Moins Biden mentionne la « bidenomics », plus les Américains ont confiance dans l’économie

Pour la première fois depuis septembre 2023, Joe Biden repasse devant Donald Trump dans l’agrégateur de sondages. L’économiste (qui calcule la moyenne des intentions de vote des deux candidats avant le scrutin de novembre). Si c’est la répartition de ces voix au sein des États qui sera décisive pour remporter l’élection, cette donnée – étayée par d’autres indicateurs – suggère que le président démocrate a été perçu plus positivement par les électeurs ces dernières semaines.

• Le sondage publié mercredi 27 mars par l’Institut Gallup confirme cette tendance : les Américains reprennent progressivement confiance dans l’économie après une longue période de pessimisme — et ce malgré une bonne situation macroéconomique.
• Si l’indice de confiance dans l’économie est toujours négatif (-20 points), il a atteint en mars son plus haut niveau depuis août 2021.
• La baisse de l’inflation observée sur la période de l’été 2021 à novembre 2023 contribue à expliquer ce changement de perception. Mais que s’est-il passé entre novembre et mars 2024 pour amorcer un tel retournement ?

Un autre indicateur est susceptible de donner du sens, au moins en partie, à l’amélioration des perspectives économiques des Américains : depuis octobre 2023, Joe Biden a presque complètement cessé de prononcer le mot « Bidennomics » lors de ses prises de parole et communications publiques.

• Comme l’explique son concepteur Brian Deese, la « doctrine économique Biden », ou Bidenomics, « repose sur une compréhension plus raisonnable du rôle constructif que peuvent jouer le secteur public et l’investissement ».
• Le président démocrate s’approprie pour la première fois le terme de « bidenomics » – initialement lancé par le le journal Wall Street — lors d’un discours à Chicago le 28 juin 2023.
• Depuis, Biden et les élus démocrates ont cessé d’utiliser ce terme, largement critiqué par les républicains. Durant sa État de l’Union livré début mars, Biden n’a pas utilisé une seule fois le mot «Bidenomics», défiant ainsi les attentes.

L’arrêt de l’utilisation du terme Bidenomics témoigne des difficultés de la campagne Biden-Harris à miser sur le bilan économique du président démocrate pour rallier les électeurs indécis et de centre droit défavorables à un retour de Trump. Plutôt que de chercher à défendre le mandat de Biden, la campagne démocrate a récemment adopté une posture plus offensive : attaquer Trump en ciblant le projet 2025 de la Heritage Foundation.