La question s’est posée récemment, alors que les fuites concernant la Nintendo Switch 2 commençaient à se multiplier et à gagner en sérieux : de quoi parler sans tomber dans la connerie, la sollicitation d’informations incertaines pour plaire à un algorithme assoiffé de nouveautés liées au fameux mot-clé « Switch » 2″ ? Nous avons ensuite fait des choix, et partagé à plusieurs reprises des informations « fuitées » et donc non officielles, tout en restant assez conservateurs sur notre quantité de production. Ainsi, depuis septembre dernier, nous avons rédigé 7 articles traitant des fuites sur la célèbre nouvelle console hybride de Nintendo (les voici : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7). Et évidemment, on nous a reproché d’avoir fait tout un plat autour de la Switch 2, car l’algorithme de Google, après tout, est plus fort que tout et tout le monde a besoin de rire. On nous a également attribué des pressions d’en haut pour nous faire parler de ces sujets importants (en d’autres termes, pour gagner de l’argent sur le dos des travailleurs honnêtes – nous).
Osez considérer malgré tout que 7 articles traitant de rumeurs/fuites sur une console attendue depuis 8 ans, c’est quand même beaucoup, surtout si l’on devait se comparer à la concurrence (on n’oserait pas). Et puis, il nous semble donc essentiel de faire le point sur une chose : une rumeur et une fuite sont des choses bien différentes. Une rumeur, c’est cette fameuse rumeur qui circule, lancée à la va-vite par un internaute lambda sans aucune forme de crédibilité, puis reprise par des amis peu soucieux de sa véracité. Une bonne rumeur est celle qui dure et qui finit, par on ne sait quel tour de magie, à terminer son parcours dans une publication plus ou moins sérieuse, puis à lui accorder une crédibilité dont elle n’avait pas forcément besoin.
Vous pouvez faire la rumeur vous-même : allez sur Resetera, choisissez un pseudo un peu énigmatique, puis dites que « d’après mon père qui a travaillé 8 ans chez Blizzard, Warcraft4 est en phase finale de développement et devrait être révélé lors de la prochaine Blizzcon « . Dès que l’on croise des utilisateurs du forum un peu crédules (et surtout avides de ce genre de friandise), la rumeur grossit et commence à générer des discussions et des débats : « C’est vrai qu’il y a 2 ans, un autre utilisateur du forum a dit quelque chose de similaire, alors pourquoi pas ? Quand les rumeurs se multiplient, c’est parce qu’elles sont ancrées dans la réalité, non ? » . Et en quelques heures, vous êtes déjà au sommet de r/GamingLeaks&Rumors. Depuis que nous avons commencé cette tirade sur la Switch 2, dans le cadre de nos sept articles d’annonce pré-officielle de la nouvelle console Nintendo, deux d’entre eux se basaient sur des rumeurs, principalement pour sourire ou carrément s’en moquer. Sachez qu’à l’avenir, si nous arrivons à aborder d’autres sujets de ce genre, ce sera toujours avec cette précaution ironique supplémentaire.
En amour, la seule victoire est la fuite
Et puis il y a les fuites. Une fuite, contrairement à la rumeur, repose principalement sur des faits concrets. Une preuve, en somme. Il peut s’agir d’un document officiel volé, d’un ancien employé qui décide de partager tout un tas d’informations par vengeance, ou encore d’un accessoiriste partageant le design d’une console avant qu’elle ne soit officialisée, par exemple (vous voyez où on va avec ça). Mais il y a aussi de bonnes et de mauvaises fuites. Pour déterminer la véracité d’une fuite, il faut d’abord considérer sa source.
Alors, comment reconnaître une bonne source de fuite ? Déjà, ce n’est pas la première fois qu’elle parle. C’est une source qui a un historique de bonnes informations préalables, qui se vérifient par la force des circonstances. Autrement dit, même si Shigeru Miyamoto décidait demain de créer secrètement un faux compte anonyme sur Reddit pour divulguer l’intégralité du line-up des jeux de lancement de la Switch 2, nous ne servirions pas de relais à cette information. En revanche, si le même compte continue de divulguer du contenu après que ses fuites se sont avérées vraies à plusieurs reprises, nous y accorderions évidemment cette fois-ci une plus grande importance.
C’est pourquoi tous ceux qui travaillent dans ce secteur depuis un certain temps ont déjà leur liste de sources plus ou moins fiables d’informations de ce type. Il peut s’agir de publications et d’organisations reconnues (VGC, Digital Foundry, etc.), de journalistes comme Jason Schreier (Bloomberg) ou Tom Warren (The Verge), mais aussi de sources moins officielles mais non moins sérieuses comme Tom Henderson (sur ses sujets de prédilection – Battlefield ou Call of Duty notamment) ou le français billbil-kun. Toutes ces sources se sont révélées fiables à de multiples reprises, leur conférant à nos yeux un label de qualité suffisamment éloquent pour nous permettre d’évoquer leurs informations entre ces lignes. Mais les informateurs de ce type sont peu nombreux.
Pour être clair, notre ligne est simple et nous semble globalement assez saine : le but est de privilégier les sources considérées comme fiables (c’est-à-dire disposant d’un historique prouvant leur véracité) et d’éviter les rumeurs sorties de nulle part. partie qui n’apporte que des spéculations fallacieuses (puisqu’elles sont basées sur le vent). Maintenant que c’est clair, gardons une chose à l’esprit : comme tout lecteur de ce site, nous aimons spéculer, discuter de ce qui pourrait (ou non) arriver, sur la base d’informations concrètes. Pour prendre un petit exemple, on ne s’empêchera pas d’évoquer de potentiels portages de jeux sur une nouvelle console si l’on y voit une certaine pertinence, ou si un « pattern » semble se dessiner. Et si nous spéculons sans aucune source pour étayer notre affirmation fantaisiste, nous ne manquerons pas de le préciser.
Il nous a semblé important d’apporter cette précision pour mettre fin à tout malentendu : non, nous n’allons pas commencer à proposer 38 news Switch 2 par semaine, dès qu’un subreddit s’emballe avec des informations venant de l’oncle du fils de Le neveu de José, qui a travaillé pendant 8 ans chez Nintendo. D’ailleurs, cela s’appliquera également à GTA 6, puisqu’il s’agira très certainement de l’autre combat SEO (pour plaire à l’algorithme de Google, pour ceux qui ne sont pas à l’aise avec le terme) partagé par toutes les publications spécialisées du monde en 2025. Sur le En revanche, si des sources considérées comme fiables à nos yeux commencent à partager des informations crédibles, nous le ferons, dans la limite du raisonnable.
