Le Nouveau Front populaire s’impose comme la deuxième force après le RN

Le Nouveau Front populaire s’impose comme la deuxième force après le RN
Le Nouveau Front populaire s’impose comme la deuxième force après le RN
Paris, France | AFP | Dimanche 30/06/2024 – Le Nouveau Front populaire, né dans l’urgence après la dissolution de l’Assemblée, a fait preuve d’une certaine efficacité en permettant à la gauche de devenir la deuxième force politique du pays, mais sera confronté au défi d’une unité encore très fragile, avec LFI en embuscade pour reprendre le leadership.

Sans parvenir à menacer le score du RN, largement en tête, le Nouveau Front populaire obtient entre 28 et 29% d’intentions de vote et pourrait avoir, à l’issue du second tour dimanche prochain, 180 à 200 sièges selon l’Ifop, 125 à 165 selon Ipsos, entre 130 et 170 selon Opinionway ou encore 115 à 145 selon Elabe.

« C’est un score très important pour l’union de la gauche, mais cette union n’a pas réussi à se rapprocher du RN et donc elle ne permet pas de se rapprocher du niveau d’un groupe très d’opposition. fort», note Martial Foucault, du Cevipof, même si les projections pourraient évoluer en fonction des retraits des macronistes entre les deux tours.

Un autre politologue du Cévipof, Luc Rouban, estime qu’« il y avait un espoir à gauche en créant une union électorale mais c’est un échec ». « La théorie d’une armée de réserve composée d’abstentionnistes était fausse. La gauche n’avait pas d’armée de réserve, elle est à fond à 30%», ajoute-t-il.

Plusieurs députés ont été réélus dès le premier tour, comme le patron du PS Olivier Faure, son homologue insoumis Manuel Bompard, la cheffe des députés LFI Mathilde Panot ou encore l’écologiste Sandrine Rousseau.

Mais une figure emblématique de la gauche, le patron des communistes Fabien Roussel, a été éliminé dès le premier tour par le candidat RN dans la 20e circonscription du Nord.

Le député de la Somme François Ruffin, rouage clé de cette alliance, est devancé dans la Somme par un candidat RN mais devrait bénéficier du transfert des voix.

Après l’explosion du Nupes, à la suite de plusieurs désaccords entre LFI et le Parti socialiste, notamment après l’attentat du 7 octobre en Israël, et après une campagne européenne particulièrement violente, refaire une alliance semblait improbable.

Quel premier ministre

Mais en quatre jours et quatre nuits, les rebelles, socialistes, communistes et écologistes ont réussi à surmonter la plupart de leurs divergences et à s’entendre sur un programme de gouvernement.

Non sans que l’alliance soit parfois chancelante, notamment avec l’omniprésence du leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, considéré comme dissuasif par les socialistes, les écologistes et les communistes.

Il y a un risque de voir se produire une situation similaire à la précédente législature, relève Martial Foucault, soulignant que le discours de Jean-Luc Mélenchon dimanche soir « était quand même révélateur d’un effet de refoulement ». « L’hypothèse qu’il soit Premier ministre d’une coalition a pu rebuter un certain nombre d’électeurs de gauche », ajoute l’expert.

Dimanche, les dirigeants des quatre partis de l’alliance se sont mis d’accord sur un point : dans les courses à trois où le RN arrive en tête, les candidats du Nouveau Front populaire se retireront dans les circonscriptions où ils sont en troisième position pour faire barrage à l’extrême droite.

Et faire pression sur la Macronie et Les Républicains, pour obtenir d’eux le même retrait républicain pour faire barrage au RN.

« Jean-Luc Mélenchon est allé aussi loin qu’il le pouvait », note un socialiste. « Il aurait pu y avoir une fracture ce soir, mais il est resté sur la position déterminée par les chefs de parti », se réjouit le même.

Cependant, «quand il arrive avec un visage rieur, avec Rima Hassan et son keffieh, ça n’aide pas», souligne-t-il à propos de l’eurodéputée, militante de la cause palestinienne, à ses côtés lorsqu’il a commenté les résultats de ce premier tour.

Et nul doute que les résultats définitifs des élections législatives de dimanche prochain relanceront la bataille à gauche pour savoir qui détient la direction de cette nouvelle alliance. Et la question du rôle des « purgés » de LFI, les anciens insoumis comme Alexis Corbière ou Danielle Simonnet, va aussi vite revenir perturber l’avenir de la coalition.

En attendant, la gauche a joué la carte de l’unité dimanche soir avec un meeting place de la République à Paris, où Olivier Faure, Marine Tondelier et Jean-Luc Mélenchon ont partagé la scène.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Deux villages évacués après des coulées de lave torrentielles dans le Val de Bagnes – .
NEXT Voici pourquoi elle ne remplacera pas Biden – .