13 ans après, quelles conséquences d’un accident nucléaire ? – .

13 ans après, quelles conséquences d’un accident nucléaire ? – .
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Par Solène Lavenu
Publié le

9 avril 24 à 6h40
mis à jour le 9 avril 24 à 6h41

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« Je me souviens d’un coiffeur qui avait son salon dans une ville voisine, déserté après le passage de tsunami. Mais il a refusé de fermer. Il n’avait plus d’eau courante. Il devait transporter des canettes plusieurs kilomètres chaque matin pour pouvoir ouvrir… »

Après un premier voyage en 2013, un deuxième en 2017, Yann Perrotte, en tant que syndicaliste, mais aussi Yves Baron et Yveline Druez, en tant que personnalités qualifiées, ont une nouvelle fois fait leurs valises pour se rendre une troisième fois au Japon, à Fukushima. Ces trois Manchois font partie de la CLI Orano La Hague ou Flamanville. A ce titre, ils ont participé aux deux voyages précédents.

A chacun son thème

Mais cette fois, ils sont au Japon avec l’Anccli (Association nationale des comités et commissions locaux d’information). « C’est le premier voyage à l’étranger que nous effectuons avec l’Anccli, qui regroupe toutes les CLI de . A force d’évoquer, nous Manchois, notre retour de ces voyages organisés par nos inter-CLI (EDF, Orano La Hague et Andra), ils ont voulu y aller », sourit Yann Perrotte.

Fukushima permet de suivre l’évolution après une catastrophe nucléaire, c’est pourquoi il est si intéressant de s’y rendre régulièrement. L’eau courante est-elle revenue dans les villages environnants ? Les villes sont-elles à nouveau peuplées ? Comment revenir après un tel désastre ? Comment évolue la radioactivité ? Il y a plusieurs questions.

Yann Perrot

Loin d’être un voyage récréatif, les objectifs du voyage sont multiples : « Nous avons une thématique. L’idée est de rapporter nos impressions, de recueillir des témoignages et des données sur place pour élaborer un document qui sera ensuite diffusé.

Yann Perrotte et Yveline Druez travailleront sur le des difficultés et le défis de la revitalisation d’un territoire. Yves Baron, quant à lui, s’intéressera aux salariés de l’usine et aux équipes de secours, aux mesures dans l’environnement et aux résultats, ainsi qu’aux la gestion des catastrophes entreprises non nucléaires. D’autres s’intéresseront au démantèlement, aux conséquences sur la population civile, aux installations de déchets post-accidentelles, etc.

Consultez ou téléchargez le fichier.

Conséquences sérieuses

11 mars 2011. Cela fait treize ans que la terre n’a pas tremblé là-bas. Treize ans depuis le tsunami qui a suivi englouti 560 km2 en terre. Treize ans depuisaccident nucléaire de la centrale de Fukushima a fini de dévaster la région. Toutes les conséquences restent à découvrir. Ils étaient déjà multiples.

Un couple a refusé que leur enfant sorte. Les instructions ne sont pas claires et la population a perdu confiance dans le nucléaire. Cependant, les niveaux de radioactivité étaient inférieurs à ceux de notre pays, qui possède une radioactivité naturelle.

Yves Baron

Dans 2017LE réseau d’eau potable n’avait d’ailleurs pas toujours pas restauré. « Des pompes récupéraient toute l’eau arrivant de Fukushima pour la traiter et séparer les radionucléides. Restait le tritium. Ils venaient de recevoir l’autorisation de les jeter à la mer, se souvient encore Yves Baron. Rappelons également que les teneurs en tritium de ces eaux sont inférieures à celles que nous rejetons à La Hague. »

« Comme si nous avions le sida »

En 2013, Mikako Takahashi, gérante d’une blanchisserie dans la ville de Minamisoma, près de Fukushima, avait livré un témoignage poignant à notre journaliste, Aurélien Rey.
« Avant l’accident, les habitants étaient partagés entre la fierté de posséder une centrale nucléaire et l’inquiétude quant à la sécurité. Mais le gouvernement a toujours minimisé les risques d’accidents, malgré les remarques sur les défauts. Et puis cette inquiétude est malheureusement devenue réalité. Nous nous sommes sentis trahis. Nous n’aurions jamais imaginé que l’énergie nucléaire puisse causer autant de dégâts. Sans oublier le tsunami qui a fait 636 morts dans la ville.
Aujourd’hui, ce qui nous fait peur, ce sont les radiations, et le fait qu’elles soient invisibles et qu’elles n’aient pas d’effet immédiat. Quand nous allons dans d’autres régions, nous nous sentons discriminés. Si nous garons notre voiture à côté d’une autre, les gens nous regardent de travers car ils voient que nous venons de la préfecture de Fukushima. Certaines personnes se voient refuser le renouvellement de leur carte bancaire. C’est comme avoir le SIDA. Les habitants de Minamisoma sont toujours très touchés par ce qui s’est passé. Certains ont des visions : ils voient des morts partout. Il y a eu des accidents à cause de cela.
Les gens de l’extérieur pourraient donc se demander pourquoi nous restons, sachant qu’il n’y a plus d’espoir. Seulement, c’est notre terre natale, là où nous avons grandi. Certaines personnes évacuées sont retournées volontairement à Minamisoma. Il y a une volonté de faire revivre cette ville encore plus qu’avant. Nous voulons en faire un modèle pour la planète. Notre souhait est de faire de Minamisoma une ville pilote des nouvelles technologies. C’est peut-être une chance qui nous a été donnée. »

Tous les villages environnants sont-ils à nouveau peuplés ? « Lors de nos deux voyages, de nombreux locaux nous ont fait part de leurs difficultés à dire désormais qu’ils venaient de Fukushima. L’image de la région s’est-elle améliorée ? Toutes leurs productions sont extrêmement contrôlées et ne comportent aucune mesure particulière d’irradiation. Cependant, ils ne parvenaient toujours pas à vendre leur production. Comment vont-ils maintenant ? », demande Yann Perrotte. Le voyage s’annonce passionnant. Les enseignements à tirer le seront tout autant.

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