L’inflation a rongé « l’épargne excédentaire de Covid »

L’inflation a rongé « l’épargne excédentaire de Covid »
Descriptive text here

Si la hausse de l’épargne des ménages a alimenté la reprise post-covid, l’inflation qui a suivi a érodé les excès accumulés.

© Clé de voûte

L’une des particularités de la crise du Covid a été la constitution d’importants coussins d’épargne par les ménages, véritable soutien à la reprise qui a suivi. Même si les usages et la valorisation de ces matelas ont depuis beaucoup varié selon les pays, l’inflation a érodé la valeur réelle des actifs financiers des ménages un peu partout dans le monde.

Paysage post-Covid : entre excès d’épargne et effets de valorisation

La crise du Covid a entraîné une augmentation massive de l’épargne des ménages dans toutes les économies développées. Les ménages ont en effet bénéficié d’un soutien public leur permettant de conserver tout ou partie de leurs revenus, alors qu’ils étaient contraints par les règles sanitaires dans leur capacité à consommer. Cette surépargne atteint des montants substantiels, représentant près de 10 % du PIB aux États-Unis – grâce à un soutien public particulièrement généreux – et environ 7 % en Europe. Ces coussins d’épargne sont une des particularités de la reprise post-Covid, ayant permis aux ménages de disposer de de quoi amortir les chocs de hausse de l’inflation et de hausse des taux d’intérêt. Les ménages américains ont puisé dans cet excès d’épargne pour financer leur consommation particulièrement dynamique.

Au-delà de cette épargne Covid, le patrimoine financier des ménages a varié en raison d’effets de valorisation importants. En effet, les variations importantes des prix des actifs financiers depuis 2020 ont affecté le patrimoine financier, avec des disparités importantes selon les pays. Aux États-Unis, la forte croissance des marchés actions a largement profité à la valeur des actifs financiers des ménages sur la période. A l’inverse, les ménages britanniques ont vu leurs actifs perdre de la valeur, car ils détiennent massivement des obligations dont la valeur a fortement baissé sur la période. En France, les effets de valorisation apparaissent modérément positifs, la richesse des Français étant détenue en grande partie dans des véhicules sans risque et donc peu indexée aux évolutions des marchés. En Suisse, le patrimoine financier des ménages a globalement augmenté de manière significative au cours de la période post-Covid, semblant bénéficier à la fois de l’excès d’épargne Covid et d’effets de valorisation favorables.

L’inflation en baisse mais non sans conséquences

L’inflation a érodé la valeur de la richesse presque partout… mais pas dans la même mesure. Au cumul, les prix à la consommation ont augmenté de 14 % aux États-Unis, de 19 % au Royaume-Uni et de 18 % dans la zone euro depuis début 2020. Cette inflation peut impliquer mécaniquement une perte de pouvoir d’achat des actifs. Globalement, en termes réels, la richesse financière des ménages est désormais revenue à son niveau d’avant-Covid, l’inflation ayant atténué les effets de la surépargne Covid. Les ménages suisses, quant à eux, sont restés plus protégés. En effet, même s’ils ont également subi la perte du pouvoir d’achat de leurs actifs, l’inflation est restée globalement plus contenue que dans les autres grandes économies, avec seulement 6% de hausse des prix à la consommation depuis début 2020. Au total, leurs actifs financiers en la valeur réelle reste plus élevée qu’elle ne l’était avant Covid.

Par ailleurs, l’inflation suisse est en baisse depuis plusieurs mois déjà, passant de 1,7% en décembre dernier à 1,3% en janvier et 1,2% en février. La BNS semble également confiante dans l’avenir puisqu’elle prévoit une hausse des prix de 1,4% pour 2024 et de 1,2% pour 2025, des prévisions revues à la baisse par rapport aux précédentes. Ce recul de l’inflation n’est sans doute pas étranger à la décision prise par l’institution suisse le 21 mars d’abaisser son taux directeur à 1,5%, contre 1,75% précédemment, devant donc les autres banques. banques centrales des économies développées dans l’assouplissement attendu de leurs politiques monétaires. Pour l’économie suisse et les ménages, c’est a priori une bonne nouvelle !

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Il y a eu un match dans le derby de Bruges, mais le Club ne savait même pas quoi en faire. – .
NEXT L’Yonne et la Côte-D’or tombent dans le rouge, Vienne en déclin