le meurtre d’un jeune maire ravive le spectre des violences liées au trafic de drogue

le meurtre d’un jeune maire ravive le spectre des violences liées au trafic de drogue
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Le récent assassinat d’un jeune maire en Équateur ravive le spectre des violences contre des élus et des personnalités politiques, dont un candidat assassiné à la présidentielle, dans un pays sous le joug de gangs liés au trafic de drogue.

Brigitte Garcia, maire du village côtier de San Vicente, à l’ouest du pays, a été retrouvée morte dimanche dans une voiture de location. A ses côtés, le directeur de la communication de la commune a également été retrouvé mort.

Cette infirmière de 27 ans était la plus jeune élue à diriger une mairie en Équateur. Son assassinat s’ajoute à la liste d’une douzaine de personnalités politiques tuées depuis la campagne électorale pour la présidentielle de 2023.

« J’aimerais qu’on se souvienne d’une jeune femme qui a toujours voulu le bien-être de son peuple. J’aimerais que beaucoup de jeunes suivent mes traces en s’impliquant dès leur plus jeune âge dans la politique », a-t-elle déclaré au journal El Universo en juillet dernier, après son entrée en fonction.

Photo publiée par le service de presse de la police équatorienne montrant des experts vérifiant la voiture dans laquelle Brigitte Garcia, maire du village de San Vicente, a été retrouvée abattue le 24 mars 2024, à San Vicente, province de Manabi, en Équateur / Document / Équatorien Police/AFP

Avec sa mort, trois maires ont été assassinés en un an, tous dans la même province côtière de Manabi, stratégique pour le trafic de drogue vers les États-Unis et l’Europe.

Selon les premiers éléments de l’enquête, les assassins auraient tiré depuis l’intérieur du véhicule. Les autorités n’ont pas révélé les causes du crime, mais tout “indique un crime organisé et un terrorisme urbain”, a déclaré à l’AFP le colonel à la retraite Mario Pazmiño, ancien chef des renseignements de l’armée.

Brigitte Garcia est originaire de Manabi, où opère l’organisation criminelle Los Choneros, l’une des plus importantes du pays.

Le cas de violence politique le plus tristement célèbre dans ce pays, autrefois havre de paix dans la région, est celui du candidat centriste à la présidentielle, Fernando Villavicencio. Considéré comme favori, il a été abattu en août dernier, à peine 11 jours avant les élections.

Procureurs, journalistes et policiers font également partie des victimes de bandes liées aux cartels de la drogue mexicains et colombiens, malgré le déploiement des forces armées dans le cadre de l’état d’urgence décrété en janvier.

Week-end violent

Police et militaires participent à une opération conjointe dans le quartier Socio Vivienda à Guayaquil, Équateur, le 26 mars 2024 / Gerardo MENOSCAL / AFP

C’est “un grand risque (…) d’être fonctionnaire, surtout élu par le peuple”, a assuré à l’AFP Fernando Carrion, de la Faculté latino-américaine des sciences sociales (Flasso) de Quito.

Pour l’analyste, la politique « est affectée » par le trafic de drogue, qui « a aussi des intérêts » dans les sphères du pouvoir.

Le trafic de drogue a touché certains élus, juges et procureurs, qui font l’objet d’enquêtes dans des affaires de corruption notamment.

L’assassinat du jeune maire a été précédé vendredi par une attaque contre une patrouille de l’armée dans la province de Sucumbios, à la frontière avec la Colombie. Un soldat a été tué et trois autres blessés dans l’embuscade.

Dans la ville andine de Latacunga, au centre du pays, la police a évacué samedi un stade où se déroulait un match du championnat de football professionnel, en raison d’une alerte à la bombe confirmée par la suite.

Le président équatorien Daniel Noboa avec un gilet pare-balles et un casque à la fin d’une opération des forces armées dans le quartier Socio Vivienda, à Guayaquil, Équateur, le 26 mars 2024 / Gerardo MENOSCAL / AFP

Face aux violences de ces derniers jours, le président Daniel Noboa, élu en novembre, a maintenu ses paroles de fermeté. “Sachez qu’ils ne nous intimident pas, que nous sommes unis pour les affronter et les vaincre”, a-t-il assuré lundi.

M. Noboa a déclaré l’état d’urgence le 8 janvier suite à l’évasion d’un dangereux chef de gang, suivie de l’enlèvement de plus de 200 policiers et gardiens de prison, d’explosions et de la prise de contrôle par un gang armé d’une chaîne de télévision. Il déclare alors le pays en « conflit armé interne » et mobilise l’armée.

“Cette lutte n’est pas terminée, elle ne fait que commencer, et elle nous donne un avertissement et une information claire sur l’existence du narcoterrorisme au sein des institutions publiques”, a assuré M. Noboa, 36 ans, le plus jeune président de l’histoire de l’Équateur.

 
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