Ce jeudi 4 avril, le secteur de l’action sociale se mobilise notamment à Nancy et Metz pour réclamer des augmentations de salaire et plus de moyens. A la veille de cette mobilisation, les syndicats dénoncent un secteur à bout de souffle qui souffre d’un manque d’attractivité.
Jeudi 4 avril 2024, les salariés de l’action sociale sont appelés à manifester dans toute la France pour dénoncer leurs conditions de travail et réclamer des augmentations de salaire. En Lorraine, une manifestation est prévue à Metz devant la préfecture et à Nancy un rassemblement est organisé devant l’Agence régionale de santé. Les syndicats s’inquiètent d’un secteur qu’ils considèrent comme le parent pauvre de l’action publique.
“C’est un point de non-retour. Il y a beaucoup de postes vacants. Dans ma structure Association d’Accueil et de Réinsertion Sociale” explique Monique Debay, secrétaire générale adjointe de la CGT en Meurthe-et-Moselle, il y a en tout temps 14 postes qui ne sont pas pourvus.
Le secteur n’est plus du tout attractif, que ce soit du point de vue salarial ou par manque de reconnaissance de ces métiers.
Monique Debay, secrétaire générale adjointe de la CGT en Meurthe-et-Moselle
Par manque de candidatures principalement parce que le secteur n’est plus du tout attractif que ce soit du point de vue salarial ou par manque de reconnaissance de ces métiers. Dans notre métier, nous avons beaucoup de collègues qui démissionnent parce qu’ils ne se retrouvent plus dans leur travail et nous avons aussi beaucoup de jeunes qui abandonnent pendant leur formation..»
« Le travail social était un outil nécessaire à la cohésion de la société » se souvient Eric Florindi du Sud-Santé-Sociaux en Moselle. « Cela a permis à chacun de trouver sa place et puis cela vole en éclats parce qu’on ne permet plus aux gens d’accéder correctement aux soins fondamentaux. Il y a du mépris pour le secteur. Quand on voit la situation dans les Ehpad, du côté de la protection de l’enfance où les enfants ne peuvent plus entrer dans les établissements car il n’y a plus de place, chez certains salariés qui assurent l’aide à domicile et qui doivent payer leur essence pour aller travailler… Le l’objectif de la mobilisation de ce jeudi est d’envoyer un signal d’alarme« .
Selon ce syndicaliste, de nombreux salariés se sont éloignés de leur cœur de métier que sont l’accompagnement et les relations sociales. Manque de temps, manque de ressources. Résultat, certaines personnes quittent ce secteur d’activité.
En décembre 2023, Mathieu Klein, le président du Conseil supérieur de l’action sociale, soumettait un livre blanc au gouvernement. Dans ce document, le maire de Nancy indiquait que les conditions de travail apparaissaient comme la cause majeure des défections et que pour agir sur le travail social, il fallait le restructurer. Avec la nécessité d’une revalorisation rapide des salaires en raison d’une très faible augmentation depuis les années 2000. Des recommandations qui n’ont pour l’instant pas été suivies d’effet et qui seront sans doute au centre des revendications de certains manifestants.
