé les députés européens à rejeter le Pacte, s’inquiétant de « la détention de familles avec enfants » et d’une « criminalisation » des exilés.

Mêmes griefs à gauche de l’échiquier politique, alors qu’à l’extrême droite, à l’inverse, les nouvelles règles sont jugées insuffisantes et inefficaces.

La commissaire européenne Ylva Johansson, à l’origine de la proposition de Pacte, s’est déclarée « très fière » de la réforme. “Il y a des forces politiques qui veulent que l’immigration soit un sujet toxique et impossible à gérer, mais heureusement c’est une minorité”, a-t-elle commenté.

La règle actuelle selon laquelle le premier pays d’entrée d’un migrant dans l’UE est responsable de sa demande d’asile est maintenue avec quelques ajustements.

Mais pour aider les pays où arrivent de nombreux exilés, comme l’Italie, la Grèce ou l’Espagne, un système de solidarité obligatoire est organisé.

“Bureaucratique”

Les autres États membres doivent contribuer en prenant en charge les demandeurs d’asile (délocalisations) ou en apportant une contribution – financière ou matérielle – au profit du pays soumis à la pression migratoire. Une manière de tenter de vaincre l’opposition de la Hongrie et de la Pologne à tout quota de réfugiés – même si ces deux pays restent hostiles à la réforme.

Après le vote, le Pacte devra encore être formellement approuvé par les États membres. La Commission européenne présentera un plan de mise en œuvre d’ici juin. Car de nombreuses questions restent sans réponse, faisant naître des incertitudes sur le fonctionnement du système.

L’expert Jean-Louis De Brouwer exprime ses « forts doutes sur l’avenir du pacte », le considérant comme « un mécanisme extraordinairement bureaucratique et technocratique ».

“Nous allons vers un système objectivement beaucoup plus complexe, et je ne suis pas du tout sûr que les Etats membres aient tendance à mieux jouer le jeu” et à appliquer les règles, commente le directeur du programme Affaires européennes de l’Institut Egmont.

Source : © 2024AFP

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