Rosalie, Madame Hofmann, Le Mal n’existe pas… Les films à voir ou à éviter cette semaine

Rosalie, Madame Hofmann, Le Mal n’existe pas… Les films à voir ou à éviter cette semaine
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Le portrait d’une femme barbue la du XIXe sièclee siècle, le quotidien d’une infirmière un an avant la retraite, une fable écologique japonaise… La sélection cinéma de Figaro.

Rosalie – Avoir

Drame de Stéphanie Di Giusto, 1h55

Rosalie fait craindre le pire car il met en scène une actrice dans le rôle d’une femme barbue – le ridicule ne tue pas mais il provoque parfois de graves blessures. Nadia Tereszkiewicz la barbue, on y croit. C’est à mettre au crédit de la maquilleuse Mélanie Gerbeaux, spécialiste des cheveux artificiels (Benjamin Lavernhe dans le rôle de l’Abbé Pierre, c’est elle). La fausse barbe ne fait pas tout. L’actrice y est pour beaucoup grâce au naturel de sa Rosalie. Courbée, sexy et jolie. Sa barbe n’entache en rien son attrait, qui tient autant à la gaieté qu’à la beauté. Cela ne veut pas dire qu’une femme barbue était une évidence dans la France des années 1870. Son extrême pilosité était au départ une maladie honteuse et secrète. Son visage et son corps sont couverts de poils. Son père la rase tous les matins, à l’abri des regards. Avant de la marier à Abel (Benoît Magimel), blessé de guerre au dos corseté, caféier criblé de dettes, sans lui confier la vérité sur sa fille. Le mensonge est rapidement exposé dans la chambre. La dot ne suffit pas pour avaler la pilule. Abel ne la touche pas, se console dans les bras d’une prostituée (Juliette Armanet). Mais Rosalie se libère peu à peu en refusant de se raser. L’argument est avant tout d’ordre financier. Le propriétaire barbu attire les clients dans le café jusqu’alors peu fréquenté. Rosalie assume et prend ses responsabilités.
Bien sûr, les gens n’ont pas attendu que les réseaux sociaux soient méchants. Ils la tolèrent de moins en moins à mesure que son mari l’aime de plus en plus. Abel et la bête ? Il n’y a aucune bête dans ce couple gracieux aux étreintes fébriles. ES

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Mme Hofmann – Avoir

Documentaire de Sébastien Lifshitz, 1h44

Sylvie Hofmann est infirmière responsable depuis quarante ans à l’hôpital du Nord de Marseille. Elle est ivre et effrontée. Elle a aussi un grand cœur comme ça. Elle peut être nerveuse mais ne monte jamais dans les tours. Sylvie s’est mariée jeune, a divorcé et a élevé deux enfants. Sa fille a subi un arrêt cardiaque à l’âge d’un mois. Elle la ravive en pleurant. Le premier soin d’une longue série. Sébastien Lifshitz (Adolescents, Petite fille) a trouvé un personnage haut en couleur et ne le lâche plus. Sylvie a toute la saveur d’un film conventionnel dans la forme, où la chronique du service alterne avec des scènes de vie privée et des interviews devant la caméra. Pas n’importe quel service. Sylvie travaille en oncologie. Le cancer est son ordinaire. Les soins palliatifs et les décès sont son quotidien. Pour pimenter le tout, Sylvie est en dernière année avant la retraite. Il faut vraiment avoir un cœur de pierre pour ne pas crier lors du dernier jour d’hospitalisation de Sylvie. ES

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Le mal n’existe pas – Tu peux voir

Drame de Ryūsuke Hamaguchi, 1h46

Et ensuite ? Ces gens de Tokyo pensent qu’ils peuvent tout faire. Ils envisagent désormais d’ouvrir un « glamping » (mélange de camping et de glamour) dans cette campagne isolée. Certains locaux ne voient pas les choses de cette façon. L’installation haut de gamme nuirait au déplacement des cerfs. Il n’y a pas que cela. La fosse septique polluerait certainement le ruisseau cristallin où les villageois remplissent leurs jerrycans. Ces habitudes ancestrales vont à l’encontre de la modernité de ces bobos en quête de racines qu’ils n’ont jamais eues. Une réunion oppose les habitants du quartier aux communicants de la capitale. Il y a beaucoup de malentendus entre eux. Hamagushi (Conduire ma voiture) change de vitesse. La vérité oblige à dire que ce changement de cap prête à confusion. La beauté et la lenteur sont là ; la fable écologique remplace les querelles sentimentales. Il n’est pas sûr que nous y gagnions quoi que ce soit. Le réalisateur hésite entre conte et réalisme, ne choisit pas vraiment entre poésie et suspense. Cela vous laisse un peu sans voix. DANS.

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