100 kilos d’algues turbinaria ornata sont collectés chaque semaine par l’association Tamarii no te moana. L’objectif premier était de protéger le lagon, cette variété invasive étant néfaste à la croissance des coraux. ” En raison de l’impact de l’homme sur la nature, l’eau sera chargée en nutrimentsexplique le président de l’association Bastien Allegret. Par rapport à l’agriculture, par rapport au débit des rivières, donc à la pollution… Malheureusement, les algues vont proliférer beaucoup plus facilement au détriment des coraux qui seront stressés et vont potentiellement mourir. Ensuite, il y aura un déplacement rapide, donc un développement exponentiel des algues et une plus grande mortalité des coraux. » .
Au fil des collectes, l’association a cherché à valoriser cette algue proliférante. Deux solutions se présentaient : l’utilisation des algues en agriculture et dans les produits cosmétiques. ” Nous avons trouvé un partenariat pour l’agriculture, nous sommes en phase de test pour voir si cela fonctionne, poursuit Bastien Allegret. Le deuxième partenariat que nous allons voir juste après est Heiva Cosmetics. Nous avons transformé les algues en monoï et en savon » .
Outre la fabrication de savons et autres huiles de soin, le Comptoir des Plantes Polynésiennes continue d’approfondir ses connaissances sur les algues, qui pourraient également présenter de nombreuses propriétés bénéfiques pour la santé, selon son directeur Philippe Maunier. ” On a vu que les indications étaient très intéressantes pour tout ce qui concerne la sphère ORL aussi, tout ce qui était la bronchite, des choses comme ça. Nous étions également très intéressants pour tout ce qui touche à la fonction hépatique, pour tonifier les fonctions hépatiques. » , précise-t-il.
D’autres pathologies pourraient être traitées. ” Pour tout ce qui est sédatif contre les douleurs rhumatismales, l’hypertension, en complément des médecines traditionnellesajoute Philippe Maunier. Tout un tas d’indications très intéressantes pour l’avenir. Nous aimerions développer cela à un niveau plus large » .
L’association Tamarii no te moana va poursuivre sa collecte d’algues tout en montant un nouveau projet : un film sur la barrière de corail et les espèces protégées. Destiné aux écoles, il sera visible via des casques de réalité augmentée.