Le prix du lait fait également débat en Suisse

Le prix du lait fait également débat en Suisse
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Début mars, l’interprofession suisse du lait a annoncé une augmentation du prix du lait de trois centimes le litre au 1er juillet 2024… Après l’avoir abaissé de deux centimes en novembre dernier.

L’interprofession suisse du lait a annoncé l’augmentation du prix du lait de 3 centimes de francs/l prévue au 1er juillet. Cette augmentation concerne le lait dit « central » vendu sur le marché suisse, qui est séparé du lait destiné à l’exportation et au fromage suisse. Cette hausse de 3 ct/l sera maintenue jusqu’à la fin de l’année. Les producteurs laitiers ont exigé une augmentation immédiate de 4 cents. Quant au bio, il est également en mauvaise posture par rapport aux coûts de production mais les prix restent supérieurs à ceux du lait conventionnel. En novembre dernier, le lait central bio a augmenté de 4 centimes/l de lait.

Une hausse mitigée

En Suisse, des négociations sur le prix du lait sont ouvertes plusieurs fois par an au sein de l’interprofession du lait. Il est composé de 10 représentants agricoles et de 10 représentants du côté de la transformation et de la distribution. Ces négociations débutent lorsque le prix indicatif s’écarte de plus de 1,5 centime par rapport à l’indice central du lait établi par l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG). L’interprofession a par exemple décidé une réduction de 2 ct/l en novembre dernier. Cette annonce a été mal accueillie par les éleveurs, déclenchant des protestations début 2024.

Selon le communiqué de l’interprofession du lait, “le comité s’est écarté de l’indice central des prix du lait” en annonçant une hausse de 3 centimes alors que l’indice est stable. « L’augmentation n’est pas une augmentation », explique Berthe Darras, chargée de projet filière lait de l’organisation paysanne Uniterre. Après la baisse de 2ct et la hausse de 3ct, le résultat est en fait une augmentation de 1ct… Et qui plus est, elle aura lieu le 1er juillet, après que la majorité de la production soit passée.»

Pour Boris Beuret, président des producteurs laitiers suisses (PSL), l’avis est plus mitigé: «Si on n’avait pas trouvé un accord, on aurait eu 0 centime d’augmentation parce qu’on aurait suivi l’indice. De plus, le marché actuel est difficile en raison des stocks de lait importants et une augmentation immédiate des prix aurait pu avoir un impact négatif sur le marché à court et moyen terme. C’est d’ailleurs la justification avancée par l’interprofession : « Une augmentation des prix ce printemps, alors que la production laitière est élevée, aurait été un mauvais signal pour le marché ».

De 79 à 82 centimes

Avec la hausse de 3 centimes, le prix indicatif du lait passera de 79 à 82 centimes mais il ne faut pas le confondre avec le prix standardisé à la production (PSP) payé au producteur qui se situe en réalité autour de 70 centimes. Face aux coûts de production, les producteurs laitiers connaissent les mêmes difficultés qu’en France : « La Suisse a perdu plus de 60% de ses producteurs laitiers en 30 ans, rappelle Berthe Darras, ils étaient 44’000 en 1996, ils ne sont plus que 17’164. en 2023. Par ailleurs, la production laitière a chuté de 1,5% en 2022 en Suisse. Les prix sont trop bas et rien n’est fait pour arrêter cela. » Boris Beuret souhaiterait de son côté que les coûts de production suisses soient pris en compte lors de la fixation de l’indice, afin de mieux refléter la réalité des exploitations.

Virginie Montmartin

 
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