ces Marseillais qui vivent les pieds dans l’eau

ces Marseillais qui vivent les pieds dans l’eau
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Le mauvais temps du week-end dans la ville a suffi à raviver les angoisses d’il y a trois semaines. “Cette fois, heureusement, ça a tenu», souffle Céline Batail, habitante d’une résidence privée du 13e arrondissement, la Villa Gracieuse à Saint-Mitre. Ce vendredi-là, début mars, de grosses gouttes de cette pluie qui déchire le ciel s’écrasent lourdement sur la route. Les heures s’écoulent sans répit et l’eau parvient à se frayer un chemin jusque dans les profondeurs des fondations de ce complexe. Réfugiée à l’abri de son appartement flambant neuf, au début de l’épisode méditerranéen qui a détrempé le département le week-end du 9 et 10 mars, Céline Batail a compris que cette fois, ça ne marcherait pas.Quand on voyait l’eau couler sans arrêt du plafond jusqu’au sol dans les parkings, on savait qu’une étape était en train d’être franchie.», déplore le quadragénaire, intermittent et propriétaire d’un T3 dans cet ensemble d’une trentaine de logements livrés il y a moins d’un an.

Bâtiments non conformes

Vingt-quatre heures plus tard, les voitures qui n’avaient pas été évacuées à temps étaient immergées dans plus de 15 centimètres d’eau, les canalisations bouchées et les pompes censées évacuer l’eau dans les sous-sols ne fonctionnaient pas. Ce sont les pompiers qui sont finalement intervenus dans la nuit pour renflouer et relancer le système de secours. “On sait qu’ici mauvais temps rime avec risque mais là c’est trop», prévient Céline Batail, montrant les traces d’humidité qui persistent sur tous les murs et portes des garages, vidés de tous véhicules, mais aussi les fissures qui sont apparues après le séchage partiel des sols, en début de semaine.

Construite à proximité d’une Source et d’un cours d’eau, la résidence présente plusieurs défauts de construction, selon les résidents, dont, après vérification sur place par le service d’assainissement de la Métropole (Seramm), un problème de raccordement. au système de pluie. “Les bâtiments n’ont pas été conçus pour être étanches pour faire face à la montée importante des nappes phréatiques», indique la Métropole. En clair, les pompes et bassins de rétention installés à l’arrière de la résidence, censés éviter les problèmes, ne sont faits que pour traiter le ruissellement naturel des eaux, et non pour absorber un débit soudain.

Déçus par des inondations régulières qui rendent notamment le local à vélos inutilisable, Céline Batail et ses voisins craignent des dégâts à long terme sur la structure des immeubles. Et des répercussions sur les bonnes relations avec les riverains. En effet, seul un petit drain débouche sur la route et déverse régulièrement un torrent d’eau sur la route. “L’embouchure est souvent remplie de gravats et de mousse expansive par les voisins pour arrêter l’écoulement. Tout le monde est exaspéré. C’est encore de l’eau de Source qu’on laisse s’échapper par gallons sans rien faire même si on en manque chaque été.», rapporte Céline Batail, qui dénonce une aberration écologique. Une action en justice est désormais envisagée par le syndic de copropriété contre le promoteur de la résidence, Les Nouveaux Constructeurs, qui, contacté, n’a pas répondu à nos demandes.

« Même les rats surfent »

Nous avons déjà mis en demeure mais rien n’a changé, nous demandons la mise en conformité une fois pour toutes et de nouveaux travaux.», insiste Sarah Nasri, gérante qui déplore que «rien n’a changé» ces dernières semaines.

A l’autre bout de Marseille, à La Pomme (11e), c’est le doux bruit du courant d’une rivière qui interpelle, en plein milieu des tours de la résidence La Dominique HLM. “Ici, même les rats surfent, toute l’année», rit, amèrement, Patrick Grimond, 63 ans, dont 25 ont passé ici.

Depuis le début des travaux de construction de deux nouveaux immeubles il y a deux ans, les locataires sont plongés dans une véritable pataugeoire dès qu’ils franchissent leur porte. Le problème semble prendre sa Source au niveau d’une plaque de drainage qui déborde en permanence et rejette en permanence un filet d’eau qui parcourt les chemins où circulent piétons et voitures pour s’écouler une vingtaine de mètres plus bas dans une autre bouche. Si les riverains soupçonnent le détournement d’un cours d’eau à des fins de construction, la société ICF Habitat qui gère l’ensemble, dit être consciente du problème depuis plusieurs mois, a récemment lancé des diagnostics pour identifier les causes de cette fuite. et dont les résultats devraient être connus cette semaine.

À l’heure où l’on entend parler de restrictions d’eau, il est étonnant que personne ne se mobilise pour résoudre le problème alors même que nous alertons le bailleur depuis des mois. On attend au moins quelques aménagements pour que l’eau n’envahisse pas la route, au mieux un système de récupération», peste Joseph Pareja, 58 ans, locataire depuis 32 ans, désabusé. “Nous pensons particulièrement aux personnes âgées et aux personnes en fauteuil roulant qui n’osent plus sortir de chez elles.», murmure-t-il alors qu’un habitant marche sur la pointe des pieds pour rejoindre sa voiture. “Nous faisons tout notre possible pour que cette situation soit résolue.», promet le bailleur aux locataires qui réclament majoritairement des réponses.

 
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