Après une longue traversée du désert et plusieurs pérégrinations, tant vidéoludiques que cinématographiques, la licence Indiana Jones marque son grand retour grâce aux équipes de MachineGames qui nous proposent Indiana Jones and the Ancient Circle, un jeu d’aventure avec un A majuscule souligné en audacieux.
Ne tournons pas autour du pot : Indiana Jones et le cercle antique est une véritable lettre d’amour à la première trilogie des films d’Indiana Jones (la seule – je ne veux pas l’entendre). Un jeu qui a su s’inspirer des codes établis par Spielberg et Lucas en transposant avec brio l’essence même de l’archéologue aventureux dans un jeu vidéo.
Le 2 × π × r du monde
L’intrigue du jeu est centrée sur la théorie du Cercle Antique. Sans spoiler plus que nécessaire, sachez que c’est une excellente excuse pour envoyer le docteur Jones (dont j’oublie toujours le prénom Henry) dans un bon voyage à travers le monde à la recherche de divers artefacts mystérieux que les vilains nazis convoitent également. Le tout dans une ambiance fin des années 30 merveilleusement retranscrite et saupoudrée du ton humoristique caractéristique de la franchise. A noter que les références à l’œuvre de Spielberg sont nombreuses et parfois subtiles, de quoi ravir les fans. Ajoutez à cela un histoire bien rythméedes répliques qui ont fait mouche ainsi que de nombreuses cinématiques bien mises en scène et on obtient une ambiance très réussie qui fait le pont entre Les Aventuriers de l’Arche Perdue et La Dernière Croisade. En bref, c’est l’une des meilleures histoires d’Indy, tous supports confondus.
Si Indiana Jones and the Ancient Circle se décrit comme un jeu d’action et d’aventure, il faut savoir que l’accent est davantage mis sur l’aventure. Ceci est d’autant plus marqué que les phases de gunfights, de combat et d’infiltration ne sont pas les points forts du jeu, notamment à cause d’une intelligence artificielle qui ne brille pas particulièrement. Les combats ne réinventent pas la roue avec un système de mêlée basé sur des coups de poing et des parades. Le tout à un rythme un peu lent en raison de la gestion de l’endurance. Les armes à feu sont également présentes, mais leur utilisation est limitée, encourageant à se concentrer sur la furtivité et la stratégie plutôt que sur la force brute. Du coup, on passe souvent notre - accroupis, à lancer des pelles ou des balais pour assommer les nazis. Sans oublier les innombrables bouteilles en verre à jeter au loin pour créer des diversions. Les combats et l’infiltration sont, vous l’aurez compris, très classiques, en plus d’être un peu répétitifs. Néanmoins, il reste agréable à jouer et il sert surtout à mettre en valeur l’autre facette du jeu : l’aventure avec son exploration et la résolution d’énigmes.
Qu’est-ce que Jones et qui attend ?
Indiana Jones and the Ancient Circle vous fera faire un tour du monde sous la forme de plusieurs environnements semi-ouverts remplis d’énigmes, de quêtes principales ou secondaires et d’autres trésors à dénicher. Une fois relâché dans la nature, fouiller dans les différents décors est agréable car l’exploration est toujours récompensée par une pièce secrète ou une relique bien cachée. Bien sûr, tous les puzzles ne sont pas égaux, mais ils restent sympas. De plus, les niveaux incluent parfois plusieurs manières d’atteindre votre objectif, ce qui est un gros point positif. Pour les énigmes les plus délicates, l’utilisation de l’appareil photo permet d’obtenir des indices, totalement facultatifs. Pratique et astucieux pour intégrer des astuces. Le sentiment d’aventure est puissant et devrait plaire aux joueurs qui aiment s’immerger dans des décors magnifiques et pleins de mystères.
Sous le chapeau
La vue à la première personne, un choix surprenant de la part des développeurs à première vue, s’avère payante. Cela renforce le sentiment d’immersion dans l’action et cette impression de vivre l’aventure sous le chapeau d’Indiana Jones. Le point de vue à la première personne donne également une incroyable impression d’échelle et la topographie du lieu. On se sent tout petit face à la Grande Pyramide ou suspendu face à un précipice. En revanche, et c’est sans doute une conséquence de la vue à la première personne, les phases de plateforme sont plates et informes. Oubliez la frénésie et les sauts périlleux de Lara Croft ou de Nathan Drake, Indiana Jones se contente souvent de grimper quelques échelles, de franchir des obstacles avec son lasso ou de passer des feintes murales.
Visuellement, Indiana Jones and the Elder Circle est une réussite qui respecte le style des films originaux. Les décors exotiques, de l’Egypte à la jungle, en passant par le Vatican, sont variés et détaillés. Les animations, notamment celles des personnages, sont fluides et expressives, même si les visages manquent parfois de naturel. Les oreilles sont également bien servies avec une bande-son, encore une fois, respectueuse de l’œuvre originale.