Yellen regrette de s’être trompée, l’inflation n’était pas transitoire

Cette semaine, la secrétaire au Trésor Janet Yellen a fait une déclaration surprenante exprimant ses regrets d’avoir qualifié l’année dernière l’inflation de « transitoire ».

Ce nouvel aveu intervient après celui de Jérome Powell la semaine dernière, reconnaissant lui aussi son échec dans la lutte contre l’inflation : le président de la Fed avait annoncé qu’il n’attendrait pas que l’inflation atteigne 2% pour réduire le taux des fonds fédéraux.

La Fed, et maintenant le Trésor, préparent désormais les marchés à une inflation plus élevée.

Les derniers chiffres confirment ce retour de l’inflation.

L’indice des prix à la consommation (IPC) a rebondi à 3,2% en février, soit le double de l’objectif de la Fed, qui correspond à un taux annualisé de 5,4%. Il s’agit du quatrième mois consécutif d’augmentation des prix. Pour rappel, ce chiffre n’était que de 0,9% en octobre dernier, ce qui avait amené de nombreux économistes à annoncer la fin de la période inflationniste. En fin de compte, il s’avère que ce qui était considéré comme transitoire n’était pas l’inflation, mais plutôt le ralentissement de ce mouvement !

Sur une période annualisée de trois mois, l’inflation « Supercore » a augmenté de 6,9 ​​% en février. (Pour rappel : l’inflation des services de base, hors inflation du logement, est une mesure clé suivie par la Fed, également connue sous le nom de « Supercore »).

En janvier, cet indicateur a bondi de 0,7% sur un mois, marquant la plus forte hausse depuis septembre 2022. En février, il a encore augmenté de 0,5% sur un mois, après avoir connu plusieurs hausses en 2023.

Ce retour de l’inflation ressemble à ce qui s’est produit en 2021, lorsque l’inflation a décollé. Pour rappel, les chiffres étaient similaires en mars 2021. En un an, le taux annualisé de l’IPC est passé de 5,4% à 16%.

Le scénario commence à présenter des similitudes avec ce qui s’est passé dans les années 1970, où des dépenses fédérales incontrôlables ont conduit à une deuxième vague d’inflation.

Plus inquiétant encore, les anticipations d’inflation augmentent à nouveau. Ce regain des attentes n’est pas sans rappeler ce qui s’est passé en 2021 : c’est la première fois en un an que ces attentes recommencent à augmenter.

Qu’est-ce qui a provoqué une nouvelle hausse de l’inflation en février ? La nourriture (+6%), l’assurance automobile (+20%), les billets d’avion (+30% en seulement deux mois), ainsi que les frais liés à l’hébergement.

En 4 ans, la plupart des biens de consommation ont connu des hausses de prix spectaculaires :

Le scénario des années 1970 semble se répéter car les mêmes causes produisent les mêmes effets. Les dépenses publiques alimentent l’inflation dans un environnement où les taux d’intérêt sont élevés. Le Trésor agit comme une véritable pompe à liquidités dont bénéficient ses créanciers, dans des montants de plus en plus importants. L’afflux de liquidités provenant du remboursement des intérêts de la dette américaine alimente les bulles de liquidité sur les marchés, favorisant notamment les valeurs technologiques et les cryptomonnaies.

L’augmentation de ce flux de liquidité annule complètement l’effet de la politique restrictive de la Fed : tandis que la Fed retire des liquidités du système, le Trésor en injecte encore davantage ! Ainsi, dans ce contexte d’endettement américain élevé, la hausse des taux a un effet inflationniste.

En février, les États-Unis ont dépensé 567,4 milliards de dollars et encaissé 271,1 milliards de dollars, ce qui a entraîné un déficit de 296,34 milliards de dollars. Un montant 110% supérieur à toutes les recettes fiscales.

Les paiements d’intérêts sur la dette s’élèvent à 76 milliards de dollars, soit plus de la moitié du montant généré par les impôts sur le revenu, estimés à 120 milliards de dollars.

Le déficit au cours des cinq premiers mois de l’exercice en cours s’élève à 828 milliards de dollars, alors qu’il était de 722 milliards de dollars au cours des cinq premiers mois de l’exercice précédent.

Cette augmentation représente une augmentation de 14,6% par rapport à l’année précédente.

Cette année a marqué le déficit le plus élevé par rapport au PIB dans un environnement non récessif de l’histoire.

Le déficit a explosé essentiellement à cause des intérêts colossaux payés par le Trésor sur sa dette.

Ces sommes gigantesques alimentent les marchés et soutiennent l’inflation.

Lorsque Janet Yellen admet avoir commis une erreur en qualifiant l’inflation de transitoire, elle le fait au moment même où le gouvernement américain accroît encore son déficit, préparant ainsi le terrain à la prochaine vague inflationniste.

Face à ce nouveau contexte, le prix de l’or a réagi en atteignant de nouveaux records.

Cette semaine, c’est au tour de l’argent d’amorcer un mouvement haussier significatif.

En variation journalière, le prix de l’argent tente de repartir de sa zone de consolidation.

Sur une échelle de temps plus courte (4 heures), la cassure de l’argent est significative.

L’exploitation de l’argent décolle enfin et dépasse celle de l’or. Le graphique SILJ/GDXJ met en évidence ce changement très significatif :

Depuis la flambée de l’or il y a deux semaines, c’est la première fois que l’argent surperforme le métal jaune. L’intérêt ouvert sur l’argent est faible, ce qui constitue un signal très positif pour la poursuite du mouvement haussier. Les primes de l’argent à Shanghai restent élevées, avec encore près de 2 dollars d’écart entre les marchés de Londres et chinois, encourageant ainsi les arbitrages et soutenant les prix de l’argent à court terme. Un rallye historique, qui propulserait l’argent bien plus haut, pourrait être plus proche que nous ne le pensons.

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