JVMag – TEST – Les Fourmis (Empire des Fourmis), un RTS Microcosmos

Dans une année décevante en termes de jeux AAA, on a vu beaucoup de studios AA s’imposer sur le marché (Space Marine 2, Hell Divers 2, Black Myth : Wukong, etc…). Il existe également de petits studios indépendants, qui ne sont pas obligés de répondre aux attentes annuelles répétitives de leur éditeur. Ces derniers continuent également de produire des titres aux thématiques peu explorées. C’est justement le cas des Fourmis (Empire des fourmis) qui s’inspire du roman Les fourmis de Bernard Werber. Une œuvre qui se transforme en RTS où l’on incarne une fourmi ouvrière qui mène ses sœurs dans diverses missions pour la survie de sa fourmilière.

Présentation et historique

Les Fourmis (Empire des fourmis) est développé par le petit studio français Tower Five, qui a développé un autre RTS à réception mixte appelé Lornsword Winter Chronicle. Utilisation du moteur Unreal Engine 5 permet d’avoir des environnements visuellement impressionnants, qui donnent envie de s’y attarder.

Les environnements sont sublimes et le paysage sonore complète une expérience extraordinaire

Empire des Fourmis ou Les Fourmis pour les francophones se déroulent dans une forêt qui a récemment subi une inondation (à l’échelle des insectes). Elle met en danger la Fédération, composée de plusieurs fourmilières. Nous contrôlons une fourmi, ouvrière numéro 103 683, de la race fourmi des bois rougequi est un grand chef de légions de fourmis. Elle vit dans la fourmilière Bel-o-Kan, qui est la capitale de la Fédération, et est dirigée par la reine Belo-kiu-kiuni.

103 683 rapportés à sa reine Belo-kiu-kiuni

L’histoire est structurée de manière organique à travers diverses conversations avec les autres fourmis, mais reste totalement facultative pour profiter du jeu.. La hiérarchie est évidemment monarchique et il est intéressant de voir l’anthropomorphisme des pensées de nos sœurs et autres insectes, offrant ainsi aux joueurs une compréhension du monde qui les entoure et des enjeux de cette vie.

TEST - Les Fourmis (Empire of Ants), an RTS Microcosmos
Les fourmis dans les « hubs » fournissent le contexte et les problèmes du monde qui nous entoure

Les ennemis que nos amies les fourmis devront affronter sont principalement les termites et les fourmilières rivales comme les fourmis noires ou naines. Le bestiaire est toujours aussi grand et le titre permettra d’en découvrir davantage sur la nature qui entoure l’humain.

Gameplay et progression

Les Fourmis est un jeu de stratégie, mais contrairement à d’autres RTS comme Command & Conquer ou la série Warcraft, nous contrôlons notre ouvrier 103 683 à la 3ème personne. Cette perspective, ainsi que le gameplay en action rappelle beaucoup les jeux Overlord et Overlord 2. Contrairement à la série Overlord, notre avatar 103’683 ne combat pas activement, mais libère des phéromones qui renforcent ses légions ou affaiblissent ses adversaires.

Le cœur du gameplay consiste en construire une armée, étendre son territoire en capturant des nids, augmenter ses défenses et rechercher de nouvelles technologies, dans le but d’éliminer son opposition ou de remplir divers objectifs. Comme tout RTS, les améliorations des bases et des troupes se font avec des ressources, ici du bois et de la nourriture. Ces ressources sont soit générées passivement par des améliorations dans les bases, soit par des zones de ressources disséminées sur la carte, comme des pives ou des pommes lancées.

« Les armées sont constituées de « légions », un groupe de plusieurs dizaines, voire centaines, de fourmis »

N’étant pas actif pendant le combat, il est important pour 103’683 de garder une vue sur l’action d’où elle peut

Les missions sont choisies librement dans un moyeusouvent via une fourmilière que nous souhaitons protéger. Il existe plusieurs types de missions :

  • Stratégique – RTS classique dans toute sa splendeur, où nous devons capturer des zones, gérer ses bases, construire une armée, améliorer ses troupes et détruire ses adversaires.
  • Tactique – Nous avons des ressources fixes et un objectif à remplir. Cela peut être une mission d’escorte, des vagues d’ennemis à éliminer, une défense de territoire. Honnêtement, mon type de mission préféré.
  • Exploration – Nous n’en contrôlons que 103 683, pas de bases ni de troupes. La mission peut être de repérer et d’observer les troupes ennemies, de sauver des fourmis perdues, de trouver des ressources, etc. Généralement beaucoup plus calme que les deux autres types de mission.

Les armées sont constituées de « légions », un groupe de plusieurs dizaines, voire centaines de fourmis. Il existe trois types fondamentaux de fourmis. A savoir : ouvriers, bombardiers (cracheurs) et guerriers.

Il existe également des insectes mercenaires comme super prédateurs comme les scarabées qui peuvent attirer et attaquer toutes les légions que l’on veut. Ou des escargots qui offrent une protection passive aux légions proches. Vous pouvez donc traiter avec différentes espèces.

Rouge : Super prédateurs. Bleu : Travailleurs. Orange : Femmes guerrières. Vert : Cracheurs. Blanc : unités de support

Chaque nid capturé lors de missions tactiques et stratégiques soutient un type de légion. Un type de génération de ressources, ainsi que des améliorations technologiques et des défenses statiques. Chaque nid a une capacité maximale d’améliorations. Il est donc vital de se disperser le plus possible afin de soutenir au maximum votre armée.

