A Nanterre, le crack d’évasion parvient à s’échapper du centre de semi-libération

A Nanterre, le crack d’évasion parvient à s’échapper du centre de semi-libération
A Nanterre, le crack d’évasion parvient à s’échapper du centre de semi-libération

Par Augustin Delaporte
Publié le 21 septembre 23 à 18h28

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L’évadé a cette fois été arrêté à Paris près d’un mois après sa disparition. (©Vue sur la rue)

Pendant près d’un mois, Eli* a disparu dans les airs. Avant de réapparaître brutalement dans la nuit du 18 septembre 2023. Et étant arrêté par la police à Paris. Après deux jours de détention, il s’est finalement présenté au box de la 23e chambre criminelle du tribunal de Paris (17e). Avec dans son ombre, des décennies de crise du crack et une multitude de questions posées au public sans réponse.

Reflet d’un mal profond

« C’est la rue et la justice qui ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui », témoigne l’homme de trente-trois ans à la diction lente et laborieuse imposée par traitement visiblement lourd. Son regard sombre se posa sur le sol de la pièce faiblement éclairée et sa main gauche gratta frénétiquement son avant-bras droit.

Arrivé en avec sa mère à l’âge de huit ans, il est placé enAide Sociale à l’Enfance (ASE) neuf, pour une raison inconnue. A quinze ans, sa vie change pour toujours : il devient toxicomane. Quelques années plus tard, en 2009, sa première condamnation a été prononcée. Au moins vingt-neuf autres suivront.

Presque tous ont un lien direct avec la drogue. Et, de son propre aveu, la détention le pousse inexorablement vers le crack. « On dirait une cocotte minute », mime-t-il en désignant sa tempe avec son index. “Et dans la rue, on trouve facilement des ‘pierres’ pour quelques paquets de cigarettes.”

Des évasions répétées

C’est ainsi qu’il s’est échappé du Centre de semi-libération de Nanterre (Hauts-de-Seine) dans la soirée du 12 août. Une fois de plus. Malgré le fait qu’il existe suivi par les associationset un juge de l’application des peines (JAP) qui entretient l’espoir de le voir un jour se rétablir.

Alors que manquait-il pour éviter une rechute ? “Il n’y avait pas d’horaire, je m’ennuyais”, aurait-il déclaré à son avocat avant son procès. Alors il s’est de nouveau abandonné dans la rue. Alcool, médicaments et drogues dures consommés quotidiennement pendant cinq semaines.

Jusqu’au soir du 18 septembre, où il est entré par effraction dans un restaurant fermé, a effrayé le personnel, a balayé le matériel et a tenté de voler une tablette et la caisse enregistreuse. Avant d’être arrêté par la police.

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Quelles solutions ?

Face au problème abyssal qui ronge la ville et le cœur d’Eli, deux directions opposées qui ont tout d’une cachette. D’un côté, celle du procureur de la République qui juge que « la détention est le seul moyen de le sevrer ».

De l’autre, celle de l’avocat de la défense : un placement extérieur et des soins. Une voie qui semble inefficace depuis maintenant près de dix-huit ans.

La décision rendue par le tribunal ce mercredi 20 septembre va droit au but : une peine ferme de prison pendant huit mois, avec mandat de dépôt. Celle-ci sera réalisée par Eli à la maison d’arrêt de Nanterre, où l’homme est déjà suivi par des associations.

*Le prénom a été modifié.

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