Un restaurant a-t-il été reconstruit illégalement sur des charpentes carbonisées ? – .

Un restaurant a-t-il été reconstruit illégalement sur des charpentes carbonisées ? – .
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l’essentiel
Le restaurant Le Bouche À Oreille (BAO) à Beauzelle, près de Toulouse, a fermé ses portes. Les locaux risquent de s’effondrer et les charpentes portent les traces d’un précédent incendie. Enquête.

Les affiches devant annoncent la couleur de bouche à oreille, une tête de mort avec l’inscription : risque d’effondrement. « Tout aurait pu retomber sur les clients venus manger dans ce restaurant qui existe depuis 30 ans » raconte le gérant Pascal Djebaili. Son établissement situé avenue Garossos à Beauzelle a été fermé à l’automne. Des fissures sont apparues, “les gens viennent encore prendre un sandwich pour déjeuner et s’appuient contre le mur extérieur, c’est très dangereux” ajoute son compagnon qui ne comprend pas que la mairie n’installe pas de périmètre de sécurité sur le parking, “pourquoi n’y a-t-il pas encore d’ordre de danger imminent ? La mairie aurait simplement émis un arrêté de fermeture.

La SARL BAO est locataire avenue de Garossos depuis 2014, son bailleur était SAS Cardinal Participations, filiale des Mousquetaires, “c’était un Restaumarché avant”. Depuis décembre 2023, un nouveau bailleur est propriétaire des lieux : SCI Maleo.

La structure est instable, le sol de l’établissement en porte les cicatrices.
DDM-DDM

Une commission de sécurité a-t-elle validé l’ouverture ?

Pascal Djebaili affirme avoir trouvé des cadavres dans les placards, “un expert est passé par là en 2022, il a sursauté en voyant comment le bâtiment était conçu”. Selon lui, tout était illégal et aucune commission de contrôle n’aurait pu valider une telle installation : « le tableau électrique et la cuisine ne sont pas isolés contre le feu, le climatiseur posé sur des blocs de béton directement sur le toit est beaucoup trop lourd pour la dalle. censé le soutenir.

Le gérant affirme avoir constaté que « le permis de construire déposé ne correspondait pas à l’immeuble », « rien n’a été vérifié, la déclaration d’achèvement des travaux manque et la mairie n’a pas pu nous montrer le procès-verbal du contrôle de sécurité ». commission autorisant l’ouverture ». Pire, en vérifiant les poutres de ses locaux, Pascal Djebaili découvre l’impensable : les charpentes utilisées ont été noircies par le feu ! Conclusion du gérant : « ces poutres ont probablement été réutilisées après un incendie ! Et aucun bureau de contrôle n’a supervisé la reconstruction», dit-il. Un constat d’huissier obtenu par La Dépêche du Midi révèle ces défauts et une fiche d’intervention des pompiers, datant de 2002, montre qu’un incendie s’est déclaré dans les locaux qui abritaient alors Restaumarché.

Une fiche d’intervention des pompiers fait état d’un incendie en 2022 dans les locaux qui abritaient le Restau Marché.
DDM-DDM

Le bâtiment est en danger de ruine

Le bâtiment de l’avenue Garossos est désormais en danger de ruine. Des fissures sont apparues sur les poutres et le bar, et le parquet stratifié au sol s’est soulevé ; « Au début les vitres craquaient, maintenant les ouvertures ne se ferment plus, preuve que ça bouge » déplore le gérant du BAO. Lors du premier orage, il pleut dans la cuisine et sur l’armoire électrique, toute l’étanchéité du bâtiment est à revoir. Cet établissement recevant du public (ERP) est-il ouvert à la restauration sans autorisation depuis des années ? Pourquoi aucun document n’est-il visible ? Dans l’impossibilité d’exploiter la BAO, Pascal Djebaili a engagé une procédure contre son bailleur. Il menace désormais de porter plainte auprès du parquet de Toulouse.

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La question est plus que jamais d’actualité puisqu’en quelques jours, un immeuble effondré rue Saint-Rome, plusieurs autres menaçant de tomber, ont été évacués. Contacté, l’actuel bailleur, associé au groupe Mousquetaires, précise que son seul souhait « est de permettre la réouverture du BAO » mais l’accès au site lui serait refusé. S’il s’étonne qu’aucun document relatif à la reconstruction ne soit disponible, il estime que « les exigences des années 2000 n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui » ; « Le gérant cherche peut-être à intenter une action en justice pour loyers impayés », glisse-t-il.

Intermarché n’a fourni aucun document de planification mais a précisé qu’à la suite de l’incendie, “toutes les mesures ont été prises dans le cadre de la reconstruction” et “un expert judiciaire mandaté n’a signalé aucun problème structurel”. Interrogée, la mairie de Beauzelle n’a souhaité ni confirmer l’existence d’un quelconque document d’aménagement ou d’urbanisme relatif au BAO, ni se prononcer sur le fond. Les pompiers du SDIS31, chargés des commissions de sécurité, n’ont pas répondu à nos sollicitations.

 
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