La saison d’Elena Rybakina s’est terminée en phase de poules des Finales WTA, malgré une victoire finale face à Aryna Sabalenka, n°1 mondiale. De quoi provoquer une légitime frustration au vu de sa deuxième partie de saison, mais aussi pour espérer une saison 2025 enflammée, si le physique tient le coup.
Certainement, Aryna Sabalenka était déjà qualifiée pour les demi-finales des finales WTA, et certaine de terminer première de son groupe. Certes, on a vu en fin de match que le Biélorusse avait quelque peu craqué et abandonné le match. Mais c’était déjà la sixième victoire face à l’actuel numéro 1 mondial pour Elena Rybakina depuis le début de sa carrière, le tout sur les deux dernières saisons.
La Kazakhe a encore une fois fait ses preuves, avec 83% de points gagnés derrière sa première balle, un de ses atouts sur une surface qui lui convient parfaitement. Elle a fini par faire déclarer forfait la n°1 mondiale, concluant ainsi sa saison comme elle l’avait commencée, puisqu’elle avait été battue. Trinité 6-3, 6-0 en finale du premier tournoi de la saison à Brisbane.
Sur papier ? Une saison réussie, avec 42 victoires pour 11 défaites, trois tournois remportés (tous dans la catégorie WTA 500), quelques matches qui ont clairement marqué (son succès sur Iga Swiatek en quarts de finale à Stuttgart, sa défaite extrêmement serrée contre Sabalenka en demi-finale à Madrid), deux finales WTA 1000, une demi-finale à Wimbledon, de quoi se réjouir en théorie.
Mais en pratique, depuis ce déplacement à Londres, sa saison était presque terminée. Pour différentes raisons. Physique d’abord, puisqu’elle n’aura disputé que 5 matches depuis Wimbledon, mais tout est resté très nébuleux. Lors de son forfait avant son deuxième tour de l’US Open, aucune raison physique n’a été évoquée.
Mais il y a aussi eu la rupture avec son entraîneur, Stefano Vukovqui la coachait depuis 5 ans. Et qui a fait d’elle ce qu’elle est. Car lorsque la Croate est arrivée à ses côtés en février 2019, la Kazakhe était hors du Top 150, n’ayant remporté qu’une W60. 5 mois plus tard, elle remporte son premier titre WTA à Bucarest, et terminera l’année 37ème mondiale. Une progression fulgurante.
Mais alors qu’elle avait réalisé un début de saison 2020 fantastique avec 4 finales pour un titre les deux premiers mois, le Covid est venu interrompre son irrésistible ascension. Et il lui faudrait du temps pour atteindre les sommets qui lui étaient alors promis. A vrai dire, lorsqu’elle a remporté Wimbledon en 2022 à la surprise générale, l’étiquette d’ancien futur éternel espoir semblait lui coller.
Mais déjà, quelques colis, quelques abandons ici et là. Sauf que depuis ce sacre londonien (qui lui a valu la bagatelle de… 0 point WTA, en raison du conflit russo-ukrainien), elle fait clairement partie de l’élite. Une finale du Grand Chelem à l’Open d’Australie 2023, 5 finales pour deux titres WTA 1000, une présence constante dans le Top 10, deux qualifications successives pour les Finales WTA : elle est leader sur le circuit WTA.
Mais si elle a l’avantage d’avoir déjà remporté un Grand Chelem, et donc de ne plus avoir ce poids sur les épaules contrairement à d’autres Top 10 comme Notre Jabeur ou Jessica Pégulasa saison est marquée par la frustration. Ce retrait de l’US Open est le point final d’une saison où elle a raté un deuxième sacre qui lui tendait la main à Wimbledon, a perdu deux matches qui auraient pu changer sa saison et s’est retrouvée hors de forme en WTA. Des finales dans lesquelles elle aurait pu arriver favorite sur une surface parfaite pour elle.
Mais la principale nouvelle pour elle est le nom de son nouvel entraîneur : un certain Goran Ivanisevic. L’homme qui a fait Marin Cilić un vainqueur du Grand Chelem en pleine ère de Trois grandsavant de passer 5 ans avec Novak Djokovicpermettant Absent pour ajouter 10 tournois majeurs à son palmarès, entre autres. Séparé du Serbe depuis mars, on se demandait de qui il allait s’occuper. Un renfort indéniable pour le Kazakh.
Assez pour un retour ? Clairement, Elena Rybakina est proche du sommet, terminera la saison 6ème mondial au plus bas après avoir quasiment joué depuis la mi-juillet. Les dernières marches sont les plus difficiles à gravir, mais avec la puissance deAryna Sabalenka – à laquelle on compare souvent le sien –, impossible de ne pas la voir briller en 2025. Plus il y aura de rivales de haut niveau, plus le circuit féminin sera passionnant. Et elle a clairement l’étoffe d’une future n°1 mondiale. Ne reste plus qu’à avoir véritablement le niveau.