Israël et le Hamas freinent les espoirs d’une trêve à Gaza

Des responsables israéliens et du Hamas ont tempéré lundi les espoirs d’une trêve prochaine et d’une libération des otages détenus dans la bande de Gaza, après de nouvelles négociations indirectes au Caire qui n’ont pas permis, selon eux, de surmonter les blocages.

Un média égyptien pro-gouvernemental avait auparavant fait état de « progrès significatifs » dans ces discussions, après six mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste qui a dévasté le territoire palestinien.

Malgré la pression internationale, Israël maintient quant à lui ses projets d’offensive terrestre sur la ville de Rafah, à l’extrémité sud de la bande de Gaza, où sont massées près d’un million et demi de personnes, selon l’ONU. , la plupart des déplacés.

Les forces israéliennes “se préparent à poursuivre leurs missions (…) dans la région de Rafah”, à la frontière avec l’Egypte, a déclaré dimanche le ministre de la Défense Yoav Gallant.

Les soldats israéliens s’étaient retirés peu auparavant du sud du territoire, notamment de la ville de Khan Younes, engagée dans les combats depuis plusieurs mois, afin de « préparer de futures opérations » selon l’armée.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réaffirmé sa détermination à éradiquer le Hamas « dans toute la bande de Gaza, y compris Rafah », qu’il présente comme le dernier bastion majeur du mouvement islamiste au pouvoir depuis 2007 sur le territoire.

©AFP

Des Palestiniens dans des charrettes tirées par des ânes passent devant des bâtiments détruits par une frappe israélienne à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 7 avril 2024.

Dimanche, immédiatement après le retrait israélien, des dizaines de réfugiés palestiniens de Rafah sont retournés à Khan Younes. À pied, en voiture ou sur des charrettes tirées par des ânes, des photos de l’AFP montrent des hommes et des femmes seuls, déambulant dans une ville devenue un champ de ruines.

« Toutes les rues ont été rasées au bulldozer. Et l’odeur… J’ai vu des gens creuser et sortir les corps», témoigne Maha Taher, 38 ans, mère de quatre enfants.

“N’etaient pas là.”

© Armée israélienne/AFP

Soldats israéliens déployés dans la bande de Gaza. Photo diffusée le 8 avril 2024 par l’armée israélienne

Les annonces de l’armée s’inscrivent dans le cadre d’un nouveau cycle de négociations au Caire entre le Hamas et Israël via l’Egypte, les Etats-Unis et le Qatar.

Ces discussions, visant à parvenir à une trêve ainsi qu’à la libération des otages détenus à Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre, font des « progrès significatifs », a indiqué lundi le média égyptien pro-gouvernemental Al-Qahera News. , citant une Source égyptienne haut placée.

Mais les responsables des deux côtés ont tempéré cet optimisme.

“Nous ne voyons pas encore d’accord à l’horizon”, a déclaré en hébreu un responsable israélien, cité par le média Ynet, soulignant que “la distance restait importante” entre les positions des deux côtés.

« Nous devons être patients. Il y a du potentiel, mais nous n’y sommes pas », a ajouté un haut responsable israélien.

Selon un responsable du Hamas contacté lundi par l’AFP, “on ne peut pas parler de progrès concrets jusqu’à présent” et les divergences concernent principalement le retour des personnes déplacées vers la ville de Gaza, au nord du territoire, exigé par le mouvement islamiste.

Selon Al-Qahera, les délégations du Qatar et du Hamas ont quitté le Caire et y retourneront « d’ici deux jours pour finaliser les termes de l’accord ». Les délégations américaine et israélienne devaient également quitter la capitale égyptienne, selon la même Source.

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6 mois de violences dans la bande de Gaza

Samedi, le Hamas, considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne, a assuré qu’il ne renoncerait pas à ses exigences : « un cessez-le-feu complet », un retrait israélien de Gaza, un retour des déplacés et un « « sérieux » pour échanger des otages et des prisonniers palestiniens détenus par Israël.

M. Netanyahu a répondu dimanche qu’il n’y aurait pas de cessez-le-feu sans la libération de tous les otages.

Situation « plus que catastrophique »

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Manifestation de soutien aux otages détenus par le Hamas et à leurs familles devant le Parlement à Jérusalem, le 7 avril 2024

La guerre a été déclenchée le 7 octobre, lorsque des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza ont mené une attaque sans précédent dans le sud d’Israël, faisant 1.170 morts, pour la plupart des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de chiffres officiels israéliens.

Plus de 250 personnes ont été kidnappées et 129 restent détenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon les autorités israéliennes.

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Le nord de la bande de Gaza

En représailles, Israël s’est engagé à détruire le Hamas et a lancé une offensive qui a coûté la vie à 33 175 personnes à Gaza, pour la plupart des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

La guerre a également provoqué une catastrophe humanitaire sur le territoire de 2,4 millions d’habitants, assiégé par Israël, où l’ONU craint une famine généralisée.

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Des douilles d’obus découvertes à Khan Younes, au sud de la bande de Gaza, après le retrait des soldats israéliens, le 7 avril 2024

Strictement contrôlée par Israël, l’aide humanitaire acheminée via l’Égypte arrive au compte-goutte.

“Mon fils de 8 ans me demande de la nourriture mais je n’ai rien à lui donner (…) Je souhaite la mort pour moi et mes enfants pour être libérés de ce tourment”, Labad, mère de quatre enfants réfugiée chez des proches après la destruction de sa maison à Jabaliya, dans le nord.

Dimanche, plusieurs agences des Nations Unies et organisations humanitaires ont qualifié la situation à Gaza de « plus que catastrophique ».

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Sud de la bande de Gaza

« Les maisons, les écoles, les hôpitaux sont en ruines. Des enseignants, des médecins, des travailleurs humanitaires sont tués. La famine est imminente », a déclaré la directrice générale de l’UNICEF, Catherine Russell, sur X.

La guerre a également des répercussions à la frontière entre le Liban et Israël. L’armée israélienne a affirmé dimanche avoir franchi une “nouvelle phase” dans sa préparation à la “guerre” sur cette frontière où les échanges de tirs meurtriers avec le Hezbollah libanais, allié du Hamas, s’intensifient.

L’ONU a appelé lundi à mettre un terme à ces violences afin d’éviter « une nouvelle détérioration d’une situation déjà alarmante ».

 
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