procès pour tentative de meurtre sur la mère de ses enfants – info-chalon.com

procès pour tentative de meurtre sur la mère de ses enfants – info-chalon.com
Descriptive text here

Voilà une première interrogation qui a cheminé d’un point à un autre, sans toutefois avoir aucune influence, en ce premier jour, sur le micmac qui brouille cette affaire, enracinée depuis longtemps.

«J’ai été stupide», dit encore l’accusé. Le mot paraît rustique lorsqu’on s’expose à une peine de réclusion à perpétuité, si toutefois il ressort des débats qu’il entendait tuer son ex-compagne. Sur ce point l’homme est tranchant : « Jamais de ma vie ! Je voulais juste lui faire peur. » Les débats ne font que commencer, le procès est loin d’avoir tout déroulé. Nous verrons.

Voici quelques faits tels que le président du tribunal les relate à l’intention des jurés et des juges évaluateurs. Cette présentation ne peut préjuger de la culpabilité de l’accusé.

Le dimanche 13 juin 2021, les gendarmes de Givry puis Chalon ont été appelés pour violences conjugales à Sevrey. Sur place, ils ont retrouvé la dame, en larmes dans la rue, des traces d’étranglement étaient visibles. Le père de la femme est avec ses 4 petits-enfants, « en état de choc » : il est chez lui, la porte de son garage a été forcée. Dans le jardin, les gendarmes ont récupéré 1,20 mètre de câble électrique et une clé à molette fixée au câble.

La victime, après avoir été soignée à l’hôpital, est entendue : elle a été en couple avec monsieur pendant 17 ans. Il est le père de ses 4 enfants. Leur relation s’est détériorée au cours des 2 dernières années. Elle raconte que monsieur s’est convaincu qu’elle avait été victime d’une agression sexuelle au cours de l’été 2019, et que son délire était aggravé par la prise de drogue.
Elle raconte également qu’en mai 2020, une ordonnance de protection a interdit à l’homme tout contact avec elle, mais que cette interdiction n’est pas respectée et que l’homme lui fait vivre l’enfer lorsqu’il n’est pas en détention. Et puis il a des armes. Et puis, deux jours auparavant, il était venu chez elle aux Granges Forestier à Chalon, et l’avait étranglée avec le cordon téléphonique, et l’avait suivie toute la journée. Elle avait d’ailleurs porté plainte le 12 juin, elle ne se sent pas en sécurité. Elle a demandé à son père de venir la chercher à la gare pour la ramener chez elle avec les enfants, mais l’homme était là.

Ainsi, avant 7 heures du matin, l’homme s’est introduit par effraction dans la maison de son ex-beau-père. Il a enfilé une combinaison en papier blanc, il porte des gants, il tient une arbalète et deux revolvers d’alarme reliés entre eux par une cordelette en nylon, passée derrière le cou, sont toujours dans ses poches. Il réveille tout le monde, pointe l’arbalète sur eux pour les réunir dans le salon.
La femme a réussi à faire subrepticement le 17. Elle dit que monsieur fait des propos incohérents. Elle parvient à s’enfuir pour appeler à l’aide les voisins, c’est alors qu’elle sent sa gorge se serrer, puis souffle sur sa tempe. Elle s’évanouit. Le médecin notera les traces du coup, ainsi que la marque autour du cou.

Ainsi, l’homme qui s’est enfui… en scooter, fait l’objet d’un mandat d’arrêt. Il a été arrêté 4 jours plus tard, le 17 juin, dans un lodge à Lux. Dans la maison : l’arbalète, le coup-de-poing américain, les téléphones.

L’accusé conteste la plupart des faits

Le récit de l’accusé diffère à bien des égards. Il conteste en fait la plupart des faits. Outre la tentative de meurtre, il est jugé pour 4 infractions connexes : avoir volé, le 11 juin, le téléphone de la femme, avoir commis des violences sur elle sans ITT le même jour, en tant que récidiviste ; s’être introduit par effraction dans la maison du père de madame, le 13 juin, et avoir commis des violences sur lui en le visant avec une arbalète et une arme à la main, en tant que récidiviste légal.
L’homme est en détention provisoire depuis le 18 juin 2021. Il a purgé trois peines de 3 mois, 4 mois et 3 mois, temps décompté du temps de détention provisoire, ce qui signifie qu’il est en prison depuis près de 3 ans mais n’a passé – pour ainsi dire – que 2 ans 4 mois et 28 jours en détention provisoire.

