“Parfois, à cause des téléphones portables, il n’y a plus de mots entre élèves, à la récréation, alors qu’ils sont tous ensemble, à proximité.” Ce constat ne vient pas d’un enseignant ou d’un parent, mais d’un élève du lycée Saint-Joseph, à Concarneau. Ce mardi 16 janvier, une vingtaine de lycéens, professeurs et éducateurs se réunissent tôt le matin pour préparer une opération « Journée sans téléphone portable ». Yannick Coulouarn, directeur du groupe scolaire, rappelle l’objectif. « Dans le cadre de notre label Qualicée, nous avons souhaité mettre au défi les lycéens, mais aussi les adultes, de ne pas utiliser leur smartphone pendant une journée. Les êtres humains que nous sommes en sont encore capables, a-t-il laissé entendre, non sans malice. Nous réalisons combien il est de plus en plus difficile d’avoir toute l’attention de quelqu’un, aussi bien dans la rue que dans nos couloirs.» Mais le défi s’adresse aux bénévoles, car l’idée n’est pas « d’imposer une contrainte ».
“Gaston, il y a un téléphone qui sonne”
Dans un véritable comité de pilotage, il s’agit d’abord d’estimer le nombre de participants. Allons-nous nous inscrire via nos écrans, ou « à l’ancienne », sur papier ? La journée choisie est le 6 février pour le lycée Saint-Joseph, et le 19 mars pour le site Saint-Marc. Jean-Jacques Papin, professeur et coordinateur du projet, en donne la raison. Le 6 février est la fête de la Saint Gaston (que personne ne connaît), et ce jour a été choisi en référence à la chanson de Nino Ferrer, « Le téléfon », dans laquelle on peut entendre : « Gaston y al’ le téléphone sonne, Et personne répond jamais. Les moins de 20 ans autour de la table ne pouvaient pas le savoir.
Pendant l’effort, le confort
Le grand jour, les volontaires laisseront leur téléphone dans une pièce gardée par les parents et recevront un bracelet pour marquer leur participation. Pour créer quelque chose de festif autour de cet effort, le comité directeur réfléchit à des activités. « On pourrait ouvrir le gymnase le midi, ou encore organiser des jeux de société », propose Foucaud. Cerise sur le gâteau, il est prévu d’offrir un repas ou une collation à tous les participants. « Faire cela à plusieurs, c’est attractif, et s’il y a une récompense, c’est encourageant, c’est sûr », constate un étudiant. L’association La Maison, partenaire, propose de créer de courtes vidéos pour promouvoir cette journée.