Bien que loin d’être un débutant, Technics n’a pas été très prolifique en matière d’enceintes au cours des dernières décennies. Le constructeur s’est davantage illustré sur des modèles monoblocs comme le SC-C50 ou le tout-en-un SC-C70MKII. Nouveau produit, le duo SC-CX700 bataille sur les terres des reines du genre, à savoir le LS50 Wireless II de Kef. Si des différences sont présentes, les deux modèles présentent de nombreuses caractéristiques communes, d’où une concurrence assez logique.
Pas trop encombrants, relativement travaillés sur la forme, les SC-CX700 se veulent très polyvalents. En plus de leur dimension connectée, ils disposent d’une connectique filaire assez riche et d’une appli qui permet un certain nombre de réglages. Mais l’avantage supposé de l’ensemble réside dans l’architecture sonore qui, comme chez Kef, repose sur un ambitieux transducteur coaxial.
Prix et disponibilité
Les Technics SC-CX700 sont disponibles depuis octobre 2024 au prix de 2 499 €. Il existe trois variantes du produit : terre cuite (version testée), noir anthracite et gris soyeux.
Conditions d’essai
Nous avons testé les enceintes sous la version 1.03.03.00 du firmware avec l’application Technics Audio Center en version 2.6.1.
Connectivité et diffusion sans fil
Malgré son apparence assez dépouillé et minimaliste, le Technics SC-CX700 coche à peu près toutes les cases pour des enceintes actives complètes. Cet ensemble stéréo repose, comme la plupart des produits modernes, sur deux enceintes actives, dont une enceinte principale. Le premier accueille les connexions et la connectivité et transmet le signal (numérique) du deuxième canal au deuxième haut-parleur. Cette transmission s’effectue via un échange sans fil sans perte et à faible latence, ou via une interface filaire RJ45, supposée plus stable. En pratique, nous n’avons heureusement rencontré aucun problème en mode sans fil, comme une désynchronisation entre les deux canaux.
Si l’accent est mis sur la dimension connectée, difficile de vouloir davantage du côté filaire. En plus des entrées optiques et USB-C habituelles, l’enceinte principale intègre une interface HDMI eARC, une entrée ligne mini-jack et un connecteur RCA stéréo pouvant servir à la fois d’entrée ligne et d’entrée phono MM (cellules à aimants mobiles). . Les Technics font ainsi partie des rares enceintes actives du marché à disposer d’un préamplificateur pour platine vinyle. Enfin, il ne faut pas oublier la présence d’une sortie RCA pour caisson de basses externe. Enfin, il ne manque ici qu’une entrée USB-A pour lire les fichiers sur clé.
La connectivité n’est pas en reste avec l’intégration de puces Bluetooth/wifi et d’une interface Ethernet. Ces deux derniers ouvrent la porte à une compatibilité assez large : Chromecast, AirPlay 2, Spotify Connect, Tidal Connect et Roon Ready. L’application dédiée, baptisée Music Center, étend cette compatibilité à la plupart des services de streaming, dont Deezer, Amazon Music et Qobuz.
Expérience utilisateur
Ordres
Si le smartphone reste ici l’appareil de commande principal, la télécommande dédiée donne déjà accès à toutes les commandes classiques (volume, sélection des entrées et navigation). En revanche, Technics a pris la peine de placer une petite interface sur le haut-parleur principal, mais celle-ci offre à peine le service minimum. Il est uniquement possible d’allumer le haut-parleur et de modifier le volume.
Enfin, les indications lumineuses se limitent à un affichage de l’état (on/off/connecté) et de l’entrée sélectionnée. Les diodes associées à chaque entrée étant placées sur le plateau supérieur, une telle indication est la plupart du - invisible pour l’utilisateur.
Application
Associé aux différents produits connectés du constructeur, Audio Center n’est pas une application parfaite, mais elle reste accessible et suffisamment riche en termes de réglages. Un peu austère, il sépare très bien les usages des réglages. Les sources et services de streaming sont regroupés dans leur onglet dédié, tout comme les options sonores.
Concernant lesdites options sonores, Technics ne propose pas le plus complet (pas d’égaliseur), mais en fait déjà beaucoup : réglages des graves et des aigus, balance droite/gauche, réglage du son selon le placement des enceintes, calibrage acoustique, limiteur de volume, etc. .
A noter cependant que si l’expérience s’est globalement déroulée sans problème, elle a été marquée par un bug, évidemment rare, mais potentiellement handicapant. Sous la version Android de l’application, l’appairage et la mise à jour des enceintes se font sans encombre, mais la saisie des paramètres du SC-CX700 fait systématiquement planter Audio Center, même avec la récente mise à jour. La solution était alors de passer d’abord par l’application iOS afin d’initialiser le produit (notamment le Chromecast), initialisation qui élimine ensuite tout crash côté Android.
Audio
Très intéressante, l’architecture acoustique du Technics SC-CX700 correspond clairement à celle du Kef LS 50 Wireless II, puisque le constructeur opte pour un transducteur dit coaxial et coplanaire. Chaque enceinte accueille ainsi un tweeter annulaire à cône central de 19 mm de diamètre, entouré d’un woofer annulaire de 15 cm. Le tout est alimenté par deux amplificateurs maison de technologie JEMO : 60 W pour le woofer, 40 W pour le tweeter. Pour rappel, les amplificateurs JEMO sont de type FDA, c’est à dire numériques. Enfin, Technics prend en charge l’amplification avec son circuit MBDC (Model Based Diaphragm Control), qui optimise le contrôle de chaque membrane.
Loin d’être des frères ennemis des Kefs, les Technics se démarquent néanmoins sur plusieurs points. Ici, l’équilibre légèrement descendant des LS50 n’est pas laissé de côté, mais les SC-CX700 développent un caractère général plus expressif. Sans être déséquilibré, ce duo offre un son plutôt vivant avec une légère emphase dans les bas-médiums et des aigus légèrement en retrait, mais compensé par de légers éclats.
La force des enceintes (selon nous) vient avant tout de l’extension dans le bas du spectre, assez impressionnante pour un tel format. Non exempte de légers débordements, cette gamme de fréquences est néanmoins d’une grande ampleur. Contrairement aux Kef un peu trop timides, les SC-CX700 ne donnent pas l’impression de manquer de rien, notamment sur les films.
Si les médiums très détaillés sont impeccables, on peut noter un petit écart entre les médiums et les aigus, caractéristique qui vient probablement de la séparation entre le tweeter et le woofer. En fait, une partie des aigus est en retrait, même si cela ne se traduit pas vraiment par un manque ou une douceur excessive. Surtout – et cela constitue une des limites du produit – quelques distorsions sont présentes dans le registre, se traduisant par de petites imprécisions ici et là, qui ne permettent pas vraiment de ressentir le côté apaisé que suggérerait la signature. De plus, un petit pic tardif contrebalance cet ajustement avec un léger gain de clarté.
Petites imprécisions mises à part, la qualité sonore du SC-CX700 place clairement cet ensemble dans le haut du panier. Plus réussis que les Kef Wireless LS50 II dans le grave, moins linéaires et maîtrisés dans le haut du spectre, ils font preuve d’un très bon niveau de détail et d’une excellente dynamique. La scène sonore particulièrement large profite pleinement de la topologie coaxiale qui offre une dispersion large, mais surtout très uniforme. Enfin, difficile de ne pas vanter la puissance sonore, suffisante pour la majorité des salons et salles d’écoute.