L’augmentation des tarifs de Taina Marina continue de faire des vagues au sein de la communauté voilier, qui a tenu jeudi son assemblée générale. C’est principalement la question des voiliers habités que les membres de l’AVP porteront l’affaire devant la justice, et demanderont à être reçus par le Président du Pays.
Au sein de l’Association Polynésienne des Voiliers, on oscille entre colère et découragement. La mise à jour des tarifs, qui n’avaient pas augmenté depuis 18 ans, est compréhensible, disent ses adhérents, mais c’est surtout la hausse de 250 % appliquée aux voiliers habités qui révolte ces usagers de la marina de Taina. “Nous ne pouvons pas accepter ce que nous appelons une expulsion déguisée”» déclare le président de l’AVP Arnaud Jordan.
Déguisé, pas tellement : au Port Autonome on assume, expliquant que la vocation d’un port de plaisance est d’accueillir les voiliers « en transit ». Et tandis que les communes prennent une à une des mesures pour restreindre le nombre et la durée d’occupation des mouillages, pour l’AVP une volonté populiste est à l’œuvre, surfant sur le mécontentement qui s’exprime violemment sur les réseaux sociaux depuis la crise sanitaire, où de nombreux marins ont été contraints de s’arrêter en Polynésie. Mais selon l’AVP, sur les 700 places de la marina de Taina, seules une soixantaine sont aujourd’hui occupées par des voiliers habités.
Des prix incohérents, ”punitive, voire discriminatoire. »
À 1euh En mars dernier, le tarif d’amarrage d’un monocoque habité de 12 mètres est passé de 20 000 à plus de 118 850 francs par mois à Taina, alors qu’il est deux fois et demie moins cher à la marina de Papeete, également sous l’autorité du Port Autonome. Une inégalité de traitement qui pourrait alimenter le recours en justice de l’association. Surtout, estime le président de l’AVP Arnaud Jordan, que la définition de « vie à bord » n’est pas claire.