Les jouets stars des années 90. Les cartes Pokémon, un trésor sous le sapin ?

Les jouets stars des années 90. Les cartes Pokémon, un trésor sous le sapin ?
Les jouets stars des années 90. Les cartes Pokémon, un trésor sous le sapin ?

[Épisode 5/6] Née en 1996, la franchise japonaise a traversé le temps. Disponible sous différentes formes, notamment en cartes, il est devenu culte auprès des enfants des années 90.

“Bienvenue dans le monde magique de Pokémon, je m’appelle Chen, mais les gens m’appellent souvent le Professeur Pokémon.” C’est avec ses mots qu’ont débuté en 1996 les jeux Pokémon version rouge et bleu, une franchise à succès pour la première génération de Game Boy.

Apparus pour la première fois au format jeu vidéo, les monstres de poche se sont déclinés sous différents formats, des céréales aux bonbons Pez, en passant par les figurines, les dessins animés ou les cartes à collectionner, format également connu sous le nom de « TCG » pour « jeu de cartes à collectionner ». On les retrouvait sous les sapins de Noël et dans les terrains de jeux, formant une sorte de repère parmi les jouets des années 90.

Dans le sillage des dessins animés et des jeux vidéo, le phénomène des cartes Pokémon connaît un immense succès auprès de la jeunesse occidentale qui, depuis les années 1980, est exposée à la culture que le Japon diffuse massivement dans le reste du monde à travers les mangas, l’animation japonaise, le club Dorothée. et maintenant Pokémon.

Vendues 25 francs le booster (paquet de 11 cartes) et 75 francs le jeu (paquet de 60 cartes), elles envahissent les écoles primaires et collèges. Véritable phénomène de terrain de jeu, les monstres de poche sont dans toutes les têtes et dans toutes les mains, au point de créer un marché au sein même des écoles : à l’époque, certains établissements étaient même contraints d’interdire les cartes pour empêcher l’échange des plus convoitées… Pendant environ une cent francs chacun !

Des cartes qui se vendent encore massivement

Aujourd’hui les boosters valent près d’une dizaine d’euros, mais les Pokéfans en achètent beaucoup plus. Contacté par BFM Business, Sébastien Paillier, président de Collectaura, société de certification de cartes à collectionner, soutient : « Le mode de consommation n’est plus le même qu’avant. Il y a 25 ans, les collectionneurs de Pokémon achetaient un booster, maintenant les unités de mesure sont l’ETB (pack de 8 boosters) ou les display (pack de 36 boosters), les gens consomment beaucoup plus de cartes qu’avant.

Un mode d’achat de cartes qui a eu un impact sur le nombre de TCG en circulation. The Pokémon Company affirme que plus de 30 milliards de cartes ont été vendues depuis 1996. Avant Covid, la société Pokémon passait par des intermédiaires pour imprimer ses cartes, l’usine média au Japon et Wizard of the Coast à l’international.

Le rythme de production était d’environ 3,4 milliards de cartes. Depuis la fin du confinement, elle maîtrise totalement la production et fabrique désormais 10 milliards de cartes par an. Pour comprendre le phénomène Pokémon, il faut ajouter à cette masse de cartes l’achat-revente entre particuliers et les objets contrefaits.

Depuis le lancement de la franchise, certains cherchent à profiter du succès de Pokémon et de la naïveté des jeunes acheteurs. Mais c’est une nuisance qui s’estompe, assure Sébastien Paillier : « Les contrefaçons ne sont plus fréquentes. Ça existe un peu dans les cours d’école et dans les vide-greniers, mais c’est très compliqué de reproduire des cartes sans que ça soit visible. Il ajoute que « depuis que nous avons ouvert le service de certification, nous avons traité environ 100 000 cartes et nous n’avons eu que 10 fausses cartes ».

La franchise la plus lucrative de tous les temps

Pokémon, c’est aussi l’histoire d’un succès commercial. Lors de son arrivée en Europe en 1999, la franchise représentait déjà un chiffre d’affaires de 7 milliards de dollars dans le monde. Aujourd’hui, c’est devenue la franchise la plus lucrative au monde. On estime que ses revenus totaux ont dépassé 100 milliards de dollars. A titre de comparaison, il est presque trois fois supérieur à celui de la saga Harry Potter.

On ne sait pas quelle part de ce chiffre d’affaires se partage entre les JCC aux côtés des jeux vidéo et produits dérivés, mais c’est un secteur en plein essor. Il y a eu un pic à la fin du confinement, car de nombreux enfants des années 90, devenus adultes depuis, se sont replongés dans leurs anciennes boîtes et ont renoué avec cette passion.

Logan Paul (carte Pokémon autour du cou) lors de son combat contre Floyd Mayweather © Icon Sport

« La première vague s’explique par le covid money : les gens ne pouvaient pas aller en terrasse ou en discothèque alors pour s’amuser, ils achetaient des cartes Pokémon. Ensuite, Logan Paul, le YouTubeur à succès devenu depuis combattant de MMA, a commencé à ouvrir des boosters sur sa chaîne et, en cascade, tous les autres grands influenceurs ont suivi”, raconte le patron de Collectaura.

Mais cette hausse devrait se poursuivre : « Là, en 2024, et avec la sortie de la collection ‘Étincelles déferlantes’, les cartes sont au goût des acheteurs, les gens se sont rués dessus », ajoute-t-il.

Des collectionneurs passionnés, mais qui n’ont pas forcément le goût du jeu. Très peu d’entre eux participent aux tournois, ils préfèrent échanger, acheter ou vendre des cartes. Les plus recherchées d’entre elles se revendent à prix d’or : l’alternative Pikachu d’Étincelles déferlantes est estimée entre 500 et 600 euros, tandis que certaines cartes de la première édition de 1999 se vendent encore plusieurs milliers d’euros.

Qui sait, peut-être que le grenier de vos parents recèle des trésors de nostalgie et de Pokémon ?

Cartes Pokémon : comment ça marche ?

Les cartes représentent les fameux 150 monstres de poche de la première génération, possédant chacun un type, des points de vie et des attaques. Elles sont similaires aux mécanismes d’autres jeux sortis plus tôt, comme les cartes de « Magic the Gathering ».

Le but d’un jeu de cartes Pokémon est de réussir à assommer les six créatures adverses en jouant sur les forces et les faiblesses des monstres présents sur le plateau. La force des cartes repose sur un équilibre des pouvoirs sur la logique « pierre-papier-ciseaux ». Par exemple, les personnages de type feu sont plus forts contre leurs rivaux de type plante mais moins efficaces contre leurs rivaux de type eau. Le tout s’inscrit dans un ensemble de sept types différents si l’on ajoute à ceux évoqués précédemment les types « psy », « combat », « électrique » et « incolore ».

Lucien D’Armagnac de Castanet

 
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