Les inondations menacent-elles les vins de Chablis ? « Il ne nous reste plus qu’à nettoyer ! » – .

A Chablis (Yonne), certains vignerons ont été surpris par la crue du Serein, mardi 2 avril. Si les cultures situées sur les coteaux ont été épargnées, de nombreux bâtiments situés dans la vallée ont été inondés. Mais les vignerons sont habitués au débordement de la rivière.

Ce n’est pas une première pour le vignoble environnant : le Serein a atteint son apogée mardi 2 avril, inondant une partie du centre-ville de Chablis. La ville de l’Yonne, célèbre pour son chardonnay, abrite de nombreux domaines ou commerces dédiés au vin.

Les cultures, situées sur les hauteurs, n’ont pour la plupart pas été affectées par les inondations. « Nos parcelles sont situées en coteaux, abritéesindique Damien Leclerc, directeur général de la coopérative La Chablisienne. Nous sommes loin des niveaux de crue centennale : entre 1910 et aujourd’hui, il y a encore environ 80 centimètres de différence.»

Habitués aux différents épisodes d’inondations qui ont frappé la région, les vignerons ont tous pris leurs précautions. Situés rue d’Oberwesel, à Chablis, les bureaux du Domaine Servin ont été envahis par les eaux mardi 2 avril.

“Il y avait environ dix centimètres d’eau., relate Élodie Thevenot, vendeuse du bien. Le domaine compte sur le beau temps, attendu dès la fin de la semaine, pour restaurer son arrière-boutique.

« Notre production ne sera pas perturbée. Nous avons reçu des alertes d’inondation lundi soir : cela nous a permis de mettre les cartons remplis de bouteilles sur des palettes prêtes à être expédiées aux clients. La livraison de ces commandes pourrait être légèrement retardée.

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Même son de cloche pour le domaine Testut, dont les locaux commerciaux se situent à quelques rues de là. « J’ai l’expérience des inondations : j’ai placé des palettes, de la mousse polyuréthane…explique Cyril Testut, propriétaire des lieux. Il n’y a pas plus de 35 centimètres d’eau dans les caves. Cela n’a aucun impact technique.

L’opérateur se souvient bien de son premier épisode de débordement. « En 1998, une énorme tempête éclate à Chablis. Les eaux montèrent brusquement. Il a fallu mettre en place des mesures de prévention. Ensuite, il y a eu 2001, 2013, 2016… On a toujours le « J’ai l’impression qu’une crue, c’est exceptionnel, mais le problème c’est qu’on oublie à chaque fois les précédentes !

Le domaine Chardonnay a eu moins de chance. Situé au bord du Serein, le terrain a été recouvert par les eaux. “La crue est montée assez vite, mardi à 15 heures. A certains endroits du domaine, nos relevés sont montés à 70 centimètres d’eau.» précise Arnaud Nahan, co-gérant de la propriété. Le flux était impressionnant.

Les images sont spectaculaires, mais les conséquences sont bien moindres. Seuls les bâtiments de stockage ont été atteints. « Aujourd’hui, il ne reste plus que cinq centimètres d’eau dehors. Dans nos locaux, les commandes étiquetées et prêtes à être expédiées ont été affectées, mais nous avons pu les mettre en hauteur. Il n’y aura aucune perte.

« Les réservoirs ont des pieds hauts et sont en acier inoxydable. Il ne reste plus qu’à les nettoyer. Cela nous prendra peut-être deux jours. Arnaud Nahan sait déjà que ces dégâts seront couverts par son assurance.

De son côté, Damien Leclerc, directeur général de La Chablisienne, espère que « Les choses vont vite revenir à la normale ». « Notre principal problème dans les vignes va d’un extrême à l’autre : période de sécheresse prolongée, puis excès de pluie pendant six mois… »