Les nids ont cinq catégories d’améliorations : troupes, défenses, économie, exploration et phéromones.

Points positifs des Fourmis (Empire des Fourmis)

Avant même de commencer à jouer, l’introduction m’a immédiatement convaincu de l’ambiance et de l’atmosphère que les développeurs essayaient de créer. J’ai tout de suite ressenti la passion et l’envie des développeurs. Le monde qui entoure ces fourmis et leurs préoccupations, bien que plus petits que notre échelle, sont facilement transposables à nos vies humaines. Ce jeu est aussi un des rares où je n’ai pas voulu mettre de musique en arrière-plan, car il fait partie intégrante de l’ambiance du jeu. Les animations passives d’insectes semblent parfois adorables. Cerise sur le gâteau, les dialogues font grandir chez ces insectes une certaine tendresse.

TEST - Les Fourmis (Empire of Ants), an RTS Microcosmos
La modélisation et les animations passives des fourmis sont très captivantes et parfois adorables

“L’histoire est structurée de manière organique à travers diverses conversations”

La variété des missions propose trois styles de jeu, ainsi que trois expériences bien distinctes. L’exploration vous permet d’absorber le monde sans vous soucier des ennemis. Les missions stratégique sont beaucoup plus intenses car ils se concentrent sur l’expansionnisme et la gestion rapide de notre territoire. Les missions tactique offrir un juste milieu entre l’exploration et les missions stratégiques. Ils vous permettent de déployer des stratégies plus réfléchies. La difficulté de ces missions augmente progressivement, mais jusqu’au milieu du jeu, la seule véritable Source d’échec est l’inexpérience du joueur. Tout est contrôlé du point de vue de 103 683, il est important d’avoir une bonne vue d’ensemble de la carte et avoir une composition équilibrée des légions.

Il est important d’avoir des légions aux compétences complémentaires

L’histoire est aussi un point intéressant, mais j’avoue qu’elle n’est pas très profonde par rapport aux autres titres. Cependant, comme mentionné ci-dessus, l’anthropomorphisme de ces fourmis et leurs préoccupations offrent une perspective unique que je n’ai jamais vue auparavant, sauf dans les dessins animés et les films exagérés sur l’écologie.

Points négatifs des Fourmis (Empire des Fourmis)

Le plus gros point négatif, à mon avis, est la beauté du jeu. Avec une telle ambiance visuelle et audio, ainsi qu’une exploration agréable, je me retrouve à souhaiter un monde ouvert. Explorez et visitez des ressources naturelles ou des monuments. Malheureusement, ce n’est pas le cas.

Malgré des articles de journaux qui approfondissent certains aspects de l’environnement des fourmis et des insectes qui les entourent, il n’y a malheureusement rien qui puisse intéresser un entomologiste amateur.

Il y a des entrées de journal explicatives sur les insectes, les objets environnants et autres

Les contrôles peuvent parfois être frustrants, dans la mesure où la fourmi a tendance à suivre la géométrie dans laquelle elle se déplace plus que la direction exacte dans laquelle vous vous déplacez. Directement sur un tronc d’arbre, cela peut entraîner de légers zigzags. Ce n’est pas un problème, bien au contraire cela donne un mouvement naturel du point de vue de la fourmimais moins pour le joueur.

Une attaque de gauche, et une de droite, il faut donc choisir quel front sera privé de notre perspective et de nos phéromones

Le dernier point qui peut paraître négatif, selon ce que l’on recherche dans un RTS, est la nécessité de diviser nos forces sur deux ou trois fronts différents, alors que nous n’avons d’autre avis que celui de 103 683. Dans des missions plus avancées, il faut lutter contre plusieurs groupes de légions, et donc placer ses forces avec précision. Quelque chose d’impossible à moins d’y aller soi-même. La seule façon de commander vos troupes lorsque vous ne pouvez pas voir le terrain est d’attaquer les légions ennemies ou de vous rendre dans des nids spécifiques.

Conclusion

Une fourmi au milieu d’un monde gigantesque peut faire toute la différence

Empire of the Ants, alias Les Fourmis, est un RTS à la troisième personne, dans lequel on incarne une fourmi ouvrière, 103’683. Un général de légions pour sa fourmilière Bel-o-Kan. L’ambiance graphique et sonore et l’anthropomorphisme des préoccupations des fourmis offrent une expérience unique que je n’avais pas rencontrée depuis longtemps. Le combat stratégique, bien que parfois désorganisé, offre suffisamment de variété et de subtilité pour gratter l’envie d’un RTS, sans réinventer la roue. Les Fourmis est une expérience qui prend tout son sens avec la somme de chaque partie qui la contientmais malheureusement, chaque pièce individuelle n’est pas suffisamment satisfaisante pour justifier le prix total d’environ 40CHF. Cependant, Si le prix n’est pas un problème, je peux affirmer confortablement que l’histoire, les environnements, l’aspect stratégique relativement simpliste, et surtout la passion évidente des développeurs forment un tout qu’on ne retrouve nulle part ailleurs.

Le + :
– La création aux petits oignons
– Une bande-son exceptionnelle qui ajoute de l’aventure
– Trois expériences de jeu très différentes
– Le monde vu par les yeux d’une fourmi
– Sentiment général de passion

LE – :
– Quelques longueurs par moments
– L’approche TPS parfois frustrante

 
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