La Comédie-Française obtient gain de cause dans l’affaire du « Tartuffe original » de Molière

La Comédie-Française obtient gain de cause dans l’affaire du « Tartuffe original » de Molière
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Deux spécialistes, qui grâce à leurs recherches avaient « restauré » la version de 1664 de la pièce, revendiquèrent les droits d’auteur sur la production inédite de la comédie en trois actes.

La Comédie-Française a gagné le procès intenté contre elle par deux spécialistes de Molière pour violation du droit d’auteur, selon un jugement dont l’AFP a obtenu copie jeudi. La procédure concerne Tartuffe ou l’hypocriteune reconstitution de l’éventuelle première version de la célèbre pièce de Molière par l’universitaire Georges Forestier et la professeure de littérature Isabelle Grellet.

Molière en avait signé une version en trois actes en 1664, jouée à Versailles devant Louis XIV mais rapidement interdite par le roi qui la trouvait subversive. Puis le manuscrit fut perdu. La version en cinq actes de 1669, moins mordante, avec plus de personnages, intitulée Tartuffe ou l’imposteurs’est depuis longtemps imposé comme le seul connu et représenté.

Tartuffe ou l’hypocrite, dont le texte a été publié en 2021 aux Éditions Portaparole, a été l’un des succès de la Comédie-Française en 2022. La mise en scène d’Ivo van Hove a été saluée et retransmise dans les cinémas Pathé, puis une tournée à Hambourg, Montpellier, Lyon et Athènes a été plébiscitée par le public. Le théâtre, héritier de la troupe de Molière, n’a pas versé de droits d’auteur, estimant que l’auteur est Molière.

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Quatre vers écrits dans le style de Molière

Entré dans ce litige fin 2022, le tribunal judiciaire a suivi cette interprétation. Ni Georges Forestier ni Isabelle Grellet « ne peut prétendre à la protection de la pièce Tartuffe ou l’hypocrite par le droit d’auteur”, a conclu le tribunal dans son jugement rendu mercredi. Quatre vers écrits par Isabelle Grellet dans le style de Molière n’ont même pas convaincu les juges du caractère d’une œuvre originale. “C’est un jugement que je trouve très dur”a déclaré à l’AFP l’avocat des plaignants, Jean-Paul Carminati. « La structure de la pièce a été complètement modifiée, sa dramaturgie revue… Et, même si l’on considère qu’il s’agit de recherche scientifique plutôt que de création littéraire, le droit d’auteur protège aussi les écrits scientifiques ».

Les plaignants, condamnés au remboursement des frais de justice de leur adversaire, doivent encore décider s’ils feront appel. “La Comédie-Française est naturellement satisfaite de cette décision mais elle n’entend pas la commenter”a déclaré à l’AFP l’avocat des prévenus, Julien Guinot-Deléry.

 
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