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Un mois après la fin des blocus paysans, quel poids pèse réellement la FNSEA, dont le congrès annuel se tient actuellement à Dunkerque ? Éléments de réponse avec le sociologue François Purseigle, spécialiste des mondes agricoles.
Le syndicat paysan le plus puissant de France est-il en difficulté ? La question se pose dans le sillage du mouvement paysan, au cours duquel la FNSEA s’est parfois vue dépassée par sa base, à l’image du mouvement initié par l’éleveur Jérôme Bayle, les « Ultras de l’A64 ».
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Alors que son congrès annuel se tient actuellement à Dunkerque, quel poids a réellement la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles ? Avant d’y répondre, un état des lieux s’impose.
« Syndicat des services »
Créée en 1946, la FNSEA compte près de 212 000 adhérents, dont 50 000 parmi les Jeunes Agriculteurs, son « antichambre » qui regroupe les agriculteurs de moins de 35 ans. La FNSEA, qui représente une diversité d’agriculteurs, des petites exploitations familiales aux grandes entreprises agricoles, est historiquement « un syndicat de service », rappelle le sociologue François Purseigle.
« Les FDSEA (les antennes départementales du syndicat, NDLR), proposent traditionnellement des services, notamment juridiques, auxquels les agriculteurs ont régulièrement recours. Et si c’est une composante que l’on retrouve dans la plupart des syndicats agricoles, la « force de frappe » de la FNSEA dans ce domaine est « très importante », précise François Purseigle.
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Sociologiquement, de par sa présence sur tout le territoire français, la FNSEA est composée d’une diversité d’acteurs. « On ne parle pas d’un bloc homogène, c’est avant tout une somme de fédérations plus ou moins autonomes dans leur capacité à mettre en œuvre des actions contestataires », analyse François Purseigle. « Que ce soit sur le plan sociologique ou idéologique, la FNSEA n’est pas l’organisation monolithique qu’on pourrait imaginer. »
« Pas de profil type du membre de la FNSEA »
Ainsi, « le travail que j’ai pu réaliser lors des élections professionnelles agricoles a montré qu’il n’y avait aucune corrélation entre le vote FNSEA et les orientations technico-économiques (la taille de l’exploitation, le type de production, etc.) )», explique le scientifique. Autrement dit, ce n’est pas parce que vous êtes un grand opérateur que vous adhérez forcément à la FNSEA. « Il n’y a pas de profil type des membres de la FNSEA. »
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Forte de ces assises solides, la FNSEA bénéficie d’une voix influente dans le paysage politique agricole français. « On parle d’une organisation qui a encore récolté 55 % des voix lors des dernières élections aux chambres d’agriculture », observe François Purseigle. Mais la récente crise agricole et les milliers d’agriculteurs dans les rues ont quelque peu entaché cette réputation.
Concours
« C’était très compliqué pour eux d’incarner cette diversité de revendications », rappelle François Purseigle. « Tous les agriculteurs qui sont descendus dans la rue le mois dernier ne partageaient pas les mêmes salaires, les mêmes conditions de vie… Ce n’était pas facile pour la FNSEA de parler d’une seule voix.
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Par ailleurs, des discours et des actions parfois plus musclées – comme celles menées par la Coordination rurale – ont pu mettre à mal le leadership de la FNSEA, jusqu’ici relativement incontesté.
Ainsi, si le nombre d’adhérents du premier syndicat agricole est en légère baisse, celui des deux autres syndicats représentatifs, Confédération paysanne et Coordination rurale, enregistre une hausse du nombre d’adhérents. De quoi faire ressentir à la FNSEA le besoin de « rassurer nos adhérents », comme le confesse un responsable de BFMTV/RMC, qui constate « un manque de communication » qui a parfois pu miner la confiance des agriculteurs.
