après la sidération à Taiwan, le retour rapide à la normale d’une île habituée aux tremblements de terre

après la sidération à Taiwan, le retour rapide à la normale d’une île habituée aux tremblements de terre
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TÉMOIGNAGES – Après le puissant séisme de magnitude 7,3, le plus fort enregistré depuis 25 ans sur l’île, les expatriés français témoignent de la Figaro.

Mercredi, à 7 h 58, Édouard est réveillé d’une manière dont il se souviendra toujours. “La première image que j’ai, c’est ma femme qui crie à côté et moi qui suis secoué avec une jambe hors du lit.”. Entrepreneur installé à Taïwan depuis 16 ans, le Français décrit le choc, puis la crainte que le vieil immeuble de la capitale dans lequel il vit ne résiste pas aux nombreuses répliques qui ont suivi. « On craint toujours qu’une seconde secousse achève un édifice déjà fragilisé par la première… »

Toujours à Taipei, mais de passage lors d’un voyage de trois semaines, raconte Lise. « J’étais dans une auberge de jeunesse, nous dormions tous. Et puis tout a commencé à trembler, moi y compris, je ne comprenais pas du tout ce qui se passait.»confie-t-elle, ajoutant qu’elle croyait vraiment qu’elle allait mourir, elle qui n’avait jamais éprouvé la sensation d’un tremblement de terre. “J’avais l’impression que quelqu’un prenait le bâtiment et le secouait partout.”.

Au moins neuf personnes sont mortes et plus de 1 000 autres ont été blessées à Taïwan, ont annoncé les autorités le soir même. D’une magnitude supérieure à 7, ce séisme est le plus puissant à avoir frappé l’île depuis 25 ans. “Les Taïwanais m’ont dit que même pour eux, c’était très intense”, rapporte également Lise. En ce moment, la Française est pétrifiée. Elle finit par sortir dans la rue. “C’était étrange, on n’avait pas l’impression qu’il y avait eu un puissant tremblement de terre 10 minutes auparavant”.

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Car très vite après le séisme, « la vie a repris immédiatement », observe également Louis, ingénieur dans une entreprise de semi-conducteurs. Le trentenaire était en télétravail dans son appartement du 9e étage lorsque la première secousse a frappé l’île.

« Une bonne frayeur »

« Plus on vit haut, plus le sentiment est important »il dit. “J’allais prendre ma douche quand les portes ont commencé à s’ouvrir, le déshumidificateur s’est mis à circuler dans l’appartement, et surtout, l’échafaudage extérieur s’est mis à crier”. Tout vibre, tout tremble. Le bruit sature l’espace. “C’était une sensation très étrange”. Malgré tout, une fois les chocs passés, « les gens sont retournés au travail »ajoute-t-il en expliquant que son épouse s’est rapidement rendue sur son lieu de travail malgré l’interruption momentanée des transports.

« Les bus et taxis étaient pleins », raconte Zacharie, 34 ans, à Taiwan depuis 7 ans comme chef. Les lignes de métro se sont arrêtées pendant environ une heure, explique-t-il. Mais dans l’ensemble, la situation est rapidement revenue à la normale. « Mes colocataires taïwanais, pour qui les tremblements de terre sont fréquents, ont quand même eu une bonne frayeur »il admet.

« Même si c’est bien plus effrayant qu’un typhon, parce que même chez soi, on n’est pas en sécurité, les Taïwanais y sont habitués. »témoigne de son côté Rémi, un Français installé sur l’île depuis 18 ans, qui a désormais la nationalité taïwanaise et qui est basé sur la côte ouest. « Nous n’en avons certes pas reçu cette fois-ci mais généralement le gouvernement envoie des alertes SMS quelques instants avant »il dit. « Un débat a également commencé à émerger sur la question, alimenté principalement par les partis d’opposition ». Toutefois, le travail de prévention et de préparation de la population reste remarquable.

Le tremblement de terre de 1999

L’homme qui dirige une émission de voyage à la télévision publique explique : “il y a eu le tremblement de terre que les locaux appellent ‘9.21’, celui du 21 septembre 1999, qui a déclenché un changement en termes d’infrastructures aujourd’hui beaucoup plus résistantes”. Ce jour-là, un séisme de magnitude 7,6 a tué 2 400 personnes, ce qui constitue la pire catastrophe de l’histoire moderne de Taiwan.

Aujourd’hui, l’île connaît des dégâts limités, même sur la côte est, bien plus proche de l’épicentre de mercredi. “Dès le premier choc je me suis dit que c’était un très gros tremblement de terre, et j’ai vite pensé à Hualien où j’ai vécu 2 ans”. Plus sauvage, moins urbanisé et plus escarpé, le littoral face au Pacifique, à la rencontre de la plaque eurasienne et de la plaque maritime des Philippines, est plus exposé, par exemple, aux glissements de terrain.

“On a vu deux immeubles s’effondrer et c’est vrai que c’était très impressionnant”, raconte Yalun Ho, un habitant de Hualien. Cette maman, mariée à un Français, emmenait son fils de 8 ans à l’école en scooter. « Mon fils de 8 ans avait fait du sport la veille, il était bien plus calme que des mois »elle a souri. “Mais j’étais sous le choc”elle admet avec confiance qu’elle n’a pas vécu le tremblement de terre de 1999, étant à l’époque à l’étranger. « Et puis, il y a eu une réponse toutes les quinze minutes le matin, une puis hier soir, et encore une aujourd’hui, cinq minutes avant qu’on nous appelle. La terre bouge, ça donne le mal de mer. ».

Mais finalement, même sur la côte Est, les transports ont repris ce matin. « Parfois les Taïwanais manquent d’organisationglisse Édouard de son côté, mais c’est assez impressionnant : même dans le métro, personne ne courait, personne ne criait”. « L’un des deux bâtiments tombés a même déjà été démoli »rapporte également Yalun Ho. « Pour un séisme de magnitude 7, nous avons beaucoup de chance »conclut-elle en faisant référence aux récents tremblements de terre dévastateurs comme celui de Turquie.

 
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