Détendu en première instance, condamné en appel, « vérité judiciaire »

L’état de récidive judiciaire est lié à un arrêt d’appel du 29 avril 2021 : ce jugement annule la décision (d’acquittement*) rendue à Chalon le 20 mai 2020, « jugement qui ne porte pas la moindre ligne de motivation », dit-on. le président et le monsieur sont alors reconnus coupables de violences sur la dame. « C’est une vérité judiciaire, monsieur », doit-elle insister.

Un flux de mots, électrique, fatigant

L’accusé est volubile, a souvent besoin de se recentrer : il veut défendre la version qu’il a déjà défendue en 2020, à laquelle il ajoute aujourd’hui la certitude d’avoir été piégé par son ex-compagne. Le président le confronte à ces déclarations, lors de ce premier interrogatoire, et outre les aveux, obtient également celui-ci : la séparation qui semblait nécessaire en 2019, dont l’accusé parle très raisonnablement, « il le fallait », « nous allions faire cela avec des médiations », n’était « pas si clair ».

Les interdictions de contact non respectées

Des détails – qui ne le sont pas, en fait – sont inquiétants, de chaque côté de la barre d’ailleurs puisqu’il n’est pas contesté que le couple n’a en réalité jamais cessé d’être en relation (femme enceinte en 2019, a donné naissance à leur 4ème enfant en 2020 tandis que entre-temps elle a obtenu une ordonnance de protection, autorité parentale exclusive, et le père ne peut les voir que lors de visites dans un lieu neutre), et n’a pas trop cessé d’être en contact, également grâce à Madame.

Depuis 2020, la même histoire

L’accusé insiste tout au long de son discours sur cette prétendue agression sexuelle, dont il se dit certain – ayant obtenu le témoignage d’un agent de sécurité à la piscine municipale -, où Madame a toujours affirmé qu’il s’agissait d’une “simple affaire”. malentendu à propos d’un prêt de maillot de bain, que monsieur a interprété à sa guise. D’ailleurs, il justifie son attitude – étant revenu au domicile de Madame, y ayant rangé ses armes, les arbalètes et les pistolets d’alarme et le Gomm Cognes, ayant placé un traqueur sous la poussette du dernier enfant – par cette agression et sa volonté de « protéger la mère de mes enfants ».

« Pour me défendre, pour que les gens sachent »

Il justifie en revanche tous les enregistrements de conversations, « j’ai filmé » (il a fait des captures d’écran, ndlr), toutes les vidéos qu’il a remises à la justice, et ses actes du 13. June avec ceci : “ils ont menti sur moi, ils m’ont enlevé l’autorité parentale avec des mensonges, je voulais que ça arrête, je suis allé voir son père pour leur faire peur et pour lui dire qu’il fallait que tout ça s’arrête.”
Dans la foulée, il explique ses quatre jours de cavale avec la même raison : “Je voulais sauvegarder les téléphones, les enregistrements, me défendre, pour que les gens sachent que j’étais habitué, je voulais tout montrer”.

« L’avez-vous étranglé à ce moment-là ? – Oui, c’est là. »

Le 13 juin 2021, il savait que la police allait bientôt arriver. Il prend son scooter pour repartir : « J’ai vu son visage. Elle frappa à tous les volets. J’ai dit : ‘S’il vous plaît, arrêtez tout, je pars.’ Je la rejoins chez le voisin.
– L’avez-vous étranglé à ce moment-là ?
– Oui, c’est là.
– Avec le câble ?
– Non, avec le lien qui était entre les deux revolvers. Elle était devant moi, je lui ai dit ‘Arrête tout, s’il te plaît, dis toute la vérité’. Elle n’a rien dit, elle s’est retournée pour vouloir réveiller tout le quartier. J’ai mis la corde en nylon autour de son cou et je lui ai fait trébucher. Elle tombe au sol. Je lui parle, elle ne me répond pas, je me dis qu’elle le fait exprès et je pars. »

Un peu plus tôt, le président lui avait dit : « Ce n’est pas facile de savoir quand on dit la vérité et quand on ne la dit pas. Vous évoluez tellement dans vos déclarations. » L’accusé répond, sobrement, pour une fois : « C’est désormais la vérité. »

Ce procès ne fait que commencer ; les débats des prochains jours apporteront davantage de lumière.

FSA

* https://www.info-chalon.com/articles/2020/05/21/44306/TRIBUNAL-DE-CHALON-A-Champforgeuil-les-violences-familiales-devant-la-barre-et-une-relaxe

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Les enfants sont les stars de la journée
NEXT Girondins4Ever – [J37] Le programme de la 37e journée et Concarneau-Bordeaux