Présidente du Groupe de Recherches Archéologiques Alésiennes, Élisabeth Hébérard se présentera au public à la Maison du Mineur ce vendredi 29 mars pour animer la conférence « Naissance et diffusion de la métallurgie en Cévennes ». Un rendez-vous attendu par les habitués qui l’avaient plébiscitée pour sa présentation, retraçant le passé des bâtisseurs de notre territoire, il y a deux ans.
Quel souvenir gardez-vous de votre première conférence à la Maison du Mineur ?
C’était super. Il y avait de l’intérêt, c’était ce qui venait du public, cette écoute et cet intérêt qui est lié à la découverte. C’est intéressant de voir chez les gens ce qui se fraye un chemin dans leur esprit, par rapport à ce qu’ils savent déjà et à ce qu’ils apprennent. J’essaie d’illustrer mes conférences, d’avoir des images à la fois signifiantes et évocatrices, que l’on projette dans un monde à décrypter. C’est un échange merveilleux et c’est d’autant plus intéressant quand le sujet touche au territoire, à sa valeur.
Comment est né ce sujet lié à la métallurgie ?
Jusqu’à présent j’avais surtout parlé de poterie, premier art du feu. Ils possédaient le savoir-faire de la montée en température du cuivre, au Néolithique final avec la civilisation de Fontbouisse (2 800-2 500 avant JC). Les premiers objets sont des ornements pour les morts. Nous tenterons de voir comment cette première métallurgie a pu naître ici, en tenant compte des découvertes et des connaissances. Il y a eu des apports, on imagine que les colporteurs ont pu venir avec leur matériel et de meilleures techniques. Il y avait de l’antimoine, de l’arsenic. Avec cela, on peut durcir le cuivre et fabriquer un pseudo-bronze. C’est l’expérience de cette métallurgie qui mènera au bronze dans mille ans.
Y a-t-il un endroit qui le démontre particulièrement dans notre région ?
On retrouve ici et là de petits dépôts, liés à des fractures, qui se produisent au contact de bassins sédimentaires et de remontées de roches primaires. C’est principalement le site de Cabrières dans l’Hérault qui a été étudié. Il existe plusieurs mines autour de Cabrières et dans l’une d’elles ont été retrouvés les restes d’une urne qui ont permis de dater, par style, cette période du Néolithique final. Des outils ont également été trouvés, sous la forme de blocs de roche pointus. Ces premiers mineurs attaquèrent la roche avec une autre roche, généralement du quartz, pour libérer de petites veines de cuivre. C’est un grand témoignage pour nous.
