Le système judiciaire ivoirien perd un de ses meilleurs techniciens

Le magistrat non hiérarchique Mamadou Koné n’aura dirigé le Conseil supérieur de la magistrature que depuis une dizaine de mois. Depuis qu’il accède à cette fonction initialement réservée au Président de la République par la Constitution, le 21 juillet 2023. En posant définitivement la robe le 8 avril 2024, Mamadou Koné laisse derrière lui une riche carrière. Car avant de diriger le Conseil supérieur de la magistrature, il a présidé aux destinées du Conseil constitutionnel suite à sa nomination le 4 février 2015.

Après avoir assumé les responsabilités de garde des Sceaux dans plusieurs gouvernements depuis 2006, Mamadou Koné a présidé la Cour suprême du 13 mai 2011 au 3 février 2015.

Avec la mort de Mamadou Koné, la justice ivoirienne perd l’un de ses meilleurs techniciens car il aura gravi tous les échelons.

Le défunt est successivement devenu procureur adjoint, juge de section, procureur de la République, procureur général, procureur de la République et directeur de cabinet du ministre de la Justice. Mamadou Koné a encore expliqué, le 14 février 2024, les enjeux liés à l’institution qu’il dirigeait encore il y a quelques heures. C’était lors de la cérémonie de présentation des vœux dans les locaux du Conseil supérieur de la magistrature à Abidjan-Cocody.

“Au-delà de nos consciences individuelles, le Conseil supérieur de la magistrature est l’instrument approprié pour la construction d’une justice forte qui fera le bonheur de tous nos compatriotes”, a-t-il déclaré.

UN magistrat “compétent, rigoureux, responsable, sincère Et loyal“

Ce proche du président de la République, Alassane Ouattara, a compris dès le départ la volonté du chef de l’Etat de mettre en place une justice qui rassure les citoyens et maintient l’équilibre socio-politique par la clarté de ses décisions. et donne confiance aux investisseurs pour la relance de l’économie nationale. Cela a été clairement démontré le 24 mai 2011, lorsqu’il a prêté serment en tant que président de la Cour suprême.

Cette convergence de vues a fini par faire de Mamadou Koné le premier président du Conseil de la magistrature qui n’était pas auparavant président de la République.

Dans le communiqué publié par les services de la Présidence de la République, Alassane Ouattara « salue la mémoire de ce brillant magistrat, grand serviteur de l’Etat qui a exercé ses fonctions avec compétence, rigueur et responsabilité ».

Le directeur général ivoirien évoque également sa proximité avec l’illustre défunt. « Avec la disparition du président Mamadou Koné, la Côte d’Ivoire perd aujourd’hui un homme exceptionnel et précieux. Je perds un ami sincère et fidèle”, a-t-il déclaré dans le communiqué.