Double meurtre au stand de tir de Brest : la police sonde un étang [Exclusif]

Double meurtre au stand de tir de Brest : la police sonde un étang [Exclusif]
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Les décès de Pol Creton et François Picard hantent la mémoire collective de la ville du Ponant depuis plus de 27 ans. Le dimanche 13 octobre 1996, à 9h15, un membre de l’Union sportive de l’Arsenal maritime (Usam) découvre les corps ensanglantés de ces deux hommes.

Pol Creton, un jeune père de famille âgé de 34 ans, était technicien à Océanopolis. François Picard avait 52 ans. Il était colonel, pharmacien-chimiste à la préfecture maritime de Brest. Tous deux ont été tués alors qu’ils s’apprêtaient à ouvrir le stand de tir dont ils étaient membres. Leurs meurtriers méthodiques leur ont tiré deux balles dans la poitrine et une fois dans le cou. L’arme utilisée ? Une carabine 22 LR de marque Marlin.

Armes et portefeuilles volés

Des témoins diront avoir vu, ce matin-là, deux individus, dont un aux cheveux longs, s’enfuir près du parc Villeneuve. Ils auraient pris la fuite par une ouverture pratiquée en coupant la clôture de l’enceinte militaire. Ils ont volé le portefeuille de leurs victimes, l’arme personnelle de François Picard – un 357 magnum -, ainsi qu’une mallette contenant deux pistolets 22 LR et quatre chargeurs. L’un de ces pistolets, perdu au cours de leur voyage, sera retrouvé. Les portefeuilles seront également récupérés, quelques jours plus tard, dans une poubelle du tunnel de la gare de Landerneau.

Pas de fusil en main

En 1996, à Brest, plusieurs voyous expérimentés se disputent le marché de la drogue. Certains d’entre eux cherchaient des armes pour défendre leur territoire. Les gendarmes de la section de recherche de Rennes, contactés au début de l’enquête, ont exploré en priorité cette piste, puis d’autres, et se sont perdus en conjectures. Elles ont été cédées en 2001, au profit de la PJ, qui n’a pas réussi à offrir les nouvelles perspectives espérées.

Les deux unités judiciaires unissent désormais leurs forces. Le temps jouait contre eux. La mémoire des témoins s’est effilochée… Mais, en apparence, leur mémoire reste claire sur un point : personne n’a vu les fugitifs tenant un fusil à la main ou tentant maladroitement de le cacher sous leur veste courte. Toutefois, cette arme a beau être fine, elle mesure environ 1,20 m.

Trois hectares à arpenter

L’ont-ils remis à un troisième complice ? Dans cette hypothèse, il s’agissait alors d’une bande plus organisée que ne le pensaient les enquêteurs. Soit ils se sont dirigés vers le petit sentier qui descend vers le Lac de la Villeneuve. Auraient-ils pu se débarrasser du fusil en le jetant dans l’eau ? À ce jour, cette possibilité n’a pas été vérifiée. Dès ce lundi, et au moins jusqu’à vendredi, cinq plongeurs de la brigade nautique de Lézardrieux sondent ce lac de trois hectares. Lundi à 10 heures du matin, ils étaient occupés à commencer leurs premières plongées.

L’analyse des scellés n’est pas terminée

L’espoir de retrouver le fusil est mince mais les enquêteurs ne laissent rien au hasard. D’autres actions d’investigation ont été menées récemment. Le 28 mars, des perquisitions ont été entreprises aux abords du stand de tir. Le jour du double meurtre, cinq douilles d’obus ont été retrouvées à proximité des corps. Et le sixième ? Pourquoi les tueurs auraient-ils pris soin de n’en récupérer qu’un seul ? Aurait-elle pu ricocher ? Les détecteurs de métaux n’ont pas réussi à la localiser. L’analyse des scellés n’est pas terminée. Quelques marqueurs ADN ont été détectés, mais aucun n’est complet.

Quoi qu’il en soit, les enquêteurs poursuivent leur travail minutieux. Réussira-t-il, comme à Pontcharra, dans l’Isère, où, en 2022, le meurtre de Marie-Thérèse Bonfanti a été résolu 38 ans après les faits ?

 
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