Reconnu non criminellement responsable du meurtre d’un de ses voisins en raison de ses troubles mentaux, Kim Lebel a été déclaré vendredi « accusé à haut risque » par la Cour, qui assurera un encadrement plus strict de sa détention à l’Institut en santé mentale.
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Après avoir analysé la preuve et les conclusions de deux psychiatres ayant rencontré Kim Lebel, le juge Carl Thibault a conclu que la situation de l’accusé répondait aux critères de désignation à risque élevé.
«Il est prématuré d’affirmer qu’il n’utilisera pas la violence de manière à mettre en danger la vie ou la sécurité d’autrui», a conclu le juge de la Cour supérieure du Québec, soulignant la «grande brutalité» des agissements. qui étaient accusés de Lebel.
Agence MARCEL TREMBLAY/QMI
Rappelons que ce dernier a assassiné un de ses voisins, Jacques Côté, alors qu’il était en proie à une crise psychotique, le 6 avril 2022, dans un quartier résidentiel du Lac-Saint-Charles. Armé d’une barre de fer et complètement désorganisé, Lebel avait battu à mort le sexagénaire qui avait tenté d’intervenir pour le calmer. C’est le père de l’accusé qui a mis fin au carnage en percutant son fils avec sa voiture.
Histoire violente
Pour justifier sa décision, le juge Thibault a notamment cité le passé violent de l’accusé depuis 2008. Il avait notamment été hospitalisé à quelques reprises à cette époque pour désorganisation et crises d’agression. Il a de nouveau été hospitalisé en 2019 après avoir tenté d’étrangler sa femme d’alors. Lebel a déjà attaqué sa mère aussi.
Kim Lebel
Photo prise depuis Facebook
“Il apparaît que ces actes de violences sont liés à l’apparition de facteurs de stress ou à la médication, que ce soit en raison d’une prise irrégulière ou d’ajustements problématiques, ce qui entraîne chez lui une décompensation”, a observé le magistrat, soulignant que ces facteurs de risque, bien que réduits, étaient encore présents chez l’accusé.
La violence du meurtre de Jacques Côté a également pesé dans l’analyse de la Cour. Le juge Thibault décrit les actes de Kim Lebel comme étant « empreints d’une grande brutalité ».
Jacques Côté, tragiquement tué par sa voisine Kim Lebel, le 6 avril 2022.
Extrait de la notice nécrologique de Jacques Côté, Coop funéraire des deux rives
“Les actes posés ont été d’une telle brutalité qu’il existe un risque réel, non hypothétique, de préjudice grave, tant physique que psychologique, pour autrui”, a écrit le juge dans sa décision.
Réévaluation possible à l’avenir
Malgré cette désignation d’accusé à risque élevé, on ne peut exclure que Kim Lebel, diagnostiqué avec un trouble schizo-affectif, puisse éventuellement demander une réévaluation de son cas.
Le juge Carl Thibault a également souligné son parcours dans sa décision, reconnaissant que son trouble de santé mentale était aujourd’hui mieux identifié et mieux traité, mais qu’une certaine stabilité était à acquérir.
« La prudence est de mise, le temps qui passe permettra une meilleure évaluation de l’état psychiatrique du mis en cause », observe le magistrat.
Le procureur de la Couronne dans le dossier, Me Jean-Sébastien Lebel, explique que la désignation à risque élevé n’est pas une mesure punitive, mais plutôt une mesure de protection du public qui n’est pas pour une durée déterminée.
«Il appartiendra à M. Lebel de démontrer qu’il ne répond plus à ces critères et qu’il peut revenir au régime habituel», a commenté le procureur.
Me Jean-Sébastien Lebel, procureur de la Couronne
Pierre Paul Biron
Enquête publique à venir
Si le dossier Kim Lebel est maintenant clos sur le plan judiciaire, le dossier n’a cessé de faire polémique depuis que le Bureau du coroner a annoncé il y a deux semaines la tenue d’une enquête publique sur le décès de Jacques Côté.
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C’est la coroner Géhane Kamel, qui a entendu cet hiver l’enquête sur le décès de la policière Maureen Breau, tuée par un homme souffrant également de troubles psychotiques, qui entendra le dossier.
Aucune date n’a encore été fixée pour la tenue de cette enquête publique.